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L’Onu appelle à mobiliser des ressources supplémentaires pour répondre aux besoins humanitaires en RDC

5 septembre 2015
par Stanislas NTAMBWE

La sous-secrétaire générale de l’ONU aux affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, en visite officielle en RDC, a attiré l’attention des bailleurs de fonds sur la persistance des besoins humanitaires au pays. Ainsi, elle a appelé à la mobilisation des ressources supplémentaires pour y répondre. Mais aussi, au renforcement de la collaboration entre la communauté humanitaire et les autorités congolaises. Après Kinshasa où elle a rencontré les différentes autorités gouvernementales, la sous-secrétaire générale de l’ONUaux affaires humanitaires Kyung-wha Kang s’est rendu au Nord et au Sud-Kivu. Elle a visité les déplacés internes du camp de Mugunga 3, aux environs de Goma (Nord-Kivu) et celui de Lusenda (Sud-Kivu), où sont logés les réfugiés burundais ayant fui des exactions dans leur pays. L’objectif du voyage de ce haut cadre de l’ONU en RDC du 31 août au 4 septembre s’inscrit dans le cadre du renforcement de la collaboration entre la communauté humanitaire et les autorités congolaises, sur la crise et les besoins humanitaires en vue d’y apporter une réponse appropriée. C’est le cas de la rougeole qui fait rage au Katanga. Les défis Kyung-Gwha Kang et une famille des déplacés de Mugunga 3 Kyung-Gwha Kang et une famille des déplacés de Mugunga 3 Après sa visite dans le camp de Mugunga 3 à Goma, Kyung-Wha s’est dit « très touchée » par des conditions de vie des déplacés internes. Avec le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, elle a insisté sur l’amélioration des conditions humanitaires de ces déplacés. « Les Nations unies réaffirment leur engagement à poursuivre ensemble, avec les autorités congolaises, l’assistance envers les personnes en déplacement, afin de mettre sur pied des solutions à long terme », a-t-elle déclaré. Le jeudi 3 septembre, la délégation de la coordinatrice adjointe des secours d’urgence s’est rendue au Sud-Kivu où elle devait visiter, outre le camp de Lusenda, l’hôpital de Panzi du docteur Denis Mukwegwe. Mais, suite à l’impraticabilité du pont qui mène vers cet hôpital, elle a rebroussé chemin et s’est contentée de visiter le camp de Lusenda. Ici, on estime à environ 1500 réfugiés vivant également dans des conditions humanitaires déplorables. A court de financements La diplomate onusienne note que la crise en RDC est l’une de celles qui affectent l’humanité. Selon elle, seulement 50 % des personnes dans le besoin reçoivent de l’aide humanitaire. A Mugunga 3, Kyung-Wha a constaté que le seul centre de santé qui était dans le camp n’est plus opérationnel. Car, explique-t-elle, le partenaire qui le finançait « est à court de financements ». « Mugunga est l’un des camps dans le monde où la vie est plus difficile », a déploré Mme Kang. Toutefois relève-t-elle, « la fabrication artisanale de savons par les déplacés vivant dans ce camp, est un signe d’espoir pour eux ». « Ce projet représente la volonté qu’a la population congolaise pour elle-même de recevoir une dignité » a ajouté Kyung-Wha Kang. La sous-secrétaire générale de l’ONU qui déplore l’amenuisement des ressources financières, s’insurge contre la décision des autorités du Nord-Kivu relative à la fermeture de tous les camps des déplacés internes à Goma. Pour elle, « les populations dans ces camps n’y vivent pas de bon cœur ». Elle pense que la sécurité étant un facteur important, il appartient au gouvernement congolais de trouver des solutions durables pouvant permettre à ces personnes de rentrer dans leurs milieux d’origine. La présence de groupes armés dans les provinces de l’Est de la RDC a depuis des années, exacerbé les besoins humanitaires et de protection pour des centaines des milliers de personnes. Dans cette région, des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes continuent à fuir l’insécurité régnante, alors que l’arrivée de réfugiés de pays voisins et l’insécurité alimentaire génèrent des besoins additionnels. L’accès à ces personnes vulnérables et la mobilisation des ressources pour leur venir en aide restent des défis majeurs pour la communauté humanitaire. D’où, le plaidoyer de Mme Kyung qui a promis de faire un rapport aux bailleurs de fonds dans l’espoir d’obtenir une réponse à cette situation.