Stanislas NTAMBWE

Ma Pensée Positive d’Avril: la peur et le courage

Logo: La peur n'évite pas le danger, le courage non plus
Logo: La peur n’évite pas le danger, le courage non plus

La peur est une émotion très forte. Elle est, en général, considérée comme une émotion négative. En général, personne ne veut avouer qu’il connaît ou qu’il a connu la peur. Or, le fait d’avoir (eu) peur n’est pas négatif car tout le monde a eu peur à un moment ou à un autre et aura, à nouveau, peur dans sa vie à l’avenir.

N’ayez pas peur d’avoir peur !

Il est même sain d’avoir peur car cela permet de rester en état de vigilance générale et d’éviter les dangers, voire de les prévoir mais, surtout, il faut en tirer les leçons.

Le vrai courage n’est pas de ne pas ou de ne plus avoir peur mais de savoir la surmonter car on ne peut jamais s’en débarrasser complètement ou d’un coup de baguette magique. La peur permet de rester critique face aux évènements.

Le plus important est de ne pas se laisser contrôler par la peur mais il faut soit l’éviter soit la maîtriser. Ou plutôt la canaliser pour la transformer en énergie positive.
Aussi, n’ayez pas peur d’avoir peur mais évitez-la ou apprenez à la maîtriser car on ne peut pas s’en débarrasser en la niant. Si vous sentez la peur arriver, essayez de vous relaxer en respirant profondément aussi longtemps que vous pouvez !

Y compris si vous n’arrivez pas à vous débarrasser d’une peur, même en plein milieu d’une tempête émotive créée par une peur que vous ne parvenez pas à contrôler, efforcez-vous de pratiquer des respirations longues et profondes.
Vous n’y arriverez peut-être pas la première fois mais, même dans ce cas, il ne faut pas baisser les bras. Persistez à essayer de contrôler votre respiration avant, pendant et, même, après une crise de peur ou de toute émotion négative d’ailleurs.


Ne confondez pas les différentes formes d’amour

Symbole de l'Unité au nom de l'Amour
Symbole de l’Unité au nom de l’Amour

Le problème avec l’amour c’est qu’on en parle tellement que presque plus personne n’y fait attention ! Cela fait, qu’en définitive, la plupart des gens sont persuadés que l’amour ne les aide pas dans leur existence. Ils oublient alors que le véritable amour peut accomplir des miracles et aider à résoudre tous les problèmes.

Il y a Amour et amour

D’abord, plutôt que de parler d’amour, on devrait parler d’Amour et des différentes formes d’amour. L’Amour et toutes ses manifestations viennent de la même et unique source mais peuvent s’exprimer de différentes façons. Aussi, je ne vous donnerais pas de définition de l’amour pour ne pas enfermer ce noble sentiment dans une case dont il ne pourrait plus sortir.

Vous devez trouver votre propre définition de l’amour et la mettre en application dans le contexte de votre vie quotidienne à votre façon qui ne sera peut-être pas celle des autres êtres humains.

Vous êtes une personne unique de par votre caractère, vos qualités, vos défauts, vos capacités personnelles mais surtout de par votre vécu dans ce monde depuis le jour de votre naissance.

Etant un être unique, tout ce que vous pensez, ce que vous dites et ce que vous faites, vous est personnel ! Pourquoi en serait-il autrement de l’amour, cette puissante force intérieure capable de renverser des montagnes et de vous pousser à vous dépasser ? Vous devez trouver votre propre version de l’amour reliée à votre histoire personnelle et l’exprimer à votre façon.

Si vous ne le faites pas, vous n’arriverez jamais à atteindre l’équilibre sentimental et le bonheur en amour. De même, vous ne pourrez pas améliorer votre existence, devenir riche, attirer la chance et réaliser vos désirs les plus chers et les plus profonds. Seul, la pratique du véritable amour vous permettra d’y parvenir. Pour cela, il vous faudra innover et inventer la forme d’amour vous convenant le plus. Elle vous permettra de vous exprimer et d’atteindre le succès dans tous les domaines. Toutes les grandes choses durables créées par les hommes l’ont été, le sont et le seront par amour de l’humanité et de soi-même !

L’Amour est Puissance et Joie

Il y a donc plusieurs formes d’amour allant de l’Amour total et désintéressé pour l’humanité à l’amour sentimental pour une personne. Vous avez donc de la marge pour trouver les formes d’amour qui vous conviennent.
Vous saurez que vous avez trouvé les formes d’amour vous étant adaptés quand les sentiments que vous considérerez comme de l’amour vous apporteront puissance, joie et que vous pourrez vivre la vie que vous désirez.

La puissance ressentie sera le sentiment d’invincibilité qui vous envahira quand vous ressentirez ce que vous considérerez comme l’amour. Cette puissance n’a rien à voir avec l’envie d’exploiter ou de faire du mal aux autres.
Au contraire, cette puissance vous donnera envie de faire le bien autour de vous sans forcément en attendre quelque chose en retour. Je dirais même sans attendre du tout une quelconque récompense psychique ou matérielle en remerciement. A ce moment-là, vous saurez que vous pratiquez l’amour ou, plutôt, la forme d’amour qui vous convient et qui vous permet de progresser.

Vous vous nourrirez alors à la véritable source d’amour qui ne se trouve pas nulle part ailleurs qu’en vous !
Outre le sentiment de puissance que vous ressentirez, une joie immense vous envahira, voire une euphorie et vous mettra et vous établira dans un état de bien-être que vous cherchez à reproduire.

Quand vous éprouverez, à la fois, cette puissance et cette joie, vous saurez que vous avez véritablement atteint la forme d’amour qui vous convient.


Martin Kobler : « Il faut s’attaquer aux causes profondes pour résoudre la crise » généralisée en RDC

Représentant spécial du S.G de l'Onu en RDC, Martin Kobler
Représentant spécial du S.G de l’Onu en RDC, Martin Kobler

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RD Congo, Martin Köbler a, au cours d’un échange à cœur ouvert avec une centaine de représentants de différentes associations des jeunes, mardi 31 mars 2015 à Kinshasa, estimé que pour en finir avec la crise généralisée, « il faut s’attaquer aux causes profondes » que sont la pauvreté et l’exploitation illégale des minerais.

Un échange-test mais fructueux, dans la mesure où le chef de la Mission de l’Onu en République démocratique du Congo (Monusco) a écouté attentivement ses interlocuteurs et répondu, sans tabou, à toutes leurs préoccupations. Tout son discours a tourné autour des causes profondes ayant favorisé la crise qui gangrène tous les secteurs de la vie en RDC, en l’occurrence, la pauvreté, la corruption et l’exploitation illégale des minerais.

La population « exclue de la circulation monétaire »

Martin Köbler soutient que « la plupart de la population est exclue de la circulation monétaire », affirmant que « nous travaillons avec le Gouvernement pour créer les circonstances permettant de créer l’emploi ». Dans son entendement, « il est inconcevable que le peuple congolais exporte les minerais et importe, par la suite, des produits de ces mêmes minerais ».
« Pourquoi pas produire vous-mêmes les téléphones mobiles et des Jeeps, au lieu de les importer ? Pourquoi exportez-vous des tomates pour enfin, importer du Ketch up ? », s’est-il indigné, exhortant ainsi ses interlocuteurs à faire savoir leurs idées au Parlement pour une éventuelle discussion.
A en croire le diplomate onusien, les minerais de la RD Congo sont exportés illégalement par des réseaux mafieux en complicité avec certains services étatiques. Ce qui, de son point de vue, favorise la contrebande.
Sur ce sujet, Martin Köbler est allé plus loin en proposant, par exemple, la création d’une zone de commerce libre à Kisangani (Province Orientale) et des universités spécialisées à travers le pays.

« Les Nations Unies devraient rester en RDC »

Il a aussi souligné la nécessité de la réforme du système judiciaire. Ce faisant, pense-t-il, « nous créons un cadre dans lequel l’économie doit se développer ».

Pour en finir avec l’exploitation illégale des minerais qui est une des causes profondes de la crise, le Représentant de Ban Ki-moon a estimé qu’il faut en premier lieu, combattre tous les groupes armés.

Selon lui, « les Nations Unies devraient rester en RDC, aussi longtemps que toutes ces conditions ne seront pas réunies ». Car, a-t-il ajouté, « on ne peut pas partir du pays si les causes profondes n’ont pas été attaquées ».

Répondant aux questions relatives à l’emploi des jeunes et au chômage, Martin Kobler a bien compris l’inquiétude de ses hôtes. Mais, leur a-t-il avoué, « les Nations Unies ni ses agences ne créent pas suffisamment des emplois au pays, c’est le Gouvernement qui a le devoir de créer le cadre pour le développement ». Il a souligné que « ce sont des entreprises privées qui créent les emplois ».

Selon le patron de la Monusco, l’Onu soutient plutôt, l’éducation, les infrastructures et certaines initiatives ou projets susceptibles de créer les emplois. Cette rencontre des délégués de jeunes avec le chef de la Monusco est une première dans l’histoire de la Mission de l’Onu en RDC. De source de cette Mission, on apprend que « cet un exercice sera désormais régulier ».


Processus électoral en RDC : l’opinion partagée entre le doute et l’optimisme

Une électrice verse son bulletin de vote dans l'urne
Une électrice verse son bulletin de vote dans l’urne

Le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC) est entouré d’un grand mystère. L’on est ainsi, partagée entre scepticisme et optimisme.

Entre février 2015 et novembre 2016, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a prévu d’aligner successivement huit scrutins. Dans un premier temps, les élections municipales, urbaines, locales, provinciales et sénatoriales ainsi que celles des gouverneurs de province. Le cycle est sensé se clôturer en novembre 2016 par les élections législatives nationales couplées à la présidentielle. Pour y arriver, la CENI mise sur un budget de plus d’un milliard USD.

Mais, l’on constate d’un côté, la CENI convaincue de réunir tous les moyens nécessaires pour réaliser toutes ces étapes prévues dans le calendrier électoral global. De l’autre, ceux qui craignent un probable glissement du cycle électoral du fait de l’incapacité supposée de la CENI à se conformer à son calendrier électoral du 12 février 2015.

Ils redoutent aussi la capacité du gouvernement de mobiliser cette enveloppe colossale qui représente à valeur nominale plus d’un dixième du budget national, arrêté pour l’exercice 2015 à environ 9 milliards USD. De surcroit, plus d’un mois après la publication le 12 février 2015 du calendrier électorale global, la classe politique congolaise a du mal à s’accorder sur les grandes options levées par la Centrale électorale. Ce qui constitue, de l’avis de certains observateurs, des craintes légitimes.

Calendrier électoral réaménagé

Craignant le pire, l’Opposition s’est montrée plus réaliste en transmettant depuis quelque temps à la CENI son projet de calendrier électoral réaménagé. Dans ce projet de texte, l’Opposition propose qu’on postpose les élections municipales, urbaines et locales. Elle suggère à la CENI de réserver l’essentiel de ses efforts et de son budget aux élections primordiales qui consacrent l’équilibre des institutions.

L’onde d’inquiétudes a fini par atteindre la Majorité où certains de ses ténors embouchent le discours de l’Opposition. Ils parlent de « l’urgence et la nécessité du réaménagement du calendrier électoral global en RDC », selon Christophe Lutundula, président du MSDD (parti de la Majorité présidentielle).

Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a promis d’inscrire le sujet à l’ordre du jour lors de la session d’avril. Sans empiéter sur l’indépendance constitutionnelle de la CENI, Minaku estime, qu’en tant que représentation nationale, l’Assemblée nationale peut, par nécessité, recadrer l’action de la CENI pour éviter un éventuel blocage du processus électoral. Est-ce pour autant que sa voix sera entendue ? Difficile à prédire. Toujours est-il que le débat autour du réalisme du calendrier électoral global a gagné de plus en plus du terrain. Contre l’optimisme de la CENI, il y a pour le moment le scepticisme de ceux qui voient le pouvoir organisateur des élections courir droit dans un mur.

Ces derniers sont d’avis qu’il y aurait un naufrage en vue. La nouvelle loi sur le découpage territorial a ravivé les inquiétudes. La difficulté de mettre en place les nouvelles provinces, en corollaire toutes les entités décentralisées et déconcentrées, pourrait, avance-t-on, compliquer la donne au niveau de la CENI. Ce qui expliquerait l’idée d’un rééquilibrage du calendrier électoral.

La priorité des Nations unies

Jeudi dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est longuement attardé sur le cycle électoral en RDC. Il a demandé au gouvernement « d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016 prévues par la Constitution… ».

Cette déclaration est la preuve que dans les instances internationales, l’on continue de faire pression sur la CENI en vue de ne pas contourner, quelles que soient les circonstances, les législatives nationales et la présidentielle. Des contraintes, et non des moindres, persistent encore au niveau de cette institution citoyenne en charge des élections. Par ailleurs, d’aucuns se demandent si l’optimisme affiché par la CENI suffit pour lui accorder un chèque en blanc ? Seul l’avenir le confirmera.

Une électrice verse son bulletin de vote dans l'urne
Une électrice verse son bulletin de vote dans l’urne


Revue de presse congolaise du lundi 30 mars 2015

Le journaux paraissant à Kinshasa
Le journaux paraissant à Kinshasa

A la Une, Le Potentiel titre : « Cycle électoral 2015-2016 : entre doute et optimisme ». Il constate que, « d’un côté, la CENI est convaincue de réunir tous les moyens nécessaires pour réaliser toutes les étapes prévues dans le calendrier électoral global du 12 février 2015 ».

« De l’autre, poursuit le journal, l’on redoute un probable glissement du cycle électoral. Les élections sont entourées d’un grand mystère. On nage entre scepticisme et optimisme ».

Le Potentiel relève aussi que « dans les milieux politiques, l’on doute de la capacité du gouvernement de mobiliser l’enveloppe colossale » requise par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) « qui représente à valeur nominale plus d’un dixième du budget national, arrêté pour l’exercice 2015 à environ 9 milliards USD ».
« Alors que le camp des sceptiques s’élargit au jour le jour, à la CENI, l’optimisme se lit dans les regards de tous ses dirigeants », constate le quotidien. De son point de vue, « ils sont convaincus de disposer, à l’échéance, l’enveloppe nécessaire pour organiser tous les scrutins prévus entre 2015 et 2016 ».

« Kabila passe à la vitesse supérieure : Découpage, la loi complète sur les limites des Provinces ! », s’exclame La Prospérité qui rapporte que, « quatre Ordonnances présidentielles ont été signées, jeudi 26 mars, dans la soirée ».
« Le Chef de l’Etat congolais a libéré une kyrielle de matières qui traînaient encore sur sa table de travail », écrit le journal, soulignant ainsi, « la Loi portant fixation des limites des provinces ainsi que de la Ville-Province de Kinshasa, celle-là même qui était très attendue à la CENI, pour réduire le nombre de contraintes à l’organisation des élections locales, municipales et urbaines ».

Selon La Prospérité, « les attributions des ministères ainsi que les modalités pratiques du fonctionnement du gouvernement », ont été elles aussi, « déterminées dans deux lois différentes que le Président a signées ». Et, d’ajouter que Joseph Kabila « a publié le même jour, une ordonnance portant nomination des mandataires des Entreprises publiques transformées en sociétés commerciales et Etablissements publics ».

De l’avis du journal, « toutes ces ordonnances sont à scruter au scalpel, pour cerner les contours de l’évolution politique en RD. Congo ».

Forum des As constate que « Monsengwo a évité de parler politique hier, à l’occasion de la célébration de la journée diocésaine ». Car, pense le journal, l’Archevêque de Kinshasa qui « s’est limité à exhorter les jeunes catholiques à vivre en parfaite relation avec leurs parents, redoute pour ses prêches lors de grandes rencontres »

« Une jeunesse réussie est une garantie pour les responsabilités futures dans l’avenir et dans la vie consacrée », note-t-il dans le message de Monsengwo. Pour le tabloïde, c’est « un appel axé essentiellement sur la nécessité d’aider les jeunes d’aujourd’hui à prendre conscience de leur lendemain ».


Les relations très tendues entre le Gouvernement congolais et la Monusco

Martin Kobler et Joseph Kabila au Palais du peuple de Kinshasa, en août 2013
Martin Kobler et Joseph Kabila au Palais du peuple de Kinshasa, en août 2013

Les relations entre le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO sont « très tendues », selon Martin Köbler, chef de la Mission onusienne en RDC.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) a reconnu, mercredi 25 mars, que les rapports entre les deux parties étaient très « tendus ». Ce n’est pas pour autant, dit-il, que les troupes onusiennes vont plier bagages en catastrophe. Il y a nécessité, a-t-il souligné, pour les deux parties d’harmoniser au plus vite leurs vues pour venir à bout de la pieuvre qui ronge la partie Est du pays, en proie à l’insécurité qui ne dit pas son nom. Cette façon de voir les choses ne semble pas être partagée par le pouvoir de Kinshasa .

Cependant, le dossier est en discussion très avancée au Conseil de sécurité de l’Onu qui s’en est saisi. Une décision de sa part est attendue déjà ce soir, pour fixer l’opinion sur le renouvellement ou non du mandat de la Monuco ainsi que de la réduction « sensible » de l’effectif de son personnel sur le territoire congolais, telle que voulue par les autorités de ce pays. Ainsi, de cette décision dépendra l’avenir des troupes onusiennes en RDC. Mais, elle aura aussi dans une certaine mesure, des conséquences sur le futur proche de la RDC.

Pour Martin Köbler, les sévices imposés à la population civile vivant dans l’Est du pays, sont si énormes qu’il est imprudent de rompre brutalement tout soutien de la Monusco. C’est ensemble, pense-t-il, tout en continuant d’appuyer l’armée dans l’effort de pacification que la Monusco pourrait négocier son départ. Il est prévisible qu’après tous les efforts et sacrifices consentis en RDC, la Mission onusienne n’est pas prête à quitter précipitamment le sol congolais.

La MONUSCO encore « salutaire »

L’appel est à la fois poignant et pressant au point de susciter plusieurs réactions dans le microcosme politique en RDC, notamment, dans l’Opposition. Les dernières en date sont celles des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus), de Joseph Olenga Nkoy et de Sami Badibanga, président du groupe parlementaire de l’UDPS et Alliés.

« Nous sommes perplexes au sujet de la position prise par notre Gouvernement pour le départ de la MONUSCO de notre territoire, alors que l’apport de cette dernière nous est encore salutaire pour la sécurisation de notre Peuple », a déclaré le leader des Fonus. Il pense que « le mandat de la Monusco qui prend fin ce 31 mars 2015 devra être revu en fonction de l’évolution de la situation sur terrain et la réalisation des objectifs fixés ».

« La situation est encore alarmante, en dépit des traques des FDLR par le Gouvernement de la RDC », souhaitant que la Monusco « nous accompagne dans le processus d’alternance au pouvoir jusqu’à l’installation du nouveau Président élu qui, avec son Gouvernement et l’appui des représentants du Peuple, feront l’évaluation objective du maintien ou du retrait progressif de la MONUSCO », a affirmé Olenga Nkoy.

Clarification le mandat

Pour sa part, Sami Badibanga soutient que, le mandat de la Monusco doit être certes renouvelé, mais, « avec une nette clarification de son mandat ». Selon lui, « au regard de la situation actuelle caractérisée par les opérations contre la multitude des groupes armés et les élections qui profilent à l’horizon dont l’opposition appréhende des contentieux et des troubles, en plus de la problématique du découpage du pays en 26 provinces, il est impérieux de maintenir un contingent important de la MONUSCO ».

Badibanga ajoute que, « même si certains réclament la fin de cette mission, il ne faudra pas retirer plus de 10% (soit 2.000 hommes) du contingent actuel, mais ne se limiter qu’au personnel non essentiel ». Pourtant, Kinshasa ne l’entend pas de cette oreille. En décembre dernier, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, avait ouvertement exprimé son désir de voir la Monusco réduire sensiblement sa présence en RDC. Il était temps, disait-il, « de mettre fin à la présence totalement élastique des troupes des Nations unies sur le sol congolais ».

La ligne d’attaque étant dès lors tracée, la déclaration de Joseph Kabila est devenue par la suite une affaire de tout le gouvernement. A Kinshasa, l’artillerie s’est mise en place pour des négociations directes avec les autorités onusiennes en vue d’obtenir le retrait total, sinon partiel des troupes de la Monusco.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité a apparemment un point de vue contraire. Le départ précipité n’est pas à l’ordre du jour. Les Nations unies estiment que la RDC demeure encore un Etat fragile, si bien que l’abandonner au moment où les efforts de plus d’une décennie tendent à produire des effets, c’est la précipiter vers l’hécatombe. Elles n’écartent pas cependant, l’idée d’un départ dans un proche avenir.


Le Botswana accueille ce mercredi la 2ème Conférence sur le commerce illégal des espèces sauvages

Un rhinocéros abattu et dépouillé de ses cornes
Un rhinocéros abattu et dépouillé de ses cornes

Le Royaume-Uni organise, ce mercredi 25 mars 2015 à Kasane (Botswana), la deuxième conférence internationale de haut niveau sur le commerce illégal d’espèces sauvages. Cette conférence de Kasane s’inscrit dans la logique de convenir des mesures urgentes visant à combattre le commerce illicite d’espèces de la faune et de la flore.

Le crime contre la faune et la flore a atteint son paroxysme dans le monde. Conscient du danger que courent la faune et la flore, le Royaume-Uni organise ce mercredi 25 mars 2015 à Kasane (Botswana), une deuxième conférence internationale sur le commerce illégal d’espèces de la faune et de la flore. Cette conférence fait suite à la première que le Gouvernement britannique avait organisée en février 2015 à Londres et qui avait été sanctionné par la Déclaration dite de Londres visant « la réduction de la demande, le renforcement de l’application de la loi et le soutien durable apporté aux communautés affectées par le commerce illégal d’espèces sauvages ».

Dans un communiqué publié en marge de la conférence de Kasane, le ministre britannique de l’Environnement, Lord de Mauley, a déclaré que « nous devons honorer les engagements pris à Londres et tout en les capitalisant à Kasane, étant donné que ce problème affecte profondément beaucoup de nos partenaires internationaux et ceci est plus qu’une simple question environnementale: il s’agit de lutter contre la corruption, améliorer la sécurité et les moyens de subsistance ».
« Si nous attendons plus longtemps, nous nous réveillerons pour découvrir que toutes les espèces menacées vivant dans la nature ont été tuées. Nous devons envoyer un message puissant aux braconniers et aux trafiquants où qu’ils opèrent : le commerce illégal d’espèces sauvages se termine ici », a-t-il fait savoir.

Des mesures urgentes s’imposent

Au Botswana, « des représentants politiques du monde entier se réuniront en vue de convenir des mesures urgentes visant à combattre le commerce illicite d’espèces de la faune et de la flore », a précisé Lord de Mauey. Avant de rappeler que « le braconnage et la vente d’espèces sauvages menacées constituent une activité odieuse, et les braconniers ainsi que les trafiquants qui commettent ces épouvantables crimes doivent en être empêchés ».

La conférence de Kasane constituera également « une opportunité pour parler de l’Initiative pour la Protection de l’Eléphant d’Afrique qui avait été lancée par les Présidents du Gabon, de la Tanzanie, de l’Ethiopie, du Tchad et du Botswana à l’occasion de la conférence de Londres », a confié Dominique Mukoma, chargé du changement climatique et de la Prospérité à l’Ambassade de Grande Bretagne à Kinshasa.

Pour le ministre britannique de l’Environnement, « les réseaux criminels organisés opérant à travers l’Afrique favorisent la corruption, dévastent des communautés, sapent les efforts visant à réduire la pauvreté et menacent l’existence de certaines des espèces les plus emblématiques et précieuses de l’humanité ». Il a affirmé qu’ « il y a même des preuves anecdotiques que ce commerce est aussi exploité par des organisations terroristes ». « Ceci doit prendre fin sous nos yeux, et je crois que la communauté internationale est à la hauteur de ce défi », a insisté le ministre britannique de l’Environnement.

Bien qu’ayant pris part à la conférence de Londres, la RD Congo n’avait pas pu signer la Déclaration dite de Londres, étant donné que sa délégation était composée du Directeur chargé de la Conservation de la Nature au sein du Ministère de l’Environnement et de deux membres du Cabinet du Ministre. Ces derniers, n’avaient donc pas qualité d’engager l’Etat.

« Nous nous sommes engagés à soutenir une interdiction du commerce international de l’ivoire, à renoncer à l’usage de tout produit provenant d’espèces menacées d’extinction, et de traiter le braconnage et le trafic comme des crimes organisés dans la même catégorie que les drogues et le trafic des armes et des humains », précise le communiqué.

Beaucoup reste encore à faire

A ce jour, seuls le Tchad, la Belgique, le Hong Kong, la Chine et bien d’autres, ont détruit les stocks des produits de la faune et de la flore illégalement commercialisés. En dépit des efforts que certains pays à travers le monde fournissent pour renforcer leurs cadres juridiques contre ce commerce illégal, Lord de Mauley avoue que « ce travail est louable et vital, mais visiblement beaucoup reste encore à faire ».

« Le braconnage du rhinocéros est en augmentation, spécialement en Afrique du Sud, et des milliers d’éléphants sont encore en train d’être tués à travers l’Afrique. Le commerce illégal des pangolins a explosé ces dernières années, au point où ils constituent actuellement le mammifère le plus commercialisé illégalement dans le monde, de toutes les 8 espèces considérées aujourd’hui comme étant menacées », a-t-il expliqué.

Les pays au cœur de ce commerce brutal font face à de réels défis. Certains observateurs estiment que dans certaines parties de l’Afrique, le commerce illégal d’espèces sauvages n’est pas moins que la guerre, avec des rangers tués à une régularité choquante. Le Royaume-Uni qui finance certaines ONG engagées dans la réduction de la consommation de la corne du rhinocéros dans quelques pays africains, est aussi déterminé à anéantir ce commerce.

« Nous nous sommes engagés pour un soutien financier aux gouvernements du Botswana, du Tchad, de l’Ethiopie, du Gabon et de la Tanzanie dans la mise en œuvre de l’initiative novatrice de la protection de l’éléphant », a précisé le ministre britannique de l’Environnement. Avant d’ajouter que « Nous gérons une enveloppe de 10 millions de Livres Sterlings sur quatre ans pour aider à réduire la demande, renforcer l’application de la loi et soutenir les moyens d’existence durables ».

Selon Lord de Mauley, environ 5.3 millions de Livres ont été alloués à 19 projets dans des pays en développement à travers le « Fonds de défi contre le commerce illicite d’espèces sauvages ». Il s’agit notamment d’un projet au Mozambique qui vise à protéger le rhinocéros en impliquant les communautés dans la conservation, le projet de la protection de l’éléphant du Mali, l’appui à l’amélioration de l’application de la loi aux frontières dans la Corne de l’Afrique ainsi que la formation en matière d’application de la loi au Malawi.

Ce montant s’ajoute aux 8 million de Livres par an de l’Initiative Darwin, un régime de subvention du Gouvernement britannique qui aide à protéger la biodiversité et l’environnement naturel à travers des projets dans le monde entier. Pour la Grande Bretagne, la RDC pourrait aussi bénéficier de ces fonds « en soumettant des projets destinés à lutter contre le fléau du commerce illégal d’espèces sauvages et à protéger la grande richesse et la grande diversité de sa faune et sa flore ».

Par ailleurs, le Gouvernement britannique attend de la conférence de Kasane, « une action plus forte des Gouvernements visant à réduire la demande des produits du commerce illégal des espèces sauvages ainsi qu’une répression des crimes financiers associés au commerce illégal des espèces sauvages ». Il entend voir aussi « les populations locales ressentir les bénéfices d’une meilleure application des lois, et être pleinement partenaires dans les efforts visant à combattre le commerce illégal ».


Les effets de la chute de l’euro pour les économies africaines

Euro
Euro

La monnaie européenne est au plus bas. Et face à une telle dépréciation de l’euro sur les économies des pays africains, cette situation ne manque pas des conséquences. Dr. Noël Tshiani fait ici, mention de quelques effets de la chute de l’euro pour les économies africaines.

Il importe de faire la différence entre les pays africains utilisant le Franc CFA et ceux qui utilisent leurs propres monnaies nationales. Le Franc CFA est lié à l’euro dans un rapport fixe (1 Euro égal 655,957 francs CFA). La convertibilité du franc CFA est garantie par le Trésor français.

Selon Dr. Noël Tshiani, « parce que le franc CFA est arrimé à l’euro par un rapport fixe, la chute de l’euro a, sur les pays africains membres de la zone CFA, les mêmes conséquences que sur les pays européens de la zone euro ». Par conséquent, indique-t-il, « une baisse de l’euro va permettre aux économies de la zone CFA d’augmenter leurs exportations ».

Encore une fois, qui dit baisse de l’euro dit hausse du prix des importations payées en dollars par les pays membres de la zone CFA. C’est ainsi que « la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) qui agissent par mimétisme à la BCE, devraient  alors permettre aux économies de la zone CFA de renouer avec un peu plus d’inflation importée », relève Noël Tshiani.

Mais, explique-t-il, « prendre avantage de la chute de l’euro et donc du taux de change du Franc CFA par rapport au dollar exige que les pays membres de la zone CFA aient une capacité de production suffisante et flexible pour augmenter la production intérieure afin d’exporter davantage ». « Mais dans la mesure où les exportations de ces pays sont en grande partie des matières premières brutes vers l’Union européenne (UE) et que la plupart des contrats sont en euro, il y a lieu de craindre l’absence d’un mécanisme adéquat pour prendre avantage d’une politique monétaire conduite ailleurs (par la BCE) et qui ne tient pas compte de la situation spécifique de chacun de ces pays africains », prévient l’économiste Tshiani. Il estime que « dans une certaine mesure, il faudra compter avec une éventuelle embellie du marché international des produits de base originaires de la zone CFA pour voir ces pays tirer davantage profit de cette compétitivité importée ».

Dollarisation du Franc congolais

En dehors de la zone CFA, les autres pays africains utilisant leurs propres monnaies nationales se trouvent dans des situations diverses. Noël Tshiani évoque le cas de la République Démocratique du Congo (RDC) qui utilise sa monnaie nationale (le franc congolais), mais dont l’économie est dollarisée à 95 pour cent.  Selon ce haut fonctionnaire de la Banque mondiale, « du fait de la dollarisation, 95 pour cent des dépôts bancaires sont libellés en devises étrangères (le dollar américain), la majeure partie des transactions bancaires se fait en dollar, et la plupart des contrats commerciaux sont libellés en ou indexés au dollar ».

Tshiani Noël pense que « de ce point de vue, la RDC, en tant que pays exportateur de matières premières, se trouverait, toutes choses égales par ailleurs, dans une position moins compétitive que celle des pays de la zone CFA ». Cependant, pour les matières premières dont il est le principal producteur en Afrique ou au monde, « la RDC peut  profiter actuellement de la chute de l’euro par rapport au dollar si ses exportations vers les pays de la zone euro demeurent libellées en dollar », soutient cet expert en économie monétaire.

Il est d’avis qu’ « une telle situation, même si elle profite à la RDC, ne devrait nullement nous faire perdre de vue qu’elle démontre une  fois de plus le fait que la RDC ne peut pas raisonnablement conduire sa politique monétaire de façon responsable et crédible sans avoir le contrôle sur la masse monétaire en circulation, mais subit les conséquences (bonnes et mauvaises) de la politique monétaire américaine du fait de la dollarisation à outrance de son économie ».

Auteurs de plusieurs ouvrages et articles scientifiques sur la dédollarisation, Noél Tshiani n’a cessé de souligner que « la dollarisation est mauvaise pour la RDC non seulement à cause de la perte des revenus de seigneuriage, mais aussi et surtout parce qu’elle ne permet pas à l’autorité monétaire de conduire une politique monétaire nationale crédible et responsable, et de jouer pleinement le rôle de banquier de dernier ressort en cas de crise bancaire ».

« Un programme sérieux de dédollarisation doit s’accompagner, dans un pays où  la part des capitaux nationaux dans les banques commerciales demeure insignifiante sinon nulle, d’une réforme profonde du système financier, de la banque centrale dans le sens d’une plus grande indépendance et responsabilité, et de l’économie pour redonner davantage de confiance au secteur privé et promouvoir l’actionnariat national dans le cadre d’une réforme du cadre légal et règlementaire qui rendrait l’environnement des affaires plus attrayantes et plus sécurisantes », souhaite-t-il.

Leçons à tirer

La chute de l’euro montre que les autorités monétaires d’un pays ou groupe de pays, peuvent déployer efficacement les instruments de politique monétaire disponibles pour atteindre les objectifs assignés à la banque centrale.

Dans le cas de l’Union européenne, la BCE a usé de la combinaison des taux d’intérêt bas et du programme de rachat des dettes publiques pour injecter de la liquidité dans l’économie, susciter la chute de l’euro dans le but de relancer la croissance économique, créer des emplois et réduire le chômage même au risque de provoquer la hausse des prix ou de l’inflation dans la zone.

Dr. Noël Tshiani pense que « la chute de la monnaie communautaire européenne illustre la nécessité pour un pays comme la RDC, de prendre son destin entre ses mains en se dotant d’une monnaie dont elle a effectivement le contrôle de sa politique ainsi que de la masse monétaire en circulation ». Il affirme que, « la politique monétaire est un levier important de la gestion d’un pays pour atteindre les objectifs ayant un impact sur le vécu quotidien de la population ».

« Pour un pays aux dimensions continentales, richesses naturelles immenses et avec une population nombreuse, je me permets encore une fois de plus, de relever la pertinence d’une monnaie nationale crédible comme étant l’un des préalables au développement économique et social équilibré », relève Tshiani. Car, dit-il, « aucun pays ne peut se développer en utilisant des monnaies étrangères dont il ne contrôle pas l’émission et la politique monétaire ».

En outre, « dans un pays où les salaires des fonctionnaires et des employés du secteur privé sont libellés en monnaie nationale, cette dernière devient l’élément principal de paupérisation si elle se déprécie constamment sur une longue période par rapport aux principales monnaies étrangères », poursuit-il.  « Je ne peux souligner suffisamment  l’importance de la gestion de la monnaie nationale et de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques dans un pays », a avoué l’économiste.

Il explique que, « les préalables de stabilité politique et de transparence dans la gestion de la chose publique, il est essentiel d’aborder avec sérénité et en profondeur les questions de réformes synchronisées de l’économie et de la finance (banque centrale, système financier national  et monnaie) qu’il convient d’amorcer simultanément avec les autres réformes multisectorielles (éducation, santé, énergie, transport, infrastructures, télécommunication, agriculture, tourisme, justice, affaires foncières, mines, fiscalité et environnement des affaires, Etat, administration, sécurité, police et armée) pour asseoir davantage la souveraineté nationale et créer les bases d’une croissance économique  soutenue, durable et inclusive dans le cadre d’une vision de développement jouissant d’une forte appropriation nationale ».

Pour conclure, Noël Tshiani pense qu’ « une économie inclusive est importante pour la paix sociale, pour le développement économique et social, et pour améliorer le niveau de vie de tous les 75 million de nos compatriotes, sans exclusion,  dans un Etat de droit, de respect de la vie humaine et de libertés individuelles ».

« Pour réussir, ajoute-t-il, il est primordial d’amorcer une lutte sans merci contre la corruption (dans ce pays où d’après Koffi Annan, 85 pourcent des ressources minières ne vont pas au trésor public, mais dans des poches privées), pour l’intégrité et la bonne gouvernance, et pour le respect absolu des lois en vigueur tout en traitant tous les citoyens du pays de la même manière quelle que soit leur province d’origine ».

L’économiste congolais considère qu’« en récupérant ces 85 pour cent des ressources minières qui sont subtilement détournées du trésor public, nous pouvons doter la RDC d’un budget conséquent de 72 milliards de dollars américains qui seraient suffisant pour financer le développement et avoir un impact sur le vécu quotidien de la population ». « C’est à ce prix que la RDC s’élèvera au rang de grandes nations et se mettra assidument sur le chemin du développement soutenu et durable », soutient-il.


Affaire « Y’en a marre », « Balai citoyen » et « Filimbi » : les Etats-Unis impliqués

Les membres de Y'en a marre
Les membres de Y’en a marre

Les Etats-Unis déclarent avoir financé, en partie, la rencontre panafricaine entre les membres des ONG à vocation citoyenne « Y’en a marre » du Sénégal, « Balai citoyen » du Burkina Faso et « Filimbi Ekoki » de la RDC. Selon les Américains, il s’agit d’une aide à des jeunes qui font preuve d’une prise en charge consciencieuse et responsable des problèmes qui se posent au pays.

Le climat est tendu à Kinshasa depuis les violentes manifestations de janvier dernier. Dimanche 15 mars, une trentaine de personnes qui participaient à une conférence de presse dans la quartier de Masina ont été arrêtées. Certaines d’entre elles ont été été relâchées, dont des journalistes et un diplomate américain : Kevin Sturr directeur de la division démocratie, droits et gouvernance de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) .

« Bien que nous n’ayons pas été officiellement informés de la raison de sa détention, nous tenons à signaler que M. Sturr participait à un point de presse portant sur un événement de la société civile qui a rassemblé des jeunes Congolais et certains jeunes activistes du continent en vue d’un échange d’idées sur l’importance de l’engagement citoyen dans le processus politique. », indique la représentation américaine à Kinshasa. Un concert devait se tenir après la conférence de presse.

Obstruction des libertés d’expression

Depuis le dimanche dernier, le journaliste Eric Izami de la télévision congolaise « Antenne A », est encore en détention auprès des services secrets. On lui reproche d’avoir été « irrévérencieux » face aux agents de l’ordre. Les témoins présents affirment que, personne n’a opposé une quelconque résistance lors de la rafle à l’espace « Eloko Makasi ».

De même, Fabel Barro de « Y’en a marre » et ses deux compagnons, le Burkinabè Ouedraogo Sibiri ainsi que Fred Ba-Uma et une trentaine de ses compagnons de « Filimbi Ekoki » subissent encore les interrogatoires serrés des services qui les soupçonnent de « tentative de déstabilisation des institutions » et « d’atteinte à la sécurité de l’Etat ». Le pouvoir de Kinshasa les accuse officiellement d’activités « terroristes », et d’initiation à l’insurrection.

De l’autre côté, quatre-vingt-treize organisations non gouvernementales de la RDC se disent « inquiètes après les récurrentes atteintes à la liberté d’expression et d’opinion à la veille des échéances électorales voulues par tous apaisées ». Dans un communiqué conjoint, elles affirment qu’ « il y a eu enlèvements et détentions arbitraires, obstruction à l’exercice des libertés d’expression et d’opinion à Kinshasa ».

Par ailleurs, le tollé provoqué par ces arrestations est tel que les médias internationaux ont fait de cette affaire une actualité à la Une. Un expert en relations internationales estime que « Kinshasa aurait bien fait de reconduire ces activistes étrangers directement aux frontières au lieu de les détenir pendant autant de temps et s’attirer des pressions inutiles et contreproductives ». Pendant ce temps, les Etats-Unis revendiquent un soutien, dont la nature n’est pas spécifiée, dans l’organisation de ces rencontres.


La malnutrition infantile « reste un défi majeur » en RDC

Un enfant souffrant de malnutrition aigue admis à l'hôpital général de référence de Kalemie
Un enfant souffrant de malnutrition aigue admis à l’hôpital général de référence de Kalemie

Selon l’UNICEF, la malnutrition infantile « reste un défi majeur » en République démocratique du Congo, en dépit des progrès réalisés par ce pays en matière de développement.

Le Dr Pascal Villeneuve, représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) en RDC, a déclaré lundi 02 janvier 2015 à la presse, que son Institution veut faire de la lutte contre la malnutrition infantile une des priorités de son action locale.

« De ce côté-là, il faut bien admettre qu’il n’y a pas eu beaucoup de progrès depuis un certain nombre d’années puisque 43% d’enfants de moins de cinq ans ont un retard de croissance », a fait remarquer le Dr. Villeneuve, citant une récente étude sur la santé en RDC. Il précise que « le retard de croissance est associé à un certain nombre d’handicaps en terme de développement cognitif, de moindres performances scolaires », et il est « important pour le développement d’un pays de vraiment s’attaquer à cette question ».

En RDC, l’Unicef souhaite également intensifier ses efforts dans le cadre d’un programme international baptisé « Scaling up Nutrition » (Renforcement de la nutrition), auquel Kinshasa a adhéré en 2013. Ce programme cherche notamment à favoriser l’allaitement maternel exclusif jusqu’à six mois et à promouvoir un allaitement maternel continu, associé à une alimentation appropriée et nutritive jusqu’à l’âge de deux ans.

Il passe aussi par une aide à l’accès à des aliments enrichis et une prise en charge de la malnutrition chronique. Grande comme près de cinq fois la France et richement dotée en ressources naturelles (mines, bois, eau), la RDC est un des pays les moins développés au monde. La grande pauvreté y est la règle pour la quasi-totalité de la population.

Parmi les progrès notables sur le plan du développement humain réalisés par le Congo, le Dr Villeneuve a salué la baisse de la mortalité infantile, qui a chuté de 30% entre 2007 et 2013, mais qui frappe encore un peu plus d’un enfant sur dix avant l’âge de cinq ans, et la hausse du taux de scolarisation à l’école primaire (80%).

Situation délicate dans le Tanganyika

La situation nutritionnelle dans le district du Tanganyika, particulièrement dans le territoire de Kalemie (Nord-Katanga), « demeure très délicate », selon une dernière  évaluation humanitaire faite dans cette partie du pays. A en croire cette étude, cette situation est causée parun grand nombre de déplacés fuyant des conflits armés et vue la délicatesse de la situation humanitaire dans cette zone, « la situation nutritionnelle mérite d’être évaluée ».

Car, indique-t-on, cette situation a un impact négatif considérable sur la production agricole alimentaire et sur la situation nutritionnelle de la population. Les données des enquêtes menées entre 2012 et 2013 par le Programme national de nutrition de la RDC (PRONANUT), le Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres partenaires de l’UNICEF révèlent que 9 zones de santé sur les 11 que compte le district du Tanganyika ont été confirmées comme « zones de crises nutritionnelles avec le taux de malnutrition aiguë globale (MAG) inférieur à 11 % et le taux de malnutrition aiguë sévère (MAS) inférieur ou égal à 2 % ».Seules les deux zones de santé du territoire de Moba avaient une MAG égale à 7,4%.

Au moins 46 949 enfants malnutris étaient attendus dans le district du Tanganyika, au cours de deux dernières années de conflits armés dont 22 489 enfants en 2012 et 24 460 en 2013. Les territoires de Manono et de Nyunzu comptent en elles seules plus de 50% avec au moins, « 13.849 enfants, 9.835 malnutris pour Manono (40,2%) et 4.014 (16,4%) pour Nyunzu », selon l’OMS.

Environ 21.413 enfants (46%) ont été pris en charge respectivement 12.836 enfants, soit 57% en 2012 et 8.577 enfants (35%) en 2013. Jusqu’en avril 2013, 854 cartons de Pliumpy Nut ont été remis aux partenaires pour assurer la prise en charge de 1.025 enfants malnutris et la disponibilité au niveau de Pronanut des intrants pour la prise en charge des 1.400 enfants malnutris, souligne l’UNICEF.