Caméras burundaises

4 février 2016

Caméras burundaises

Le président burundais P. Nkuruziza
Le président burundais P. Nkuruziza

Bien désillusionnés doivent être les peuples d’Afrique qui croyaient que la session de l’Union africaine (UA), fin janvier 2016 à Addis Abeba, ferait avancer la cause du peuple burundais face au tsunami nommé Pierre. Décidément, on ne fait pas un pagne neuf avec un patchwork de tissus usagés.

Tant que les vieux syndicalistes de la première et de la deuxième heure seront aux commandes dans leurs monarchies respectives, l’UA fonctionnera encore et toujours aux couleurs de l’OUA. Avec, en plus, l’odeur des cadavres ensevelis dans des fosses communes.

Prédateurs de la démocratie, le Gambien Yahya Jammeh, l’Équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema et l’Égyptien El Sissi Morsi ont brillamment défendu la cause Nk… Njiji. Au point de faire fléchir la position salvatrice de la bande à Nkosazana Zuma. Ce n’est qu’un sursis.

Ban Ki-moon a annoncé son atterrissage à Bujumbura en février. Pour, dit-on, la médiation de la dernière chance. L’ONU reprend donc la main après l’échec de l’UA. Le secrétaire général avait l’espoir que les Africains enverraient au Burundi une force de maintien de la paix comptant 5000 hommes. Mais leur rétropédalage, sous la pression des prédateurs patentés des droits de citoyens, relance l’ONU comme médiateur essentiel. Faut-il, après tout, s’en plaindre ? Oust ! Hors d’ici !

Une chose est sûre néanmoins : le numéro 1 onusien sera accueilli par des caméras de surveillance, que le premier vice-président burundais, Gaston Sindimwo, vient de recommander. Convaincu de ses bonnes intentions, le « vice-prézo » indique que c’est « pour mieux sécuriser Bujumbura […] contre l’irruption de graves accidents de roulage causés par l’excès de vitesse, eux-mêmes consécutifs à l’ivresse ».

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Commentaires

SERGE
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Excellente critique...