La crise centrafricaine provoque un nouvel afflux de réfugiés en RDC

6 octobre 2015

La crise centrafricaine provoque un nouvel afflux de réfugiés en RDC

Les réfugiés centrafricains à Zongo
Les réfugiés centrafricains à Zongo

Les agences du système des Nations unies dénoncent un nouvel afflux de réfugiés centrafricains sur le sol congolais, fuyant la crise dans leur pays. Le PAM et le HCR disent ne pas être en mesure de « répondre aux besoins humanitaires de ces réfugiés ».

Dans un communiqué conjoint, publié mardi 6 octobre 2015 à Kinshasa, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) déplorent « l’escalade rapide de la violence en République centrafricaine (RCA) ».

La crise a provoqué « la fuite de plus de 2.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, vers la République démocratique du Congo (RDC) voisine en l’espace d’une semaine ».

Selon les deux organisations : « Les nouveaux arrivés en provenance de Bangui sont enregistrés par les autorités de la RDC dans la ville congolaise de Zongo, (dans la nouvelle province du Nord-Ubangui), proche de la frontière et la plupart d’entre eux seront installés dans le camp de réfugiés de Mole ».

Les réfugiés affirment avoir fui pour échapper aux combats entre des rebelles Seleka et des militants anti-Balaka ». Des sources concordantes rapportent qu’en quittant Bangui, « les réfugiés ont rencontré des difficultés à cause de barricades construites à travers la ville ».

Certains d’entre eux ont même affirmé que leurs maisons ont été brûlées. Actuellement, le nombre total de réfugiés centrafricains en RDC dépasse « largement les 100.000 », selon le HCR.

Depuis la fin du mois de septembre, les tensions se sont accentuées à Bangui, ce qui a conduit à l’évacuation de diverses organisations humanitaires qui travaillaient sur place.

Cette situation d’ « extrême instabilité » en RCA et, en particulier les violences à Bangui, pourrait aboutir à « une nouvelle augmentation du nombre de réfugiés fuyant la Centrafrique pour la RDC lors des prochains jours », estiment les humanitaires.

Inquiétudes

Depuis le début de la crise en mars 2013, plus de 65.000 réfugiés centrafricains ont été installés dans quatre camps congolais : Boyabu, Mole, Inke et Bili situés dans les provinces du Nord et du Sud-Ubangi, pendant que d’autres vivent avec des familles d’accueil. Et la survie des réfugiés dépend largement de l’assistance humanitaire qui y est fournie.

Cependant, le PAM et le HCR ont exprimé leurs inquiétudes quant à la prise en charge de ces réfugiés. Ils affirment n’avoir « pas de fonds pour maintenir l’assistance en faveur des réfugiés, l’installation d’abris et pour leurs besoins de santé et d’éducation ».

En 2015, le HCR n’a reçu que 6 % des 57 millions USD nécessaires pour ces opérations qui incluent la relocalisation des nouveaux arrivants vers des camps, la construction d’abris et la distribution d’articles non alimentaires. La condition des abris s’est détériorée à la mi-septembre après le passage d’une tornade qui a détruit presque la moitié des abris dans le camp de Mole.

Le PAM se voit, lui aussi, confronté à un manque de 1 million USD pour son opération d’aide alimentaire d’urgence destinée à assister ces réfugiés centrafricains. Par ailleurs, l’agence exprime sa gratitude au gouvernement allemand pour sa contribution de 1,5 million d’euros annoncée en septembre afin de couvrir les besoins urgents d’assistance alimentaire.

Or, sans la confirmation de nouvelles contributions, les activités vitales du PAM pour les réfugiés seront fortement compromises dès la fin-novembre. « Ceci pourrait avoir un effet déstabilisant dans la zone frontalière fragilisée où vivent les réfugiés », craignent les humanitaires.

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