RDC : L’ONU exige justice en faveur des victimes des crimes commis par le M23 au Nord-Kivu

9 octobre 2014

RDC : L’ONU exige justice en faveur des victimes des crimes commis par le M23 au Nord-Kivu

Scott Campbel, Directeur du BCNUDH en RDC
Scott Campbel, Directeur du BCNUDH en RDC

Un rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH), publié jeudi 09 octobre 2014 à Kinshasa, révèle que « plus de 116 personnes ont été victimes d’atteinte au droit à la vie, 351 d’atteinte au droit à l’intégrité physique, dont 161 de viol, 296 d’atteinte au droit à la liberté et sécurité de la personne ».

Il cite notamment « l’enlèvement et le recrutement forcé ainsi que 18 cas de travail forcé et 50 cas d’atteinte au droit à la propriété ont également été commis par des éléments du M23 ».

A cet effet, le BCNUDH réclame justice en faveur des victimes des crimes commis par les ex-combattants du M23, lorsqu’ils exerçaient un contrôle effectif dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo (Nord-Kivu), entre avril 2012 et novembre 2013.

Ses enquêtes révèlent aussi qu’« au cours de cette période, de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, qui pourraient constituer des crimes internationaux ainsi que des crimes selon le Code pénal congolais, ont été commises par le M23 dans la province du Nord-Kivu ».

Selon Sott Campbel, Directeur du BCNUDH en RDC, « le nombre total de victimes pourrait être beaucoup plus élevé dans la mesure où le personnel du BCNUDH a fait face à diverses difficultés dans le cadre de ses enquêtes sur ces violations des droits de l’homme ». Mais, indique-t-il, « la réalité est encore plus grave ».

Mais, en novembre 2013, renseigne-t-il, « après la défaite du M23 suite aux combats avec les Forces armées de la RDC (FARDC), avec le soutien de la MONUSCO, des équipes d’enquête ont pu être déployées dans les zones nouvellement libérées et y ont interrogé plus de 100 victimes et témoins de violations des droits de l’homme commises par le M23 ».

En foi de quoi, il « félicite les autorités congolaises pour les poursuites déjà engagées à l’encontre de certains membres du M23 et je les encourage à poursuivre leurs efforts afin que les responsables des graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire répondent de leurs actes devant la justice dans les meilleurs délais ».

« Il est fondamental que justice soit rendue aux victimes et que cessent enfin les cycles d’impunités qui minent les efforts en faveur de la paix en RDC depuis trop longtemps », a déclaré jeudi le Haut-commissaire aux Droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein.

Les coupables doivent répondre de leurs actes devant la Justice

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Kobler, a également insisté pour que les auteurs de ces violations des droits de l’homme répondent de leurs actes devant la Justice.

Il a pris note de la nouvelle loi d’amnistie en RDC qui permettra à de nombreux membres du M23 de bénéficier d’une amnistie et de retourner en RDC.

Martin Kobler a appelé « les autorités congolaises à bien se préparer afin de recevoir dès que possible dans les meilleurs conditions les ex-combattants du M23 qui pourraient bénéficier de la loi d’amnistie et à faire une application stricte de cette loi selon laquelle les membres du M23 qui se sont rendus coupables de crimes graves tels que le génocide, les crimes contre l’humanité pou les crimes de guerre ne pourront pas être amnistiés ».

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