RDC : possible explosion du gaz méthane à Goma, selon un vulcanologue

9 août 2015

RDC : possible explosion du gaz méthane à Goma, selon un vulcanologue

Les-populations riveraines du lac Kivu à Goma s'approvisionnent en eau du Lac
Les-populations riveraines du lac Kivu à Goma s’approvisionnent en eau du Lac

Selon le chef sismologue de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), Georges Mavunga Tuluka, « le risque d’explosion du gaz n’est pas à négliger » à GOMA.

Le tremblement de terre survenu dans le vendredi 07 août à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) était de magnitude 5,8 sur l’ l’échelle de Richter. Pour le chef sismologue de l’OVG, il s’agit là d’une « interpellation ». Car, estime-t-il, « une explosion du gaz méthane est possible avec un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, à Goma ».

Au cours d’une réunion conjointe entre les scientifiques et les autorités provinciales tenue, samedi 08 aout à Goma sur « le plan de contingence pour la protection de la population après le séisme à GOMA », Georges Mavunga a expliqué le caractère imprévisible de ces phénomènes naturels aux autorités provinciales du Nord-Kivu.

Sur cette question, le coordonnateur de la protection civile Joseph Makundi, a indiqué qu’il y a deux zones d’évacuation à partir de Goma, au cas où une éruption volcanique survenait. Selon lui, « il n’y a que la direction du Rwanda et de Minova vers le Sud-Kivu ».

Evacuer « sans véhicules ni motos »

Le Volcan Nyiragongo à Goma (Photo: Monusco)
Le Volcan Nyiragongo à Goma (Photo: Monusco)

Joseph Makundi pense qu’au-delà de l’information et des alertes, il faut déjà penser à une étude « bien planifiée » d’évacuation de la population « sans véhicules ni motos ». Et ce, en dépit d’environ 16.000 motos et 20.000 voitures privées enregistrés dans la ville de Goma. Le chef de la protection civile plaide aussi pour des exercices de simulation d’évacuation et le renforcement des capacités.
Par ailleurs, le ministre provincial de l’intérieur, Valérien Mbalutwirande, a appelé le gouvernement central de la RDC à « concrétiser la phase pratique avec une logistique et des fonds précis ». Son collègue des mines, Jean Ruyange a aussi invité le gouvernement provincial à prévoir un gérant de ce fonds d’évacuation de la population en cas de catastrophe.

Entre temps, la population de Bukavu (Sud-Kivu) est appelée à la prudence, en s’éloignant des murs qui présentent des fissures et de ne pas rester près des maisons trop élevées, « étant donné que les répliques se poursuivent », a prévenu le vulcanologue Dieudonné Wafula, membre de l’OVG.

Le séisme de vendredi 7 août a fait trois morts dont « deux enfants et un policier » dans la province du Sud-Kivu, selon le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Il a annoncé une éventuelle assistance du gouvernement à apporter aux sinistrés de ce séisme.

Le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku qui en a appelé à plus de vigilance recommande la poursuite de la surveillance de l’activité des volcans Nyiragongo et Nyamulagira, sur lesquels une expédition scientifique a été dépêchée pour en avoir une idée nette sur leurs situations respectives. Mais, en attendant que les observations visuelles soient intensifiées au tour des cratères de Nyamulagira, le calme est requis dans le chef de la population des 18 quartiers de la ville de Goma.

Rupture de l’équilibre hydrostatique ?

La réunion de contingence de l'équipe des experts et des autorités politiques du Nord-Kivu
La réunion de contingence de l’équipe des experts et des autorités politiques du Nord-Kivu

Outre le gaz méthane (NH4) qui constitue une richesse énergétique dans le lac-Kivu, les eaux de ce lac dissimulent également près de 300 milliards de mètres cubes de gaz carbonique dissous dans l’eau. En 2009, les experts en hydrocarbures avaient indiqué que le volume de ce gaz augmente d’année en année et n’importe quel événement fortuit pouvait parvenir à rompre « l’équilibre hydrostatique ». Ce qui pourrait laisser remonter le CO2 en surface.

« Nous ne sommes pas encore au niveau de la rupture de l’équilibre hydrostatique. Nous craignons seulement des facteurs exogènes comme un glissement de terrain, une grande éruption volcanique ou un grand tremblement de terre: cela peut précipiter l’événement. Donc, nous devons absolument prendre des précautions avant que l’événement ne puisse avoir lieu », avait expliqué le chercheur volcanologique, Matthieu Yalire.

Les scientifiques de l’OVG avaient exigé qu’il faille dégazer le lac Kivu. Mais, six ans après, l’OVG ne dispose pas des installations spéciales qu’exige cette procédure. Le lac Kivu constitue un facteur d’unité entre le Nord et le Sud-Kivu. Mais, le gaz carbonique contenu dans les eaux de ce lac constitue également une menace pour les populations riveraines de ces deux provinces voisines.

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Commentaires

Desire Cuma
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Nous prions le Seigneur pour qu'il retienne l'explosion de ce gaz et qu'il nous donne des dirigeants capables de cerner les problemes reels des populations congolaises plutot que de s'occuper de leur ventre