Trois tremblements de terre ont créé la panique à Goma

7 août 2015

Trois tremblements de terre ont créé la panique à Goma

Vue aérienne de la ville de Goma
Vue aérienne de la ville de Goma

La terre a tremblé, tôt dans la matinée du vendredi 7 août 2015 dans l’est de la RD Congo, au moins trois fois. Le premier séisme, le plus intense (5,8 sur l’échelle de Richter) s’est produit à 3 h 26 locales (1 h 26 GMT), et a duré plusieurs secondes. Il a été suivi d’un deuxième séisme vers 3 h 28, puis d’un troisième plusieurs minutes plus tard.

L’onde de ces séismes, dont l’épicentre se situerait dans la zone du lac Tanganyika, à Kalehe (Sud-Kivu), a été ressentie jusque dans les villes de Bukavu, Butembo (Sud-Kivu), Goma, Beni, Rutshuru (Nord-Kivu) et Kisangani en RDC (Province orientale), et jusqu’à Kigali (Rwanda) et Bujumbura (Burundi).

Le mouvement citoyen de Lutte pour le changement (Lucha) rapporte qu’au Sud-Kivu, « au moins deux enfants ont trouvé la mort dans l’effondrement de maisons à Lwiro, ainsi que des dégâts matériels » importants.

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a annoncé sur RFI avoir convoqué une réunion vendredi matin, avec les experts de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG), pour informer la population sur l’état du volcan. Pour l’instant, la population attend le compte rendu de cette réunion.

Cauchemar en permanence

Le Volcan Nyiragongo à Goma (Photo: Monusco)
Le volcan Nyiragongo à Goma (Photo: Monusco)

« On imagine donc la panique que ces séismes ont suscitée, en particulier à Goma, où l’éruption du volcan Nyiragongo, très actif, est un cauchemar en permanence redouté », soupire Lucha. D’autres sources sur place ont confié à Radio Okapi qu’ « un policier a été tué au poste de Katana, plus de 35 km au nord de Bukavu, et une femme est morte à Kasheke dans l’écroulement des murs de leur maison ».

Selon la même source, « deux enfants ont été blessés dont l’un a perdu une jambe, quatre maisons se sont écroulées », au Centre de recherches en sciences naturelles de Lwiro (45Km de Bukavu). Toujours dans le Sud-Kivu, rapporte la radio onusienne, « plus de 28 blessés graves » ont été enregistrés au centre de santé de Kasheke (territoire de Kalehe). Et 85 maisons se sont écroulées dans les localités Kasheke et Munanira.

Toutefois, la coordination de la Lucha fustige « l’irresponsabilité des autorités qui ne donnent pas suffisamment de moyens à l’OVG pour remplir convenablement sa mission, et se souviennent de son existence seulement en cas de catastrophe ou de danger ». Pour elle, l’OVG « est un organisme important dans cette région volcanique, et il mérite un soutien conséquent ».

Poursuites des répliques

Contactés au téléphone, certains habitants de Goma pensent qu’ « au-delà d’une simple réunion avec une institution, dont le gouverneur Paluku, on attend de lui des planifications concrètes ». Car, expliquent-ils « on doit mener des actions anticipation, au lieu d’attendre dans l’impuissance que l’inévitable éruption vienne détruire tous les efforts de reconstruction que cette ville a déjà consentis jusque-là ».

« Pour nos régions, il n’y a pas de disposition préalable pour parer à tels mouvements sismiques. Ça pose toujours des problèmes », a indiqué à Radio Okapi le chercheur Dieudonné Wafula du centre de Lwiro pour qui, « les dégâts sont d’autant plus graves que les gens construisent en hauteur et ne respectent pas toujours les normes de constructions dans les zones sismiques ».

Dieudonné Wafula recommande, pour le moment, que la population reste « en dehors des bâtiments et loin des maisons qui présentent des fissures, étant donné que les répliques sont en cours ». Il a souligné que ce tremblement de terre est similaire à ceux qui se sont produits en 2002 et 2008 avec comme origine « les mêmes fissures du lac Kivu ».

Par ailleurs, Luc Malembe, autre habitant de Goma, souhaite que les autorités congolaises s’inspirent de l’exemple du Japon qui a « réussi à vivre avec leurs multitudes de volcans ».

 

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