Les besoins humanitaires en RDC nécessitent 690 millions USD

3 février 2016

Les besoins humanitaires en RDC nécessitent 690 millions USD

Rein Paulsen, chef de Bureau Ocha-Rdc
Rein Paulsen, chef de Bureau Ocha-Rdc

Le Plan d’action humanitaire 2016 pour la RDC est là. Il faut 690 millions USD comme réponse aux besoins humanitaires.

La communauté humanitaire a présenté, hier mardi 2 février 2016 à Kinshasa, le Plan d’action humanitaire (PAH) 2016 pour la République démocratique du Congo. Au moins, 690 millions USD sont requis pour assister les personnes affectées par la crise dans le pays. Toutes ces précisions ont été données au cours de la cérémonie de lancement de ce plan présidée par le vice-Premier ministre de l’Emploi, Willy Makiashi, représentant le Premier ministre.

Le Plan d’action humanitaire 2016 vise la « protection et l’amélioration immédiate des conditions de vie de personnes affectées par la crise ; l’assurance du respect de leurs droits ; la diminution de leur surmorbidité ainsi qu’une action rapide, efficace et adéquate en accord avec les principes et standards humanitaires ».

Des décennies de conflits successifs en RDC ont intensifié les besoins humanitaires et la vulnérabilité de la population. A la fin de 2015, environ 1,5 million de personnes étaient en situation de déplacement à cause des conflits. Les sources humanitaires indiquent que leur nombre devrait passer à 1,6 million en 2016.

Les dynamiques politico-sécuritaires dans la région des Grands Lacs ont également eu des conséquences sur le territoire national. Les sondages montrent qu’en 2016, la RDC continuera d’accueillir l’afflux des réfugiés.

Crise complexe et prolongée

Ces mouvements des populations à l’intérieur du territoire national et vers les pays voisins aggravent les niveaux, déjà très élevés, de vulnérabilité de 1,2 million de Congolais, générant ainsi des besoins humanitaires supplémentaires.

Cette crise humanitaire complexe et prolongée aux proportions massives a plongé 7,5 millions de personnes dans le besoin d’assistance et de protection, soit près de 9% de la population congolaise projetée pour 2016.

C’est ainsi que la communauté humanitaire en RDC vise à répondre à trois conséquences majeures de cette crise, identifiées dans l’aperçu des besoins humanitaires (HNO). Cette réponse reposera sur la « norme humanitaire fondamentale de qualité et de redevabilité (CHS) », traduisant son engagement à améliorer l’efficacité de la réponse.

« Nous estimons qu’une personne sur dix aura besoin d’une assistance humanitaire, soit 7,2 millions de Congolais et 0,5 million de réfugiés venant des pays voisins. Sur ces 7,5 millions de personnes dans le besoin, les humanitaires cibleront les 6 millions des plus vulnérables », a déclaré Rein Paulsen, chef du Bureau de coordination aux affaires humanitaires en RDC (OCHA RDC).
Ce, compte tenu de la probable évolution de différents contextes (sécuritaire, socioéconomique et politique) en 2016.

Au total, l’assistance humanitaire nécessaire pour venir en aide à ces 6 millions de personnes ciblées s’élève à 690 millions de dollars américains.

Entre risques et espoirs

Ce montant qu’il faut à tout prix mobiliser auprès des bailleurs de fonds correspond à la somme des coûts d’assistance de chaque secteur auxquels leurs coûts de fonctionnement et les financements nécessaires à la réalisation de l’ODD4, portant sur l’amélioration de la qualité de la réponse humanitaire.

Pour les humanitaires, 2016 constitue ainsi une « année charnière, porteuse de risques et d’espoirs ». Car, constatent les humanitaires, la situation politico-sécuritaire en RDC et la tenue des élections générales dans cinq des neuf pays qui l’entourent entre 2016 et 2017, pourraient engendrer de nouveaux besoins humanitaires tant sur le plan national (avec l’afflux de nouveaux réfugiés) que dans la sous-région.

D’après le coordonnateur humanitaire en RDC, Mamadou Diallo, « le PAH se veut un outil léger et flexible », en ce sens que « la communauté humanitaire l’a rédigé de telle manière qu’il puisse réellement jouer son rôle de document stratégique de référence. Il a été élaboré sur la base d’une planification rigoureuse participative et inclusive lui permettant de cerner l’évolution de la crise dans ses contours les plus détaillés et d’en faire ressortir les différents profils de vulnérabilité », a déclaré par ailleurs Mamadou Diallo.

 

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