Ça déraille … déraille

5 novembre 2015

Ça déraille … déraille

Les cheminots lors de l'inauguration de nouvelles locomotives de la SNCC, le 27 juillet 2015, à Lubumbashi/Ph. Emmanuel Pweto
Les cheminots lors de l’inauguration de nouvelles locomotives de la SNCC, le 27 juillet 2015, à Lubumbashi/Ph. Emmanuel Pweto

Dans la nuit de lundi à mardi 3 novembre 2015, huit personnes sont mortes dans le déraillement d’un train de la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC) dans la province du Haut-Lomami. Le train avait quitté Lubumbashi pour le Kasaï. L’accident serait causé soit par l’écartement des traverses en bois dont la plupart sont pourries. Soit par l’excès de vitesse.

Le 22 avril 2014, une trentaine de personnes ont été tuées et 55 blessées dans un déraillement à proximité du pont Katongola, à une cinquantaine de kilomètres de Kamina. L’excès de vitesse serait en cause. Quatre jours après, plus de 80 nouveaux cadavres étaient découverts. Mais le bilan de la catastrophe est demeuré sujet à controverse.

En février 2014, dix personnes sont mortes à la suite – toujours – d’un déraillement. À Kisulo, six personnes étaient décédées le 9 du même mois à bord d’un train des marchandises en provenance de Lubumbashi. Cinq jours plus tôt, quatre personnes avaient péri dans les mêmes circonstances sur le tronçon Kalemie-Kabalo, à plus de 300 km de Lubumbashi.

Au lendemain du déraillement d’avril 2014, l’Assemblée nationale avait diligenté une mission parlementaire « de compassion et de vérification ». La mission avait également été chargée d’enquêter sur les origines du drame. Le gouvernement, pour sa part, avait promis « une enquête technique » sur place. Que disent leurs rapports ? Motus et bouche cousue.

Excès de vitesse. Avaries des locomotives. Délabrement de la voie. Non-paiement des salaires au personnel. Les jolis péchés de la SNCC sont innombrables. Seul un dieu congolais – vraiment ! – peut les absoudre. Ne voilà-t-il pas que, appelée à la rescousse, la Banque mondiale a offert, en mars 2014, 200 tonnes de rails, sur un total de 4 000, pour réhabiliter 1600 des 3 641 km de voies ? Et le gouvernement ? N’a-t-il pas commandé à la Chine et réceptionné 18 premières locomotives neuves ? Reste le plus dur : la gestion confiée hélas à des militants du PPRD, parti kabiliste.

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