La France bicéphale

23 octobre 2015

La France bicéphale

Le français Hollande saluant son homologue congolais, Denis Sassou Ngwso
Le président français Hollande saluant son homologue congolais, Denis Sassou-Nguesso

Qu’est-ce qui s’est donc passé dans la tête du président François Hollande. Challenger de Nicolas Sarkozy en 2012, François Hollande avait juré d’être un autre président. Il avait promis de présenter une autre image de l’homme politique français.

Avec sa célèbre anaphore « Moi, président… », Hollande est parvenu à convaincre la France. Le voilà aujourd’hui au Palais de l’Elysée, trônant sur la France de la Révolution française de 1789.

Le président français s’est totalement écarté de toutes ses belles promesses de 2012. Comme Sarkozy, tel peint dans les Guignols sur Canal +, François Hollande « vraiment, il est pire qu’avant ».

Sinon, comment comprendre que le président français s’allie au président du Congo-Brazzaville qui prépare un hold-up constitutionnel pour avoir les chances de se représenter au prochain scrutin présidentiel. En effet, François Hollande a trouvé que le président du Congo-Brazzaville avait le droit de consulter son peuple.

« Le président Denis Sassou-Nguesso peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit, et le peuple doit répondre », a déclaré le président français au cours d’une conférence de presse mercredi à l’Elysée. Et d’enchaîner en enlevant totalement sa casaque : « Ensuite, une fois que le peuple aura été consulté, cela vaut d’ailleurs pour tous les chefs d’Etat de la planète, il faut toujours veiller à rassembler, et à respecter et à apaiser ».

Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps ? On n’en sait rien. Car, entre François Hollande de 2014 au sommet de la Francophonie à Dakar, et celui qui s’est illustré dernièrement, il y a un fossé inexplicable. Le virage est spectaculaire. Il traduit le mépris de l’Occident pour l’Afrique.

La Françafrique existe. N’en déplaise à François Hollande qui donnait l’impression de s’y opposer. Il a été vite rattrapé par les intérêts supranationaux de la France. La politique africaine de l’actuel locataire de l’Elysée n’a aucun accent socialiste. C’est la politique de cette France insouciante de l’Afrique et qui n’a pour seule ligne de conduite que la défense tous azimuts des intérêts. Qu’importe la manière d’y arriver ! C’est ce qui ressort du revirement de François Hollande.

Il est temps pour l’Afrique de savoir choisir ses amis. L’Occident, colonisateur et dominateur, n’a jamais rêvé du bonheur des Africains. Le président français vient de le prouver. Il a totalement renié tout ce qu’il a déclaré en 2014 au sommet de la Francophonie à Dakar.

Aujourd’hui, Hollande nous présente une France à deux visages. Loin de celle qu’on nous a toujours présentée. La France de la Révolution de 1789 a changé. Comme son président, elle est pire qu’avant et ne se gêne pas de soutenir les dictatures africaines.

Partagez

Commentaires