Processus électoral en RDC : incontournable nécessité d’un consensus électoral

7 juin 2014

Processus électoral en RDC : incontournable nécessité d’un consensus électoral

Corbeilles de la CENI
Corbeilles de la CENI

L’ « Action citoyenne pour les élections démocratiques » (ACED), une Plate-forme des Organisations de la Société civile en République démocratique du Congo (RDC), recommande à la classe politique congolaise, « l’ouverture urgente des consultations internes en vue  de construire et dégager un consensus électoral entre les parties prenantes, susceptibles de garantir l’intégrité du processus électoral », lit-on dans un communiqué rendu public vendredi 06 juin 2014, au siège de la Nouvelle Société civile congolaise (NSCC).

L’ACED se dit « extrêmement préoccupée » par la tournure prise par l’opinion publique suite à la publication, par la CENI, du calendrier électoral des élections urbaines, municipales et locales le 26 mai 2014. Ainsi, elle demande à la CENI, d’une part, « de réajuster son calendrier et ne présenter que la version complète et globale de tout le cycle électoral et d’autre part, de faire preuve de garantir la neutralité, l’impartialité et le professionnalisme », indique le communiqué.

La Plate-forme demande aussi au gouvernement  de rendre public le chronogramme de mise en place des juridictions devant s’occuper de contentieux électoral au niveau de la base et de finaliser la cartographie des entités territoriales devant constituer les circonscriptions électorales pour les élections urbaines, municipales et locales. 

 Selon Jonas Tshiombela, Coordonnateur de la NSCC et facilitateur de l’ACED, « la décision unilatérale de la CENI porte les germes des conflits aux conséquences multiples, imprévisibles, et n’est pas de nature à amener le peuple congolais aux élections apaisées, libres, démocratiques, et transparentes ».

 Organiser en priorité les élections provinciales, sénatoriales et des gouverneurs

Pour les Organisations de la Société civile de l’ACED, le calendrier publié par la CENI « ne prend aucunement en compte les observations formulées par les parties prenantes au processus électoral, notamment celles qui recommandent d’organiser en priorité les élections provinciales, sénatoriales et celles des gouverneurs des provinces ».

Il faut noter que ce calendrier n’a pas aussi pris en compte les mandats des sénateurs et Gouverneurs qui sont pourtant largement dépassés ainsi que la problématique de la participation de « nouveaux électeurs » devenus majeurs entre 2011 et 2014, à ces élections dont la vocation est de rapprocher la démocratie à la base majoritairement constituée des populations jeunes.

Cette attitude, soutient l’ACED, « porte un coup dur aux efforts visant à promouvoir et consolider la cohésion nationale prônée par le chef de l’Etat tels qu’ils ressortent des conclusions et recommandations des Concertations nationales ».

C’est ainsi qu’elle demande aux acteurs de la Société civile de « s’impliquer en accompagnant le processus à travers l’éducation civique et électorale et la participation et citoyenne ».

En outre, elle estime que le calendrier électoral du 26 mai dernier « ne tient pas compte des impératifs liés à la maîtrise du découpage territorial devant résulter de la mise en place des villes et du besoin démographique susceptible d’influer sur la répartition des sièges ainsi que la détermination des circonscriptions électorales ».

Par ailleurs, à en croire le communiqué de l’ACED, il ressort de l’analyse des données que les 166 millions USD dont disposerait la CENI actuellement, sont « largement en deçà des prévisions de l’ordre de 250 millions USD uniquement, au titre des opérations sollicitées par la CENI dans sa feuille de route pour l’année 2014 et sans prendre en  compte les 27 millions USD des investissements ».

Bien plus, poursuit le communiqué, « rien n’indique dans le calendrier publié les modalités de la mise en place des juridictions devant s’occuper du contentieux électoral, quand  on sait qu’à ce jour le secteur de la justice accuse un déficit majeur, en termes d’infrastructures et du personnel ».

Toutefois, l’ACED demande à toutes les parties prenantes « à la retenue et à privilégier l’intérêt supérieur des populations pour lesquelles elles prétendent parler en permettant aux différentes couches de la population congolaise de s’exprimer librement et de se choisir leurs représentants conformément aux standards internationalement reconnus et repris par les instruments internationaux relatifs aux Droits de l’homme ».

A la Communauté internationale, l’ACED recommande de « conditionner l’appui au processus électoral à la publication d’un calendrier électoral global et à la maîtrise des limites des entités territoriales décentralisées ».

Partagez

Commentaires