L’ONU appelle au renforcement de la lutte contre l’impunité de ceux qui recrutent des enfants-soldats en RDC

22 juillet 2014

L’ONU appelle au renforcement de la lutte contre l’impunité de ceux qui recrutent des enfants-soldats en RDC

Des enfants soldats près de Bunia, en Ituri, (Est de la RDC). Photo: UNICEF
Des enfants soldats près de Bunia, en Ituri, (Est de la RDC). Photo: UNICEF

La Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui a, lors de la publication du 5ème rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation des enfants touchés par les conflits en République démocratique du Congo (RDC) le lundi 21 juillet 2014, indiqué que le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes armés demeure endémique dans ce pays entre 2010 et 2013.

« Les enfants ont été gravement affectés par plusieurs vagues de conflit, en particulier dans les provinces de l’est du pays ; ils ont été tués, mutilés, victimes de violences sexuelles et enlevés par toutes les parties impliquées dans le conflit. Des centaines d’écoles et hôpitaux ont été attaqués ou utilisés à des fins militaires », selon les principales conclusions du rapport.

L’ONU a documenté près de 4.200 cas de recrutement et utilisation de garçons et filles par des groupes et forces armées gouvernementales. Un tiers des cas recensés impliquent des enfants de moins de 15 ans.

Le rapport a également documenté plus de 900 cas de violences sexuelles contre des enfants, perpétrées par toutes les parties impliquées dans le conflit, tout en reconnaissant qu’ « un plus grand nombre d’enfants pourrait avoir été victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles ».

« La faiblesse de l’autorité de l’Etat rend les enfants extrêmement vulnérables »

Lors de la présentation dudit rapport, Leila Zerrougui a déclaré que « l’instabilité structurelle de l’est de la RDC, la multiplicité des groupes armés et la faiblesse de l’autorité de l’Etat ont rendu les enfants extrêmement vulnérables à toutes les formes de violences liées au conflit ».

Le plan d’action, signé en 2012 par le gouvernement de la RD Congo pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants ainsi qu’aux violences sexuelles perpétrées par les Forces armées de la RDC (FARDC), a conduit à la libération de centaines d’enfants.

« Des ordres militaires ont été émis pour protéger les enfants ». Avant d’ajouter que « d’autres mesures pour mettre fin et prévenir le recrutement, tels que des mécanismes de vérification d’âge, sont actuellement mises en place. Elles devront toutefois être renforcées dans tout le pays », selon le rapport.

Toutefois, le gouvernement a montré que des progrès sont possibles. « Le succès du plan d’action est essentiel. Nous ne réussirons jamais à contraindre la multitude de groupes armés de la RDC à renoncer au recrutement d’enfants si l’armée du pays continue de figurer sur la liste du Secrétaire général », a insisté Leila Zerrougui.

La Représentante spéciale a ajouté que « la lutte contre l’impunité est essentielle pour protéger les enfants du pays ; même si des enquêtes et poursuites judiciaires ont déjà eu lieu, il faut que les auteurs de violations graves contre les enfants soient traduits en justice de manière systématique ».

Elle appelle la communauté internationale à « continuer à soutenir les autorités congolaises pour réaliser des progrès qui auront un impact durable dans la vie des enfants ».

Par ailleurs, en mars dernier, le gouvernement congolais a réaffirmé son soutien à la campagne « Des enfants, pas des soldats » et s’est engagé à remplir toutes les conditions nécessaires pour mettre fin et prévenir le recrutement d’enfants dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’ici la fin de 2016.

Étiquettes
Partagez

Commentaires