VIH-SIDA : 19 millions des 35 millions de séropositifs dans le monde ignorent leur statut

18 juillet 2014

VIH-SIDA : 19 millions des 35 millions de séropositifs dans le monde ignorent leur statut

Michel Sidibe, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
Michel Sidibe, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Le Programme des Nations Unies de lutte contre le VIH/Sida (ONUSIDA) a publié,  mercredi 16 juillet 2014, un rapport indiquant que 19 millions de personnes sur les 35 millions qui vivent avec le VIH dans le monde sont ignorants de leur séropositivité au VIH.

Selon le rapport, lorsque les gens découvrent leur séropositivité au VIH, ils chercheront à obtenir un traitement salvateur. « En Afrique subsaharienne, près de 90% des personnes dont le test VIH s’est révélé positif ont ensuite accédé à la thérapie antirétrovirale (TAR) », révèle-t-il.

Les recherches montrent également qu’en Afrique subsaharienne « 76% des personnes sous TAR ont atteint une suppression virale, ce qui signifie qu’elles ne sont pas susceptibles de transmettre le virus à leurs partenaires sexuel(le)s ».

Le rapport signale que 15 pays seulement représentent plus de 75% des 2,1 millions de nouvelles infections à VIH qui sont survenues en 2013. Dans chaque région du monde, il y a trois ou quatre pays qui supportent le fardeau de l’épidémie. En Afrique subsaharienne, trois pays seulement – l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Ouganda – représentent 48% de toutes les nouvelles infections à VIH.

Toutefois, des pays entiers sont laissés de côté. Il s’agit notamment de six nations (Fédération de Russie, Indonésie, Nigéria, République centrafricaine, République démocratique du Congo, et Soudan du Sud) qui « sont confrontées à la triple menace que constituent un fardeau élevé du VIH, une faible couverture du traitement et aucune baisse, ou une faible baisse, des nouvelles infections à VIH ».

L’ONUSIDA estime que la prévalence du VIH est 28 fois plus élevée parmi les personnes qui s’injectent des drogues, 12 fois plus élevée parmi les professionnel(le)s du sexe et jusqu’à 49 fois plus élevée parmi les femmes transsexuelles que dans le reste de la population adulte.

Elle ajoute qu’ « en Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes représentent une nouvelle infection à VIH sur quatre ». Le rapport examine par ailleurs les raisons pour lesquelles certaines populations n’ont pas accès aux services VIH et souligne l’urgente nécessité de prendre en compte leurs besoins spécifiques.

Vivre ou mourir ne dépend pas de l’accès à un test VIH

Pour le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé « on ne mettra pas fin à l’épidémie de sida sans donner la priorité aux individus, sans faire en sorte que les personnes vivant avec et affectées par l’épidémie soient partie intégrante d’un nouveau mouvementsans une approche centrée sur les gens, nous n’irons pas loin dans l’ère post-2015». A son avis, « la question de savoir si vous pouvez vivre ou mourir ne devrait pas dépendre de l’accès à un test VIH ».

« Une mise à niveau plus intelligente est requise pour combler l’écart entre les gens qui connaissent leur statut VIH et ceux qui ne le connaissent pas, entre les gens qui peuvent obtenir des services et les gens qui ne le peuvent pas, et entre les gens qui sont protégés et ceux qui sont punis », explique-t-il.

Michel Sidibé assure que « si nous accélérons l’ensemble de la mise à niveau en matière de VIH d’ici à 2020, nous serons sur la bonne voie pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030 ». Sinon, souligne-t-il, « nous risquons de prolonger sensiblement le temps qu’il faudra – en ajoutant une décennie voire davantage ».

Selon le rapport de l’ONUSIDA, une nouvelle analyse des données démontre que « pour chaque augmentation de 10% de la couverture du traitement, il y a une diminution de 1% du pourcentage des nouvelles infections parmi les personnes vivant avec le VIH ». Il ajoute que les efforts pour améliorer l’accès à la thérapie antirétrovirale sont couronnés de succès.

« En 2013, 2,3 millions de personnes supplémentaires ont pu avoir accès aux médicaments qui sauvent des vies. Cela porte le total mondial des personnes accédant au traitement antirétroviral à près de 13 millions à la fin de 2013 », lit-on dans le rapport.

Sur la base de l’intensification récente, l’ONUSIDA estime qu’à dater de juillet 2014, près de 14 millions de personnes avaient accès au traitement contre le VIH.

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