La RDC à la croisée des chemins

31 août 2015

La RDC à la croisée des chemins

Croisée des chemins
Croisée des chemins

Dialogue, élections apaisées et glissement sont de nouveau vocables dans les rues de Kinshasa. Ce dialogue « pour les élections apaisées » passe-t-il nécessairement par le glissement ?

L’ébullition au sein de la classe politique à l’approche des élections générales de 2015-2016 doit être canalisée. Le schéma qu’une importante frange de la classe politique se propose d’adopter dans les tout prochains jours porte sur l’organisation d’un dialogue politique.

Cependant, en vue de tenir des scrutins apaisés ce Dialogue va-t-il conduire absolument à un glissement ? Telle est l’interrogation qui taraude les esprits les plus lucides au pays où il y aurait « absence de stock des compétences ».
Rien ne sert à se cacher derrière son doigt, le pays est à la croisée des chemins. Les scrutins de 2015 et de 2016 ne se feront pas sans casse tant que l’actuelle tension rampante ne sera pas jugulée. Le gouvernement a trainé les pieds dans le processus de libération des fonds pour l’organisation des élections.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui a cédé à la pression, a publié un calendrier que tous savaient à l’avance difficile à mettre en œuvre. Le parlement de son côté, a mis quatre mois pour produire la loi sur la répartition des sièges aux locales et municipales. Une incroyable lenteur face à la liste de 23 contraintes alignées par la centrale électorale pour réussir son propre pari d’organiser les scrutins en se conformant au calendrier de février dernier.

De tergiversation à tergiversation, les uns et les autres se sont renvoyé la patate chaude, se permettant au passage de marcher sur les us et pratiques parlementaires. Le temps lui ne faisait que couler, comme dans la fable de la Cigale et la fourmi. Pendant ce temps, l’Opposition, en manque de stratégie n’a pu contrer la majorité dans sa démarche sur le cycle électoral.

Les contraintes techniques

Sur le plan strictement techniques, il y a de vrais problèmes qui jonchent la bonne marche du pays. Tout dépend de la manière avec laquelle la question sera abordée ! Ceux qui sont à la base de cette situation (gouvernement, parlement et Ceni) doivent accepter leur part de responsabilité.

En toute humilité ! De la posture qu’ils adopteront dépendra la suite des événements. Aussi, il serait maladroit qu’ils embouchent le langage du dialogue pour le glissement. Il ne leur reste que de proposer une piste sérieuse de sortie de la crise par l’organisation des scrutins en vue de l’alternance au sommet de l’Etat.

Quant aux autres, ils doivent prendre conscience que l’alternance ne s’obtiendra pas sans un minimum de consensus. Ce qui passe par la volonté d’éviter que la case ne brule d’autant plus qu’on ne peut aspirer gérer un pays à feu et à sang ! Les contraintes techniques, qui se plantent dans la cour du processus électoral, peu importe le responsable, obligent la classe dirigeantes à des concertations sans tabou.

De ces concertations ou dialogue, les acteurs devront élaguer toutes les pesanteurs qui plombent le processus qui précède l’alternance prévue dans la Constitution. Pour cette raison, le dialogue devient incontournable. Une occasion pour opérer des réajustements judicieux. Dialogue, élections apaisées et glissement, tout dépend du sens de responsabilité de chaque Congolais.

Partagez

Commentaires