Sans homologues

27 août 2015

Sans homologues

Le président Nkurunziza prête serment pour un troiisème mandat
Le président Nkurunziza prête serment pour un troisème mandat

Il paraît que le 20 août 2015, Peter Nkuru… se serait « autoréinvesti » président de la minuscule « républiquette » du Burundi. Et qu’il aurait, à l’occasion, prêté serment mais en toute confidentialité. Ce qui est attesté, néanmoins, par les médias qui veillent sur Bujumbura, c’est que ce non-évènement s’est déroulé en toute clandestinité.

« Clandestinité » ? Oui. C’est-à-dire loin du peuple burundais, que les opportunistes ‘Nkuruphiles’ et ‘Nkurupathes’ prétendent avoir vu massivement le réélire. C’est-à-dire, aussi, loin du bâtiment qui abrite traditionnellement ce type de cérémonies. C’est-à-dire, surtout, loin de ceux qui auraient normalement pu constituer l’aréopage d’hôtes de marque.
On peut en déduire que le protocole d’État, dans un contexte de controverse généralisée, n’a pas été sollicité. Et que le tout « nouveau » Nkuru peut se flatter d’avoir réalisé des économies… de bouts de chandelles. Pour faire court, Nkuru III a prêté serment dans une périlleuse contestation nationale. Et dans une indifférence planétaire aux conséquences prévisibles. L’ancien rebelle a joué sa comédie sans la présence d’un moindre homologue africain. Le comble ! Il a même été boycotté par d’autres Africains qui, publiquement ou secrètement, sont tentés par le mauvais exemple.

Ainsi va l’Afrique des chefs d’État « souverainistes ». Pauvres souverainistes qui, le matin, déclinent les conseils de démocratie des partenaires et, le soir, rasent les murs pour quémander leur argent sous prétexte de construire des latrines publiques, des routes, etc.

Il ne faut pas en rire. Il ne faut pas non plus en pleurer. Ou, si vous ne pouvez pas vous retenir, riez en pleurant avec solennité.

Certes, tous les Barundi n’ont pas été conviés à la table de Sa Majesté Nkuru III. Est-ce un signe que le régime a atteint la pointe de la courbe de Gauss avant de se désintégrer avec fracas ? En tout cas, un rat mort n’attire que des mouches. D’où son surnom, en lingala, de « kolo nzinzi (seigneur de mouches) ».

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