La RDC, un nouveau marché stratégique pour la Chine

7 septembre 2015

La RDC, un nouveau marché stratégique pour la Chine

Arrivée du Président Joseph Kabila à Pékin
Arrivée du Président Joseph Kabila à Pékin

Durant les 25 dernières années, la Chine a raflé une part de lion dans les investissements en RDC. Les deux pays échangent entre eux, des projets de développement d’infrastructures et des projets d’exploitation industrielle de mines.

Les relations commerciales entre la République démocratique du Congo (RDC) sont au zénith. Les chinois sont omniprésents dans tous les secteurs de la vie nationale de la RDC. Ils s’arrachent les grands marchés dans la construction et/ou la réhabilitation des infrastructures routières et immobilières. Des magasins, boutiques et restaurants chinois inondent aussi les grandes villes congolaises.

Les exportations congolaises vers la Chine ont augmenté aussi à un rythme rapide et constant. Ce qui prouve l’intérêt croissant entre deux nations qui se cherchent des opportunités mutuelles bénéfiques dans divers secteurs.

Selon un rapport du centre indépendant de recherche et d’information, RAND Corporation, la RDC ne correspond qu’à 2% des échanges économiques chinois avec l’Afrique. Ayant connu une forte progression en 2008, ces échanges entre la RDC et la Chine ont conclu sur des projets de développement d’infrastructures, en échange de projets sino-congolais d’exploitation industrielle de mines.

Entre 2008 et 2014, la Chine a investi dans dix projets d’infrastructures en RDC. Les dépenses totales sur ces projets en cours d’exécution, sont d’environ 459.764.000 USD. Et en 2015, les projets prévus comprennent le développement d’espaces publics, de routes, de projets solaires et plus. Les dépenses totales pour ces projets prévus pour 2015 sont de 250.000.000 USD.

Volume d’exportations

Joseph Kabila reçoit les investisseurs chinois
Joseph Kabila reçoit les investisseurs chinois

L’amélioration des relations économiques entre la RDC et la Chine, apporte le volume croissant des exportations de la RDC. De déficitaire en 1991, 68,34 millions USD (63,24 de Chine vers RDC et 5,08 millions de RDC vers la Chine), la balance commerciale congolaise est devenue excédentaire à partir de 2003.

Sur un total de 51,710 millions USD, il y avait 25,420 millions USD de la Chine vers la RDC, et USD 26,300 millions des importations de RDC vers la Chine. Ces chiffres ont considérablement évolué en 2014 et sont estimés à 4,185 milliards USD (1,362 milliard USD de la Chine vers la RDC contre 2,823 milliards USD de la RDC vers la Chine).

Fin 2014, un total de 14 projets miniers ont permis au renforcement en capacités et au développement économique du pays. L’investissement total pour les projets miniers est de 3,72 milliards USD dont 320 millions USD pour la réalisation d’une centrale hydroélectrique.

Lors d’une visite officielle, le 2 septembre 2015 en Chine, le président congolais a amplifié ces relations commerciales, en recevant les groupes d’entreprises chinoises. Ces derniers, ont émis le vœu de s’installer en RDC. Joseph Kabila a d’abord reçu des entreprises déjà installées en RDC, « venues lui rendre compte de l’avancée du travail déjà accompli ».

La vice-présidente de HUAWEI, Ami Lin qui assure l’équipement des opérateurs en téléphonie, a rassuré que sa compagnie va consentir de nouveaux investissements. Elle a annoncé que « Huawei va équiper l’administration de nouveaux moyens pour faciliter sa communication et la modernisation de son fonctionnement ».

Entre réalisme et pragmatisme

Le congolais J.Kabila et le chinois Xin Jimping
Le congolais J.Kabila et le chinois Xin Jimping

Le président de l’AFECC, Jiang Qingde qui exploite une mine de diamant à Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental), a déjà investi via sa filiale SACIM, « plus de 100 millions USD ». Et la compagnie China Railway (CRCC14) spécialisée dans la construction des grosses infrastructures, est candidate à la construction du port en eaux profondes de Banana (Kongo central), d’un tramway dans Kinshasa et de nouvelles lignes de chemins de fer, Kinshasa-Matadi et Lubumbashi-Ilebo.

Ayant visité le plus grand barrage hydroélectrique au monde, le barrage des 3 gorges, le Président congolais s’est vu formellement proposer la construction du projet d’un grand barrage sur le site d’Inga, au Kongo central. Ce projet « est d’une importance pour l’Afrique, nous avons les moyens de le réaliser », l’avait rassuré son homologue chinois, Xin Jimping. Un choix que la RDC pourrait faire « seul » ou dans un « consortium », a renchéri Wang Yu, directeur de l’investissement international du groupe des 3 gorges.

« Si la RDC veut construire les zones industrielles, la Chine pourrait bien l’aider à les construire », a dit Wang Tongqing, ambassadeur de Chine en RDC. Toutefois, il précise que « tout dépendra du développement, de la planification et du plaisir de la RDC de le faire ».

Xin Jimping et Joseph Kabila se sont donné rendez-vous en décembre 2015, lors du prochain sommet Chine-Afrique qui se tiendra en Afrique du Sud, pour faire le point de toutes les questions économiques communes aux deux pays.

Cependant, les occidentaux qui sont les partenaires traditionnels de la RDC, sont entre « réalisme et pragmatisme », alors que la RDC et la Chine se félicitent d’avoir inauguré « un modèle exemplaire de coopération gagnant-gagnant ». Fier des résultats du « Contrat chinois », Moïse Ekanga Lushyma, secrétaire exécutif du Bureau pour la coordination et le suivi du programme sino-congolais (BCSPSC), a récemment invité les ambassadeurs occidentaux en poste à Kinshasa, à visiter le site d’exploitation à Kolwezi.

« L’Europe aurait avantage à envisager une réforme de sa coopération », a dit à Top Congo FM, Jérôme Roux, conseiller économique de l’ambassade belge à Kinshasa. Selon ce diplomate, la différence avec les investissements européens c’« est que l’assurance-crédit d’EXIMBANK (banque chinoise à l’exportation), est appuyée des privés et a permis de dépasser les risques politiques ».

Pour lui, « le problème de l’Europe, l’un des premiers donateurs d’aide publique au développement, est aujourd’hui de voir dans quelle mesure une partie de cet argent pourrait appuyer des assureurs crédit pour permettre à des privés européens d’investir ».

Saluant à son tour ce contrat sino-congolais, le résident permanent du Fonds monétaire international (FMI) à Kinshasa, Carlos Melhado, pense que « pour combattre la pauvreté, il faut créer des richesses ».

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