Stanislas NTAMBWE

L’UE juge « cruciale » la réforme de l’armée et de la police pour la stabilité en RDC

Les militaires des FARDC
Les militaires des FARDC

L’Union européenne (UE) est « engagée dans  la réforme du secteur de sécurité à Kinshasa (RD Congo)» qu’elle juge « cruciale ».

« Nous contribuons à la réforme de l’armée et de la police », a déclaré mercredi 12 février 2014 à Kinshasa son Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, Koen Vervak, qui a aussi annoncé l’arrivée d’une grande mission de l’UE ce jeudi 13 février dans la capitale congolaise « pour discuter notre engagement futur dans ce domaine, que nous considérons tout à fait crucial pour la stabilité ici au Congo ».

Il a indiqué que la priorité pour l’UE est d’alléger la situation des populations à l’Est du pays et au Katanga, mais aussi dans d’autres provinces. « Il y a eu des progrès énormes au  niveau de la stabilisation et du développement en 2013. En tant qu’Envoyé, nous avons travaillé ensemble avec  Mary Robinson, Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, pour faire en sorte que le M23 se termine », a-t-il relevé.

Quatre priorités

Rappelant le « travail important » réalisé au niveau de l’Accord-cadre signé par 11 pays de l :a région à Addis-Abeba (Ethiopie) le 24 février 2013, Koen Vervak estime que « le défi pour 2014, est maintenant de consolider la stabilité et de faire en sorte que les engagements pris soient mis en œuvre ».

Quatre priorités sont inscrites dans l’agenda de l’UE dans ce domaine, en commençant « premièrement » par « mettre fin à tous les groupes armés ». Si « des progrès ont été faits »,  le diplomate européen pense qu’« il y a encore du travail à faire sur les FDLR et les ADF/Nalu, parce qu’il faut assurer la sécurité de la population et terminer sa souffrance ».

Il a aussi affirmé que « les discussions sont en cours, pour aligner les engagements pris avec Kinshasa, afin de voir comment, avec nos moyens de coopération, nous pouvons appuyer la mise en œuvre de ces engagements et comment il faut construire cette relation entre partenaires et les responsables ici à Kinshasa ».

L’Envoyé spécial de l’UE a souligné que 2014 est une année importante pour lancer le cycle électoral. « Notre ambition et de nos partenaires congolais, c’est d’avoir des élections irréprochables entre maintenant et 2016. Je crois que c’est important et nous voyons comment nous pouvons accompagner cela », a-t-il expliqué.

Enfin, l’UE voudrait discuter avec ses partenaires à Kinshasa et dans la Région, « pour voir comment nous pouvons appuyer une coopération régionale bien comprise, qui est évidemment respectueuse de la souveraineté nationale de chaque pays, en particulier,  ici en RDC ».

« Mais aussi, pour voir qui peut aussi contribuer d’une façon importante au développement dans la Région et faciliter une meilleure situation pour la population », a-t-il insisté.

Le soutien de l’UE se chiffre à 1,5 milliard d’euros

M. Koen Vervak a assuré que « les Envoyés spéciaux sont très engagés dans la Région sur le plan politique et sur le plan économique où des moyens énormes sont engagés, pour soutenir le développement dans la Région, uniquement pour les trois pays : la RDC, le Burundi et le Rwanda ».

Révélant que « le soutien de l’UE pour les années à venir se chiffre à 1,5 milliard d’euros (qui) se sont des dons et non des prêts », il s’est voulu explicite : « Nous sommes très engagés pour que ce soutien résulte des résultats tangibles pour la population ».

Pour terminer, le diplomate européen a soutenu la Déclaration de la délégation de son institution recommandant aux autorités congolaises que, « dans la perspective des prochaines élections locales, provinciales, législatives et présidentielle d’ici à novembre 2016, il est important de protéger l’exercice de la liberté d’expression, de respecter les droits de l’opposition, d’assurer un espace politique ouvert et de garantir la liberté de mouvement ainsi que l’indépendance et l’impartialité de la justice ».

« Les partis politiques doivent être à même de jouer le rôle prévu par la Constitution de la République démocratique du Congo. Nous continuerons à suivre le processus électoral de très près », dit la même Déclaration.


Inquiétudes pour les civils pris dans la violence au Nord-Kivu

Les humanitaires distribuant de l'aide aux déplacés
Les humanitaires distribuant de l’aide aux déplacés

« Le Nord-Kivu a besoin de paix et de sécurité, mais les populations civiles qui en bénéficieront ne doivent pas être en même temps des victimes de ces opérations militaires. La protection des civils, les infrastructures civiles ainsi que l’accès humanitaire ne doivent pas être mis en sursis », a déclaré Moustapha Soumaré, coordonnateur de l’action humanitaire en RD Congo,  dans un communiqué parvenu à la presse mercredi 29 janvier 2014.

L’armée congolaise a démarré, le 16 janvier 2014, une opération baptisée « Sokola » (nettoyer), afin de mettre un terme aux exactions commises par le groupe armé Allied Democratic Forces (ADF) qui sévit au Nord-Kivu.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA/RDC), cette nouvelle campagne militaire « pourrait fragiliser davantage une zone déjà instable et affaiblie par des besoins humanitaires auxquels les organisations y répondent dans un contexte difficile ».

Faisant face à une dégradation de la situation sécuritaire depuis juillet 2013, le territoire de Beni était le théâtre des attaques violentes, assassinats et enlèvements de civils perpétrés par des éléments ADF. Une situation qui a entrainé de forts mouvements de déplacements de populations.

Les acteurs humanitaires estiment à plus de 80 000 le nombre de personnes qui ont fui pour se réfugier en Ouganda et dans les localités voisines. Ce qui favorise, selon OCHA, le risque de voir des milliers d’enfants recrutés par les groupes et mouvements armés qui écument la région.

Plus d’un million de personnes sont déplacées au Nord-Kivu, soit près de 38 % des 2,9 millions de personnes déplacées dans toute la République en 2013.

Les organisations humanitaires ont bénéficié de contributions financières importantes, y compris du Fonds commun humanitaire basé à Kinshasa et du Fonds central des Nations unies pour les urgences en vue de répondre aux besoins des familles déplacées et affectées.

Par ailleurs, le constat est que les besoins sont loin d’être satisfaits. C’est ainsi que Moustapha Soumaré considère que les populations civiles ne doivent pas être victimes des opérations militaires. Mais, qu’elles devraient bénéficier de la protection et de l’accès humanitaire.

 


Martin Kobler : « La chose la plus importante, pour 2004, est de consolider les acquis achevés en 2013 »

Martin Koble, Représentant spécial adjoint du S.G. de l'ONU en RDC
Martin Koble, Représentant spécial adjoint du S.G. de l’ONU en RDC

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) et chef de la Monusco, Martin Kobler, a affirmé mercredi 29 janvier 2014 à Kinshasa que « la chose la plus importante, pour 2014, est de consolider les acquis achevés en 2013 ».

Parmi ces acquis, il pense qu’il faut renforcer « le plus rapidement possible » le processus de DDRR (désarmement, démobilisation, réinsertion et réintégration)   des centaines d’ex-combattants du M23 et des Maï-Maï  Nyatura  qui sont actuellement, en Ouganda et au Rwanda. A son avis, ces ex-combattants « doivent intégrer le programme DDRR en vue d’achever les acquis que nous avons entamé en 2013 ».

Pour ce faire, « il faut un mécanisme de suivi de la réintégration des démobilisés dans la vie civile et il faut avoir les bailleurs pour financer cette activité », a-t-il expliqué au cours du point de presse hebdomadaire de la Monusco.

100 millions USD nécessaires pour financer le plan national DDRRR

Martin Kobler a indiqué  que le plan national DDRR coûte 100 millions de dollars américains qui doivent être financés par la communauté internationale.

« On doit discuter les questions ouvertes avec la Communauté internationale et les partenaires au sein du gouvernement », a-t-il souligné, invitant     les parties signataires à respecter les déclarations de Nairobi (Kenya) signées en décembre 2013 respectivement par le gouvernement congolais et le M23.

Le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’Onu chargé des opérations à l’Est de la RDC, le général Abdallah Wafy, a révélé avoir reçu  des autorités de Kampala l’invitation « pour nous rendre en Ouganda, afin d’évaluer la situation des éléments du M23 qui s’y trouvent, y compris la situation des enfants qui sont avec eux ».

Avant de se rendre dans la capitale ougandaise, il devrait rencontrer jeudi 30 janvier 2014 le ministre congolais de la Justice et son collègue de la Défense pour « évaluer, identifier et savoir exactement quelle est la situation de ces éléments et nous rendre compte que ces activités pour la résurgence du M23 ne sont pas menées en territoire ougandais ».

En fait, la présence de ces ex-combattants à l’étranger constitue une menace pour la RDC et contre la paix chèrement acquise. Ainsi, l’hypothèse d’une éventuelle résurgence ou d’une réorganisation « à tout moment » de ces mouvements armés n’est pas à exclure, estime la Monusco.

Le gouvernement de « cohésion nationale », aune autre priorité

La Monusco encourage aussi les autorités  congolaises à faire avancer le processus de formation du gouvernement de « cohésion nationale », promis par le chef de l’Etat à la suite des recommandations issues des Concertations nationales de septembre 2013.

« Il faut avoir un gouvernement fort capable de prendre les décisions. Parce que les tâches que nous avons en 2014 sont très importantes. Il faut aussi consolider l’autorité de l’Etat  dans les territoires libérés dans l’Est du pays », a insisté  Martin Kobler.

Après sa récente visite à Pinga (Nord-Kivu) la semaine dernière, il s’est dit « impressionné par  la présence de la Police nationale congolaise, les Forces armées de la RDC (FARDC) et les autorités civiles locales » qui travaillent d’arrache-pied dans cette contrée du pays, autrefois bastion du M23.

Martin Kobler a assuré également que la Force de la Monusco, qui a consacré une bonne partie de sa Brigade d’intervention à l’Est du pays (96%), va poursuivre son appui aux FARDC dans la lutte contre les groupes armés, notamment, les FDLR et les ADF/Nalu. « La première priorité est les FDLR mais, sans négliger les ADF », a-t-il soutenu.

Prévoyant un déplacement la semaine prochaine au Katanga, il s’est dit préoccupé par la « catastrophe humanitaire » au nord de cette province. « Il ne faut pas négliger le Katanga. Ce qui se passe au Katanga, « c’est un problème politique », a-t-il affirmé.


La traque contre les marchands ambulants en RDC «préoccupe» le GEI-DH

Tracasseries policières à l'endroit des jeunes gens à Kinshasa
Tracasseries policières à l’endroit des jeunes gens à Kinshasa

En République démocratique du Congo (RDC), le Groupe explorateur international pour les droits de l’homme (GEI-DH) a, dans un communiqué parvenu à la presse mercredi 29 janvier 2014 à Kinshasa, dénoncé les différentes plaintes de la population de Kinshasa, qu’il a enregistrées ce dernier temps. Le GEI-DH se dit ainsi, « profondément préoccupé par les représailles des paisibles citoyens à cause des menaces, arrestations et destructions méchantes » perpétrées par les forces de l’ordre et de sécurité.

Le GEI-DH affirme avoir enregistré depuis le début du mois de janvier 2014, des plaintes préoccupantes de la population kinoise faisant état des « menaces, arrestations arbitraires et destructions méchantes des biens des marchands ambulants et débrouillards » dans certains marchés et artères de la capitale, par les éléments de la police nationale congolaise (PNC).

Cette opération consiste à mettre fin au petit commerce le long des artères publiques.

Selon l’ONG internationale, « plus de 35 000 personnes seraient victimes de cette opération dans des différents endroits populaires de la ville ». Cependant, le GEI-DH précise que les éléments d’informations à ce sujet sont en cours de vérification.

Au total « 19000 femmes vendeuses de friperies, des vivres, des épices et autres choses ont assisté impuissantes à la destruction méchante et au brûlage de leurs étalages ». A cette liste, « s’ajoute une multitude des petits vendeurs des cartes prépayées, papiers mouchoirs et d’eau pure », qui ont vu leurs objets confisqués sans une autre forme de procès par les éléments de la PNC.

Tensions sociales et effets néfastes sur les victimes

Ces représailles provoquent des tensions sociales et effets néfastes sur les victimes. Notamment, les commerçants ambulants ou débrouillards qui sont des clients des institutions des micro-finances et des banques commerciales. Mais, cette situation ne permet pas aux victimes de rembourser ou d’honorer leurs engagements auprès de ces institutions bancaires.

La plupart des victimes de ces représailles qui sont en majorité les épouses des militaires, des fonctionnaires et des veuves qui ne vivent que de la débrouillardise, affirment qu’elles détiennent les documents officiels leur permettant d’exercer le petit commerce.

Le GEI-DH recommande ainsi, au gouvernement congolais de prendre des mesures urgentes d’encadrement, « afin de mettre fin à ces tracasseries et de réparer les dégâts causés ».

Il recommande aussi à la PNC de remplir son rôle de protection des personnes et de leurs biens « en toute circonstance et d’arrêter sans condition les représailles et menaces contre les populations débrouillardes ».

Par ailleurs, le GEI-DH se réserve le droit de saisir « au moment opportun, les instances judiciaires nationales et internationales des plaintes à charge des auteurs intellectuels et moraux des représailles, menaces arrestations arbitraires et destructions méchantes ainsi perpétrées ».


Nord-Kivu : Les enfants jouent bien au Mendiant que leurs parents à Goma

Eric et son frère le long d'une route à Goma
Eric et son frère le long d’une route à Goma

Ce dernier temps dans la ville de Goma (Nord-Kivu), dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), s’observe un phénomène tout inhabituel. Des enfants qui succèdent à leurs parents,  jouent très bien au Mendiant que leurs parents de qui, ils ont hérité ce métier. Ces derniers se tenaient le long des artères publiques toute la journée, tendaient la main à chaque passant pour lui  demander  une aumône, en espèce ou en nature.

Tout ce que ces mendiants percevaient comme gain, leur permettait de subvenir tant soit peu aux besoins de leurs familles.

Mais, les parents ne sont pas décédés encore moins, ils n’ont pas vieilli. C’est tout simplement la stratégie qui a changée, le changement de rôle. Les parents envoient les enfants en âge de scolarité dans les rues pour prendre la relève de ce métier.

C’est le cas d’Eric (9ans) et de son jeune frère qui dort par terre soit disant « il est trop affamé » ou peut être « malade », rencontrés sur la route principale de l’Intigo, dans le centre-ville de Goma.  

« Nos parents sont malades et  n’ont personne pour les aider. Nous sommes leur  seul espoir pour avoir quelque chose à manger, c’est pourquoi nous sommes dans la rue », a confié d’un air bien malheureux, Eric.

Et ça marche ?

Visiblement, toute personne qui passe à coté d’eux est quasiment prise d’un sentiment de pitié et voudrait bien aider ces enfants, vu la situation dans laquelle ils se retrouvent.

Le décor est bien planté pour attirer les clients. Le tout dort sur l’autre et ce dernier est entrain de tendre la main  aux passants, comme pour leur dire de faire quelque chose en leur faveur.

En général, ce que cet enfant reçoit est inférieur à l’équivalent d’un dollar américain (soit 500 FC). Une somme modique.

Pour certaines personnes qui viennent au chevet de ces enfants, ils trouvent que « c’est une façon de combler le vide du travail du gouvernement, moins efficace dans l’intervention à la vie sociale des familles qui n’ont ni habitation, ni travail, encore moins, une activité pouvant leur permettre à survivre », a expliqué Kakule, un fonctionnaire de l’Etat.

C’est l’ultime espoir de toute la famille

Selon ces enfants mendiants, l’argent perçu grâce à la mendicité, « c’est l’ultime espoir de toute la Famille ». S’ils ne se rendent pas dans la rue, affirment-t-ils, « ce jour là toute la famille sera frappée par la faim ».

Ces petits mendiants ne veulent pas se rendre dans les orphelinats comme c’est le cas d’autres enfants pauvres qui trouvent refuge dans ces structures sociales pour être encadrés. Selon Eric, « là, il y a une autre forme de souffrance. C’est mieux de rester sur la voie publique, on trouve toujours quelque chose »

Il faut noter que ce phénomène des enfants mendiants prend de l’ampleur non négligeable dans les rues de Goma. Cette ville compte à elle seule plus d’une centaine d’organisations humanitaires. Et ces ONG collectent chaque année des millions pour ce travail d’assistance aux vulnérables.

Par ailleurs, certaines sources indiquent que c’est rare de trouver ces ONG « œuvrer d’une manière sérieuse en faveur des gens, les plus pauvres de la société ». Elles affirment aussi que « les autorités politico-administratives ne se prononcent pas souvent à ce sujet du fait ‘opération retour au calme’ ».

En outre,la question qui reste pendante est celle de savoir « pourquoi les parents de ces enfants ont-ils démissionné à leur métier pour qu’ils puissent charger leurs enfants, encore mineurs, à prendre la relève ? » Affaire à suivre !


Crash d’un drone de surveillance de la Monusco à l’aéroport de Goma

Drone de la Monusco
Drone de la Monusco

Un drone de la Monusco, mis en service en novembre 2013 au Nord-Kivu pour surveiller la frontière entre la RD Congo et le Rwanda accusé de soutenir en armes et en troupes à la rébellion du M23 aujourd’hui défaite par les FARDC, s’est écrasé mercredi 15 janvier 2014 vers 10H00 (8HOO TU) à l’aéroport international de Goma (Nord-Kivu).

« A l’aéroport international de Goma, c’est bien là où ce crash s’est passé vers 10 heures du matin, de ce mercredi 15 janvier 2014 », a annoncé le porte-

parole militaire de la Monusco, le Colonel Félix Prosper Bass, lors de la conférence hebdomadaire de la Monusco à Kinshasa.

Fin 2013, deux drones avaient été affrétés par Les Nations unies auprès d’une société privée de sécurité en Italie, dans le cadre de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité aux fins de surveiller les frontières orientales de la RDC mais aussi les mouvements des groupes armés.

A présent, il reste qu’un seul drone en service  après le crash du mercredi au chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Enquête ouverte

Le porte-parole militaire de la Monusco, qui a indiqué que « les causes exactes de ce crash ne sont pas encore connues », a annoncé l’ouverture d’ « une enquête pour déterminer les vraies raisons ».

Selon des sources indépendantes, le crash serait consécutif à « une défaillance technique, provenant du centre de commandement de ces aéronefs sans pilotes ».

Pour la Monusco, cet accident « ne change rien à la mission de sécurisation de la population, telle qu’approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, car d’autres avions sans pilotes viendrons dans le temps à venir pour compléter l’effectif de ces appareils mais aussi l’impact de leur travail de surveillance des endroits menacés du pays».


Bertrand Bisimwa (M23) : « Nous avons été tous désarmés, cantonnés dans un lieu accessible à tout le monde »

Bertrand Bisimwa, président du M23
Bertrand Bisimwa, président du M23

Le président du Mouvement du 23 mars (M23) Bertrand Bisimwa a démenti mercredi 15 janvier 2014 les accusations du chef de la Monusco selon lesquelles son mouvement serait « en train de recruter au Rwanda et en Ouganda ».

« Tous nos militaires, à commencer par moi-même comme président du mouvement jusqu’au petit soldat, le nombre est connu. Nous avons été tous désarmés, cantonnés dans un lieu accessible à tout le monde. Et le nombre de nos militaires est connu de tous », a-t-il déclaré à RFI.

Devant le Conseil de sécurité, le chef de la mission de l’ONU en RDC Martin Kobler a affirmé lundi 13 janvier que « des sources crédibles font état de la poursuite du recrutement militaire après la signature de cette déclaration (du M23 annonçant à Nairobi la fin de sa rébellion) et d’une résurgence d’activités du M23 en Ituri, dans le nord-est du Congo ».

Il a en alors appelé « au gouvernement congolais pour qu’il mette en application la déclaration de Nairobi et qu’il accélère le processus de désarmement et de démobilisation des ex-combattants du M23 », et « également aux gouvernements du Rwanda et de l’Ouganda pour qu’ils fassent tout pour empêcher le M23 de se réfugier et de s’entraîner sur leur territoire ».

« Nous n’allons pas tolérer une reprise des opérations du M23 », a-t-il averti.

Le M23 réclame des preuves

« Ce qu’on appelle aujourd’hui +informations crédibles+ ne peuvent pas être crédibles par le seul fait de le dire ; il faut qu’on le démontre. Je crois que nous, nous apportons la preuve de ce que nous disons, parce que ce que nous disons est vérifiable et connu de tous », a confié à RFI le président de l’ex-rébellion du M23 défaite par les Forces armées de la RDC (FARDC) en novembre 2013 au Nord-Kivu.

Ces accusations, consignées dans le rapport des experts de l’Onu sur la situation dans l’Est de la RDC, évoquent un soutien « constant » du Rwanda aux rebelles du M23, renforcé en période de combats. Ils parlent d’« aide au recrutement, de fourniture d’armes et même, ponctuellement, d’une participation directe de l’armée rwandaise aux côtés des rebelles du M23 ».

« Recruter pour les amener où, exactement ? Qu’on nous dise là où nous amenons ceux que nous recrutons. Et nous les amenons à qui ? Qui les gère là où on les amène ? », a réclamé Bertrand Bisimwa.

Le nombre des éléments du M23 « non vérifié ni certifié »

Le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu en RDC, le  général Abdallah Wafy, a affirmé mercredi 15 janvier au cours de la conférence hebdomadaire de la Monusco à Kinshasa qu’ « à partir des éléments qui ont quitté Chanzu (Nord-Kivu) lors de la défaite militaire du M23 (le 5 novembre 2013) jusqu’à ce jour, nous n’avons pas vérifié et certifié leur nombre».

« Nous avons des informations selon lesquelles, ces éléments qui, dans un premier temps, auraient été désarmés et cantonnés dans un camps militaire, on les voit en train de circuler dans des véhicules officiels. Certains bénéficiant en Ouganda, les traitements qui n’ont rien à voir avec ceux réservés aux gens qui sont en résidence surveillée ou dans un camps », a-t-il précisé.

Il a cité « le cas de Sultani Makenga  quiest en train de se promener dans cette zone là, alors qu’il « est recherché et devrait être arrêté ».

« C’est un criminel de guerre. Il y a un mandat d’arrêt contre lui et des demandes de son transfèrement », a souligné le général Abdallah Wafy qui a appelé tous les Etats à « respecter leurs engagements consignés dans l’Accord-cadre pour la paix en RDC et dans la Région des Grands Lacs », signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba.

 


Martin Kobler : « Seule une action concertée avec les FARDC permettra de venir à bout des FDLR et les ADF/Nalu »

Martin Kobler, lors de la journée des Nations Unies à Kinshasa
Martin Kobler, lors de la journée des Nations Unies à Kinshasa

Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), Martin Kobler, a déclaré lundi 13 janvier 2014 devant le Conseil de sécurité des Nations que, « seule une action concertée avec les Forces armées de la RDC permettra de venir à bout des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les rebelles ougandais des ADF/Nalu ».

Martin Kobler a fait mention des acquis de 2013, dont la signature de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et la création de la Brigade d’intervention au sein de la Mission de l’Onu pour la stabilisation en RDC (Monusco). Il pense aussi qu’ « il faut concrétiser les espoirs forgés » par cet Accord-cadre signé par 11 pays de la région des Grands Lacs en février 2013 dans la capitale éthiopienne, sous la supervision de l’Onu et de l’Union africaine.

Il a souligné que la Monusco ne laissera pas les rebelles du M23 reprendre leurs opérations. « Nous ne devons tolérer aucune résurgence militaire du M23. Nous ne devons pas tolérer de remise en cause des progrès accomplis jusqu’ici », a-t-il  insisté,  avant d’inviter les gouvernements ougandais et rwandais à refuser tout refuge aux éléments du M23 pour « ne s’entraînent pas sur leurs territoires ».

Des informations « crédibles » sur le recrutement au Rwanda par le M23

D’après le dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la RDC, non encore publié, le M23 serait en train de recruter au Rwanda et en Ouganda, après sa défaite militaire en novembre 2013. Des recrutements que Martin Kobler juge « d’informations crédibles », ajoutant que « la Monusco ne laissera pas le M23 reprendre ses opérations ».

« Des sources crédibles font état de la poursuite du recrutement militaire après la signature de cette déclaration. Il y a aussi des sources crédibles qui font état d’une résurgence d’activités du M23 en Ituri, dans le nord-est du Congo », a déclaré Martin Kobler au Conseil de sécurité.

Il a par ailleurs souligné la nécessité de poursuivre le processus de démobilisation et de réintégration des anciens combattants, de réformer l’armée et la police nationale ainsi que celle d’instaurer des îlots de stabilité en vue de rétablir l’autorité de l’Etat.

C’est ainsi qu’il appelle le gouvernement congolais à « mettre en application la déclaration de Nairobi et qu’il accélère le processus de désarmement et de démobilisation des ex-combattants du M23 ».

Pour sa part, Mary Robinson, envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour la Région des Grands-Lacs en séjour à Kinshasa et intervenant par vidéoconférence, a aussi réitéré la détermination à appliquer l’Accord-cadre.

Elle invoque, « l’optimisme suscité par la défaite du M23 et la conclusion du processus de Kampala (qui) semble avoir disparu après les attaques de fin décembre 2013 à Kamango et à Kinshasa ».

En réaction à ces déclarations, l’ambassadeur rwandais à l’Onu a dénoncé devant le Conseil de sécurité des « allégations non vérifiées » et accusé la Monusco de « négliger » les opérations contre les FDLR.

En réponse à ces accusations, Martin Kobler a assuré que le démantèlement des FDLR est toujours une priorité, mais que « ces petits groupes dissimulés dans une épaisse forêt vierge sont plus difficiles à traquer que le M23 qui s’apparentait à une petite armée, très structurée et très visible ».


RDC : la population de Goma dans la rue pour fêter la «mort» de Kagame

La population de Goma manifestent leur joie sur la rumeur de la mort de Kagame
La population de Goma manifestent leur joie

L’ambiance est inhabituelle depuis 9 heures du matin de ce vendredi 10 janvier 2014, à Goma (Nord-Kivu), en République démocratique du Congo (RDC). La population de cette partie du pays est descendue dans les rues : cercueils vides sur les épaules et croix en mains, chantant et accueillant avec joie la rumeur selon laquelle, le président rwandais Paul Kagame serait mort, assassiné dans sa résidence, dans la nuit du 8 au 9 janvier 2014, à Kigali. La rumeur va bon train.

Tout est parti de l’université de Goma. Les artères et routes principales ont été prises d’assaut par une marée humaine constituée d’étudiants, élèves, ouvriers, motocyclistes,  charretiers, etc. Ils manifestent tous leur joie en apprenant l’éventuelle « mort » du président Paul Kagame. La rumeur s’étend.

Cette même situation est constatée à Bukavu (Sud-Kivu) et à Beni (Nord-Kivu), affirme notre correspondant à Goma.

Une rumeur lancée jeudi 9 janvier sur le réseau social Twitter, concernant cette fameuse mort de Paul Kagame a fait le tour du monde. Le message publié par le site de microblogging jeudi à 14 heures indiquait que, »Paul Kagame vient de nous quitter. RIP ».

Les manifestants transportant le Cerceuil représentatif du corps de "Kagame"
Les manifestants transportant le cercueil représentatif du corps de « Kagame »

« Ces rumeurs sont totalement fausses. Le président rencontre actuellement des étudiants américains dans le cadre d’audiences de routine. Vous êtes libres de venir assister à l’audience et de le rencontrer », a déclaré à l’AFP, un responsable de la présidence rwandaise, sans autres détails.

 


La Monusco confirme la présence des éléments de la Seleka en RD Congo

Abdallah Waffy représentant spécial du S.G de l'ONU en RDC
Abdallah Waffy représentant spécial du S.G de l’ONU en RDC

Le représentant spécial adjoint de l’ONU en charge des opérations à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le général Abdallah Wafy, a affirmé mercredi 8 janvier 2014 à Kinshasa que, « les éléments incontrôlés de la Seleka (Centrafrique) sont déjà sur le territoire congolais ».

« Ils sont en train de traverser dans certaines localités de la Province orientale,  au point où les populations locales ont eu peur et sont en train de fuir ces zones », a-t-il indiqué au cours de la conférence hebdomadaire de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo. .

 La Seleka, dont la dissolution a été décidée par l’actuel régime en place à Bangui, est une coalition rebelle qui a porté Michel Djotodia au pouvoir en Centrafrique, en mars 2013. Le général Abdallah Waffy a souligné que « la Monusco craint une éventuelle déstabilisation de la RDC et qu’il est  nécessaire de prendre des dispositions pour que ce qui s’est passé à l’est de la RDC ne se reproduise pas aujourd’hui dans l’Equateur ou dans la Province orientale ».

S’agissant de l’Equateur, « les ex- Forces armées centrafricaines (FACA) se sont enfuies avec armes et bagages pour se réfugier de l’autre côté du fleuve », aux premières heures de la prise de Bangui par la Seleka en mars 2013. Cette situation a créé une insécurité accrue dans cette province. Au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, les Congolais ont été victimes de leur hospitalité en 1994 pour avoir accueilli sur leur territoire les réfugiés venus du Rwanda.

 « Nous sommes en contact avec les FARDC pour voir quelles mesures mettre en place en vue de prévenir de tels événements malheureux » a indiqué le chef adjoint de la Monusco.

 A la suite des événements qui se sont produits à Kinshasa et à Lubumbashi le 30 décembre 2013 et ont causé officiellement 103 morts, l’ONU  réalise qu’il est impérieux de ne pas seulement concentrer l’essentiel de ses troupes (90 %) à l’est du pays. Elle estime que l’ouest de la RDC attire l’attention dans la mesure où ces événements malheureux interpellent aussi bien la Monusco que les autorités congolaises.

La situation dans la province du Katanga considérée comme une province stable inquiète. Abdallah Wafy a relevé qu’il ne se passe deux semaines sans que la ville de Lubumbashi ne fasse l’objet d’attaques des éléments armés Bakata Katanga ».

 « Le moment venu, nous allons voir au niveau de la Monusco comment nous adapter pour appuyer les autorités nationales afin de  faire face à ces différentes menaces », a dévoilé le général Wafy. Selon lui,  aujourd’hui, il ne s’agit pas de groupes armés à l’est du pays, mais de tentatives de déstabilisation de la situation sécuritaire ».