Droits des peuples autochtones : Ban Ki-moon encourage les gouvernements à promouvoir et protéger leurs droits

11 août 2014

Droits des peuples autochtones : Ban Ki-moon encourage les gouvernements à promouvoir et protéger leurs droits

Une famille pygmée dans sa hûte
Une famille pygmée devant sa hutte

En marge de la Journée internationale des peuples autochtones célébrée le 09 août de chaque année, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a invité la Communauté internationale à promouvoir et protéger les droits de peuples dits autochtones qui « ont un rôle essentiel à jouer dans notre avenir commun ».

« La Journée internationale des peuples autochtones intervient cette année à un moment crucial, où : le monde s’efforce tout à la fois de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement, de se forger une nouvelle vision du développement durable et de préparer le terrain à l’adoption d’un nouvel accord juridique sur le climat, le tout d’ici à 2015 », a déclaré Ban-Kimoon.

« Nous voulons qu’ils contribuent à notre avenir commun, nous devons garantir leurs droitsLe nouveau programme de développement ne saurait aboutir s’il n’intègre pas les intérêts des peuples autochtones », a-t-il expliqué.

Une cohabitation « très fragile » en RDC

En République démocratique du Congo (RDC), la cohabitation entre pygmées et bantous est très fragile, dans la mesure où les actes  de violences  inter-ethniques entre ces deux peuples  sont enregistrés à répétition au Nord-Katanga.

« Je lance un appel de paix, d’entente et de fraternité.  On commence à se mettre des couteaux dans le corps… Même ceux qui m’écoutent doivent tout faire pour faire comprendre à leurs enfants que de telles méthodes sont à bannir », a déclaré à Radio Okapi le  président  de l’assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, en marge de cette journée.

 Invitant le gouvernement  congolais à diligenter  une  enquête afin  de punir  tous ceux qui encouragent ce conflit inter-ethnique. Il a annoncé qu’« à la rentrée parlementaire, une délégation de l’assemblée provinciale serait dépêchée à Kalemie, dans les territoire de Nyunzu et Manono, pour chercher à comprendre le nœud du problème qui oppose les deux communautés ».

En juin 2013, l’administrateur du territoire de Bendera (180 Km de Kalemie) avait affirmé que les pygmées accusent les bantous de marginalisation et de discrimination. « Il est possible qu’un bantou épouse une femme pygmée et  non le contraire. Ils veulent aussi accéder à la gestion de la chose publique, chose que les bantous n’entendent pas de cette oreille », avait-il indiqué.

 Pour ces derniers, les pygmées ne sont pas instruits et qu’il leur  faudra s’intégrer et rompre avec la vie de la cueillette et de la chasse qui est leur mode de vie.

Cependant, plusieurs victimes des affrontements entre les membres de ces deux communautés sont régulièrement enregistrées dans cette partie du pays et entraînent des milliers de déplacés.

Environ 800 pygmées avaient abandonné, mi-juillet, leurs localités pour se réfugier à Kabalo-centre, à plus de 1000 km de Lubumbashi (chef-lieu du Katanga). Ils fuyaient les attaques attribuées à une milice de jeunes bantous qui brûlaient leurs habitations.

Les peuples autochtones sont incontestablement les premiers habitants du Bassin du Congo. A l’origine, ils ne vivaient que de la chasse et de la cueillette. Ils sont entièrement dépendants de la forêt. Ils y acquièrent des savoirs endogènes et une maîtrise de l’environnement forestier, telle qu’on ne puisse rencontrer auprès d’aucun autre peuple. Ce qui leur vaut le qualificatif de  « peuple de la forêt » . Le mode de vie nomade et l’organisation sociale segmentaire, sont autant de facteurs qui accentuent la discrimination à leur endroit.

La discrimination contre les peuples autochtones est principalement marquée en ce qui concerne leurs droits sur les terres et ressources naturelles. Ces droits spécifiques ne sont reconnus dans aucune législation congolaise, ni garantis par celle-ci.

Par ailleurs, ils peuvent être dépossédés de leurs terres sans aucune voie de recours possible ; alors qu’ils sont détenteurs des savoirs endogènes très importants pour l’évolution de l’humanité, la préservation de la biodiversité et pour le développement de la recherche tant sur le plan fondamental que sur le plan pratique.

 Normes minimales nécessaires

« À l’heure où nous préparons la Conférence mondiale sur les peuples autochtones qui doit se tenir en septembre, je demande instamment aux États Membres de collaborer pleinement avec ces peuples et leurs représentants pour améliorer leurs conditions de vie et leurs perspectives d’avenir », a souhaité le Secrétaire général de l’Onu.

Ban Ki-moon a rappelé la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones établit les normes minimales nécessaires à leur survie, leur dignité, leur bien-être et leurs droits. « Mais d’immenses abîmes subsistent encore entre ces idéaux et la situation dans laquelle se trouvent la plupart de ces peuples ».

 Pour le président de l’Assemblée générale des Nations Unies, John W. Ashe, « la marginalisation historique des peuples autochtones est encore une réalité regrettable dans le monde d’aujourd’hui et, dans de nombreux endroits, des obstacles décourageants font partie de la vie de tous les jours ».

Dans un message adressé aux peuples autochtones lu par son conseiller spécial, lors d’une commémoration, vendredi 07 août au siège de l’ONU, John Ashe souhaite que « ce jour soit une réaffirmation de la solidarité de la communauté internationale avec vous ».

 

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