Stanislas NTAMBWE

Affaire Jacques Mamba: entre « arrestation arbitraire » et « flagrance »

D’après l’extrait de rôle de la Cour de cassation, l’affaire de flagrance sur la pétition controversée du député Jean-Jacques Mamba est renvoyée au 27 mai 2020, dans le but de permettre à Mamba, qui a soulevé des exceptions, de constituer son Conseil et de comparaître en toute décence.

Le Procureur général près la Cour de cassation a décidé, samedi 23 mai 2020, de la mise en résidence surveillée du député national Jean-Jacques Mamba. Il devra être jugé endéans trois jours calendaires, soit le 27 mai 2020. La décision est intervenue après que l’élu de la Lukunga ait été jugé en procédure de flagrance devant la Cour de cassation.

Dans l’opinion, les avis divergent quant aux poursuites judiciaires contre ce député couvert par les immunités parlementaires.

D’une part, des voix se sont levées pour dénoncer l’arrestation samedi, du député Mamba. Ce camp considère que l’arrestation d’un député est « arbitraire » et violerait la Constitution de la République.

« Ce modus operandi consiste à se servir des parquets et des juridictions pour régler les comptes de nature politicienne », a dénoncé samedi, la Dynamique chrétienne pour la défense des droits de l’homme et de l’environnement (DCDHE). Cette ONGDH rappelle à la Justice congolaise que, « la Cour de sûreté de l’État, qui avait cette mission de Police politique, a été abrogée par le Constituant de 2006 pour la raison de consolider l’État de droit et la liberté démocratique ».

Dans la même optique, la conférence des présidents des commissions de la Chambre basse du Parlement congolais ce sont réunis en urgence, le même samedi 23 mai, à la demande de la présidente de l.Assemblée nationale, Jeannine Mabunda. Un seul point était inscrit à l’ordre du jour: « l’arrestation arbitraire du député Jean-Jacques Mamba ».

Les députés membres de cette Conférence ont condamné l’arrestation « arbitraire » de leur collègue et considèrent que celle-ci violerait l’article 107 de la Constitution congolaise. Avant d’arguer que, « le député en exercice couvert par ses immunités ne peut être arrêté comme un malfrat ».

D’autre part, une certaine opinion, du moins les professionnel du Droit, pense qu’il s’agit d’un cas de flagrance. Et en pareille situation, un individu, député soit-il, devrait être poursuivi et traduit en justice.

Entre « flagrance » et « arrestation arbitraire »

En effet, le député Jean-Jacques Mamba du Mouvement de libération du Congo (MLC) a été arrêté à son domicile, samedi 23 mai 2020, sur ordre du Parquet général près la Cour de cassation.

Il est poursuivi pour « faux et usage de faux » relatif à une pétition qu’il a initiée en vue d’obtenir la déchéance de Jean-Marc Kabund, 1er vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale.

Ensuite, le député Simon Mpiana Ntumba de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, est monté au créneau. Il a porté plainte contre son collègue Jean Jacques Mamba, suite à la présence « frauduleuse » de son nom et de sa signature sur la liste des pétitionnaires qui veulent déchoir Jean-Marc Kabund, président a.i du parti au pouvoir, l’UDPS.

« C’est bien encadré, c’est bien limité »

D’aucuns soutiennent qu’une jurisprudence constante de la Cour de cassation, sous le règne de l’ancien régime de la RDC, l’article 107 de la Constitution a été appliqué avec « diligence, célérité et vigueur » pour juger, arrêter et envoyer en rééducation 4 députés nationaux.

Il s’agit de Gérard Mulumba Gecoco, Franck Diongo, Né Mwanda Nsemi, Eugène Diomi Ndongala et Jean Bertrand Ewanga.

Les immunités parlementaires, telles que le prévoit l’article 107 de la Constitution, sont « encadrées et limitées ».

Les jurisprudences constantes de la Cour de cassation indiquent que les immunités parlementaires ne consacrent pas l’impunité.

Mais, « elles ont pour but de permettre au parlementaire de travailler dans des bonnes conditions sans être inquiété au cours d’un débat parlementaire en plénière. En effet, lorsqu’un député demande la parole pour donner son opinion, on ne peut pas le poursuivre en justice parce pour ce qu’il a dit. Cela peut se faire également dans le cadre d’une commission parlementaire. Là, c’est l’exercice de son mandat en tant que parlementaire. C’est bien encadré, c’est bien limité », a expliqué Me David Beylard, dans une tribune qu’il a publiée sur sa page facebook.

« En dehors de ce cadre, ajoute-t-il, un député, qui enfreint la loi, peut être poursuivi en justice ».

Jean Jacques Mamba piégé ?

Les parlementaires devraient être très prudents s’ils veulent émettre des avis ou des opinions en dehors du travail parlementaire, au risque de commettre des infractions.

Car, l’immunité ne joue pleinement qu’en plénière ou en commission. En dehors de ce cadre, si un député national fait des déclarations diffamatoires ou injurieuses, par exemple, ses immunités tombent et il sera poursuivi.

Par ailleurs, le Procureur général près la Cour de cassation devrait faire son travail en toute indépendance en vertu du principe de séparation des pouvoirs. Il ne devrait pas céder aux intimidations et à la pression des caciques de l’ancien régime qui ne jurent que par l’échec du quinquennat du président Félix Tshisekedi.

Ces individus ont, à l’époque, jeté l’opprobre à la justice congolaise en instrumentalisant, notamment, son administration pour les faibles et sans défense.

Franck Diongo, alors député national, avait été arrêté, violenté et jugé sur une civière hospitalière pour des chefs d’accusations « fantaisistes » (outrage au Chef de l’État ; atteinte à la sécurité de l’État…), avec des perfusions du sang et de substances chimiques.

Il évoque le cas de la « naïveté politique » du député national Jean Jacques Mamba, qui s’est fait « piégé ».

Selon ses propres propos sur Top Congo, le député Jean Jacques Mamba affirme n’avoir pas connaissance sur toutes les 62 signatures collectées pour sa pétition et que ses camarades du Front commun pour le Congo (FCC) lui auraient amené d’autres listes et d’autres noms.

« Comment pouvait-on lui amener les noms des gens qu’il n’a pas vus et prendre le devant ? », s’interroge Me David Beylard.

« En droit, c’est lui l’auteur car, il a initié la pétition en son propre nom », lui fait-il remarquer. « Vraiment c’est grave de voir un intellectuel accepter une responsabilité dont il ne sait même pas la source de provenance », s’est exclamé David Beylard.

En outre, on ne devrait pas perdre de vue que le FCC est dans sa stratégie d’exposer les « faibles d’esprit » et autres assoiffés d’argent pour faire échec à la bonne marche des institutions du pays.

La politique est dynamique et un jeu des grands. Aux autres d’en tirer leçon. Entre ceux qui soutiennent la thèse de l’arrestation arbitraire et ne jurent que par la cessation des poursuites contre le député Mamba, et ceux qui évoquent la flagrance, qui des deux camps l’emporteront. Wait and see.

Par Stanislas Ntambwe


RDC : Tragédie morale sur fond d’une crétinisation collective dans les institutions du pays

Comme un sentiment de mal-être face au vaudeville politique qui nous est donné désormais à vivre au sein même des institutions de la République démocratique du Congo (RDC). C’est une image de « tragédie morale » sur fond d’une crétinisation collective, contrastant cruellement avec ce que ce pays représente réellement du double point de vue géopolitique et géostratégique!

Que reste-t-il finalement de sacré sur la rive gauche du fleuve Congo, pourrait-on tenté de se demander sérieusement?

D’abord, c’est le cabinet du Président de la République, plaque tournante d’un réseau de prédation avec le scandale financier du « programme de 100 jours ». Ensuite, c’est l’Assemblée nationale où le militantisme de son premier vice-président devient envahissant pour les autres membres du bureau, soupçonnés à ses yeux de vouloir tenter des coups fourrés contre le Président de la République. Au Gouvernement, chacun des deux « partenaires » se complaît à sa propre partition dans une cacophonie indescriptible. Enfin, c’est le tour du Sénat qui vient de nous gratifier comme dans une scène de ménage, entre secrets d’alcôve et secrets d’étang. Ç’a volé très bas dans la chambre haute!

Finalement, le pouvoir de Kinshasa aurait-il craqué dans cet interminable jeu d’intrigues et de coups bas? A l’intérieur du pays, un sentiment d’abandon domine le discours de la Société civile de chaque province. Le massacre des treize éco-gardes et trois civils dans le parc des Virunga se heurte à l’indifférence des institutions de la République.

C’est plutôt le commandement des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qui réagit pour accuser l’armée rwandaise d’opérer sur le sol congolais. Alors que dans l’Ituri, les miliciens Codeco poursuivent leur safari sanglant contre les populations civiles. Depuis peu, Goma et Lubumbashi se disputent avec Johannesburg la palme de la ville la plus dangereuse d’Afrique.

Pendant ce temps, le King dollar se veut plus sérieux, et avoisine les 2000 FC! Mais, la coalition au pouvoir, FCC – CACH, a visiblement d’autres sujets de préoccupation en perspective de 2023. Les prochaines élections justement générales seront organisées, imprévu, en cette année. Ainsi, elles mobiliseraient même plus d’énergie dans les QG que la lutte contre le coronavirus. Pour les uns, le 5ème président congolais n’est qu’une « parenthèse » qu’on doit vite refermer, et reprendre les choses en mains. Tandis que pour les autres, il va falloir déjouer les pièges du «partenaire», et garder le pouvoir « jusqu’au retour de Jésus-Christ », pour utiliser l’expression du « maître-nageur ». Et le peuple dans tout ça?

D.M./S.NT


Covid-19 : Entre « accident » et « invention », à qui profite le « crime » ?

Ce n’est ni le football, ni les élections mais, il s’agit d’une peste fantôme du siècle qui est au centre de l’actualité mondiale. Le Coronavirus, parce que c’est de cette pandémie qu’il s’agit, s’est répandu dans le monde, telle une traînée de poudre.

Selon un dernier bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles, ce dimanche 29 mars, la pandémie de coronavirus a fait au moins 31 412 morts dans le monde depuis son apparition en décembre 2019 en Chine. Plus de 667 090 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 183 pays. Parmi eux, 134 700 sont aujourd’hui considérés comme guéris.

Depuis l’apparition de cet ennemi commun, plusieurs avis divergent sur son origine, suscitant plusieurs des interrogations. Est-ce un simple hasard ou une invention intentionnelle de l’homme ? La suite de cette analyse permettra à chacun de se faire une opinion.

Des révélations troublantes

Tout est parti de la publication récente d’une vidéo qui a fait le tour du monde sur la toile. L’auteur de vidéo, un homme d’apparence linguistique française, présente un document de 320 pages qu’il détient entre ses mains. C’est un fascicule de brevet européen numéroté « EP 1 694 829 B1 », publié le 23 juin 2005. Il en fait la synthèse du résultat des recherches que son équipe a menées sur l’authenticité du Coronavirus, après l’avoir parcouru.

« Cinq personnes ont travaillé d’arrache-pied pour fournir les informations sur ce qu’ils ont trouvé à propos du Coronavirus. Ils ont démontré par ‘A+B’, comment a été créé le virus, qui l’a créé, pourquoi a-t-il été créé ? Ainsi que toutes les corrélations qu’il y a », annonce l’auteur de la vidéo dans son introduction. D’après lui, le Covid-19 aurait été créé juste pour se faire de l’argent, mettant en cause l’Institut Pasteur qui ne serait pas à son coup d’essai.

A en croire ces chercheurs, le virus serait parti de Wuhan, en Chine. Ils affirment que les français ont, avec la contribution des chinois, construit un laboratoire P4 qui abrite les microbes les plus dangereux du monde dont les virus. Pour preuve, ils évoquent un article du 23 février 2017 qui parlait de l’inauguration de ce laboratoire à Wuhan, par le Président directeur général l’INCERB, Yves Levy qui du reste, est un français. Il sied de noter que ce laboratoire chimique P4 de Wuhan travaille sur les armes militaires et fait tous les tests sur les chauves-souris.

Dans cette espèce de virus, notent les chercheurs, on trouve deux souches. « Comment dans la nature, deux souches peuvent-elles se rencontrer ? », s’interrogent-ils. « On a trouvé des traces d’un fascicule d’un brevet européen datant de 2003, indiquant une nouvelle souche du Coronavirus associé au SRAS (virus qui a fait beaucoup de décès en Chine) », affirme l’homme sur la vidéo qui recommande tout le monde à retrouver ce document disponible sur internet.

Invention ou hasard ?

Sur la première page de ce document publié en trois langues (Français, Allemand et Anglais) que nous avons aussi réussi à téléchargé, il est mentionné les noms des « inventeurs » du virus et les prélèvements dont le premier a eu lieu en 2003, à Hanoi (Vietnam).  

« La présente invention est relative à une nouvelle souche du coronavirus associé aux syndromes respiratoires sévères SRAS, issues d’un prélèvement répertorié sur le numéro 1589 et prélevé à Hanoi, au Vietnam », peut-on lire sur la troisième page de ce fascicule, alinéa 001. L’alinéa 012, renseigne qu’ « une épidémie pneumonique atypique dénommée syndrome respiratoire sévère SRAS, s’est propagé en 2002 dans différents pays : Vietnam, Hong-Kong, Singapour, Thaïlande Canada… »

A la 5ème page, alinéa 026, on note : « La présente invention a également pour objet un polynucléotide isolé ou purifié, caractérisé en ce que sa séquence est celle du génome de la souche isolée de coronavirus telle que définie ci-dessus ». Et à la page 7, il est indiqué que le dépôt de la souche bactérienne sous le n° I- 3117, a été effectué le 23 octobre 2003, auprès de la Collection nationale de Cultures de Microorganismes, 25 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15 (France).

« Les inventeurs décrivent également un virus rougeole recombinant codant pour un polypeptide de la famille de la protéine S, telle que définie ci-dessus…Les inventeurs décrivent également l’utilisation d’un vecteur …comportant un gène synthétique de la protéine S,… pour la production en système eucaryote, de la protéine S du coronavirus associé au SRAS, ou d’un fragment de cette protéine », peut-on lire dans le document.

Probable existence d’un antidote contre le Covid-19

A la lumière de ce fascicule, les chercheurs croient savoir que des recherches ont été déjà faites en 2003, à propos du Coronavirus et pensent qu’aujourd’hui, les « inventeurs » de ce virus devraient savoir comment les gens sont atteints. Mais, soulignent-ils, « cela coûte cher ».

« Des tests ont été faits sur des lapins et chauves-souris où des antidotes ont été testés avec succès. Ce n’est pas une épidémie comme on veut vous faire croire mais, c’est une pandémie bien plus grave », dénonce l’homme dans cette vidéo, soutenant qu’ « on va avoir des morts dans votre entourage ».

D’après toujours l’auteur de la vidéo, il y aurait un vaccin contre le Covid-19. Car, affirme-t-il, les souris et les lapins ont bien réagi aux injections qui seraient seins et sauf. Se basant sur le fascicule, l’homme note que les présumés inventeurs du Covid-19 utilisent la rougeole pour trouver l’antidote.

A la 55ème page, alinéa 0347, on peut lire ce qui suit : « Enfin, les anticorps induits chez la souris après immunisation génique neutralisent l’effectivité du SRAS-CoV in vitro à des titres qui sont en rapport avec les titres mesurés par ELISA. Ce qui veut dire que, l’injection a été maîtrisée. En d’autres termes, le produit contre le Covid-19 pour sauver des gens serait déjà disponible. Pourquoi les laisse-t-on mourir, s’interroge-t-on ?

A qui profite le crime ?

La question reste posée. Les chercheurs affirment qu’au moins « 1,300 millions de chinois ont été vaccinés », contre le Covid-19 par l’Institut Pasteur qui aurait l’antidote. Les chercheurs pourquoi laisse-t-on entrer cette « saloperie » pour contaminer les gens et que par la suite, l’Institut Pasteur sort un vaccin.

L’auteur de la vidéo fait une autre révélation sur l’éventuel vaccin contre le Coronavirus. Il relève que les enfants ne sont pas surtout touchés par cette pandémie? Selon lui, ceci s’explique par le fait que le vaccin qui sera mis en place, serait étrangement très proche du vaccin de la rougeole. D’où, les enfants qui sont immunisés contre la rougeole, peuvent résister contre cette maladie ou encore seraient d’office immunisés aussi contre le Covid-19.

Le point sur le Brevet EP 1 694 829 B1

Dans une mise au point faite le 19 mars 2020 parMélissa Boï, en marge de la publication de cette vidéo, l’auteure apporte ce qu’elle qualifie de « précisions terminologiques préliminaires ».

« Le ‘SARS-CoV’ correspond à l’un des virus appartenant à la famille des coronavirus découverte en 1960, au même titre que le ‘MERS-CoV’. Il existe en effet une pluralité de coronavirus, dont sept auxquels l’Homme est sensible. Ces virus sont par la suite, responsables de pathologies. Si généralement celles-ci sont bénignes (exemple : rhumes), il arrive parfois qu’elles soient bien plus sévères », explique l’auteure.

À titre d’exemple, poursuit-elle, le syndrome respiratoire aigu sévère (dit « SARS » en anglais) causé par le virus SARS-CoV-1 dans les années 2000 en Asie avant de se répandre dans le monde ; l’épidémie de Coronavirus du Syndrome respiratoire du Moyen Orient émanant du MERS-CoV en 2012 ; et à ce jour, l’épidémie de Covid19 causé par le SARS-CoV-2.

L’objet du brevet EP 1 694 829 B1

Revenant sur le brevet EP 1 694 829 B1, Mélissa Boï pense qu’ « il s’agit d’un brevet européen déposé le 2 décembre 2004 et dont les titulaires sont l’Institut Pasteur, le CNRS et l’université Paris-Diderot. Il porte sur un candidat-vaccin contre le virus SARS-CoV-1. Autrement dit, le virus précité, responsable dans les années 2000 de l’épidémie de Syndrome respiratoire aigu sévère ».

D’après l’auteure de cet article, le brevet EP 1 694 829 B1 « ne concerne ni la création du virus SARS-CoV-1, ni du SARS-CoV-2 qui existaient et ont été transmis à l’Homme par des espèces animales (chauves-souris, civettes…) ». Et d’ajouter que « ce vaccin n’a jamais été expérimenté sur l’Homme ». « L’épidémie avait en effet était contenue et ayant quasiment disparu, il n’existait plus de candidats porteurs du virus pour essayer le vaccin ».

Par ailleurs, les avis divergent sur l’invention intentionnelle du Covid-19 et son caractère accidentel. Mais aussi, les avis divergent également sur l’existence ou non d’un traitement ou d’un vaccin contre le Coronavirus. Entre-temps, ce fléau fait des victimes innombrables à l’échelle planétaire. L’histoire apporte toujours des réponses aux questions que le monde se pose aujourd’hui. Espérons que les dirigeants du monde sauront prendre le taureau par les cornes et stopper ainsi l’hémorragie.

Stanislas Ntambwe


Covid-19 : En finir avec les idées reçues

Depuis la déclaration de la pandémie en RDC, des conseils, orientations et autres idées vont dans tous les sens. Il est temps d’en fournir les plus sûrs !

Note : En raison de l’importance de la crise sanitaire que nous traversons actuellement, je me permets de recopier le texte parfaitement exhaustif de monsieur Eugène Kabambi, de l’OMS.

1. Les réseaux de téléphonie 5G NE propagent PAS la Covid-19

Les virus ne circulent pas sur les ondes radio ou par les réseaux mobiles. La Covid-19 se propage dans de nombreux pays qui n’ont pas de réseau mobile 5G.

La Covid-19 se propage par les gouttelettes respiratoires projetées lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle. On peut aussi être infecté en touchant une surface contaminée, puis ses yeux, sa bouche ou son nez.

2. Boire de l’alcool ne protège pas contre la Covid-19 et peut être dangereux

Une consommation fréquente ou excessive d’alcool peut augmenter les risques pour votre santé.

3. S’exposer au soleil ou à des températures supérieures à 25 °C N’EMPÊCHE PAS de contracter la Covid-19

Vous pouvez contracter la Covid-19 sous n’importe quel climat, même par temps chaud ou ensoleillé. Les pays où le climat est chaud ont rapporté des cas de Covid-19. Pour vous protéger, veillez à vous laver les mains fréquemment et soigneusement et évitez de vous toucher les yeux, la bouche et le nez.  

4. Arriver à retenir sa respiration pendant 10 secondes ou plus sans tousser ni se sentir gêné NE SIGNIFIE PAS que l’on est épargné par la Covid-19 ou toute autre maladie pulmonaire.

Les symptômes les plus fréquents de la Covid-19 sont la toux sèche, la fatigue, et la fièvre. Certaines personnes peuvent développer des formes plus graves de la maladie, comme une pneumonie. Le meilleur moyen de savoir si vous avez attrapé le virus responsable de la Covid-19 est d’en obtenir la confirmation par un test de laboratoire. Vous ne pouvez pas le confirmer vous-même avec cet exercice de respiration, qui peut même être dangereux.

D’après les données dont on dispose jusqu’à présent, le virus de la COVID-19 peut se transmettre dans TOUTES LES RÉGIONS, y compris les zones chaudes et humides. Indépendamment du climat, prenez des mesures de protection si vous vivez ou si vous vous rendez dans une zone où il y a des cas de Covid-19.

Le meilleur moyen de se protéger contre l’infection est de se laver souvent les mains. Le lavage des mains élimine les virus qui pourraient s’y trouver et évite qu’on ne soit contaminé en se touchant les yeux, le nez ou la bouche.

5. On peut guérir de la Covid-19. Attraper ce nouveau coronavirus NE SIGNIFIE PAS qu’on va le garder toute la vie.

La majorité des personnes qui contractent la Covid-19 peuvent guérir et éliminer le virus de leur organisme. Si vous contractez la maladie, assurez-vous de traiter vos symptômes. Si vous avez de la toux, de la fièvre et des difficultés respiratoires, consultez rapidement un médecin – mais contactez d’abord votre centre médical par téléphone. La majorité des patients guérissent grâce à un traitement de soutien.

6. Prendre un bain chaud ne protège pas contre le nouveau coronavirus.

Prendre un bain chaud n’empêche pas de contracter la Covid-19. La température du corps reste normale, entre 36,5°C et 37°C, quelle que soit celle de votre bain ou de votre douche. Par ailleurs, il peut être dangereux de prendre un bain très chaud à cause du risque de brûlure. Le meilleur moyen de se protéger contre la Covid-19 est de se laver souvent les mains. Le lavage des mains élimine les virus qui pourraient s’y trouver et évite qu’on ne soit contaminé en se touchant les yeux, la bouche ou le nez.

7. Les vaccins contre la pneumonie NE protègent PAS contre le nouveau coronavirus ?

Non. Les vaccins contre la pneumonie tels que le vaccin antipneumococcique et le vaccin anti-Haemophilus influenza type B (Hib) ne confèrent pas de protection contre le nouveau coronavirus.

Le virus est si nouveau et différent qu’il nécessite un vaccin qui lui est propre. Les chercheurs travaillent à la mise au point d’un vaccin contre la Covid-19 et l’OMS soutient leurs travaux.

Bien que ces vaccins ne soient pas efficaces contre la Covid-19, la vaccination contre les maladies respiratoires est fortement recommandée pour protéger votre santé.

8. Les sèche-mains NE sont PAS efficaces pour tuer la Covid-19

Non. Les sèche-mains ne sont pas efficaces pour tuer le virus ou la maladie. Pour vous protéger contre le nouveau coronavirus, vous devez vous nettoyer fréquemment les mains avec un produit hydroalcoolique ou à l’eau et au savon. Une fois que vos mains sont propres, vous devez les sécher soigneusement à l’aide de serviettes en papier ou d’un séchoir à air chaud.

9. Une lampe de désinfection à ultraviolets (UV) NE peut PAS tuer le nouveau coronavirus ?

Les lampes à UV ne doivent pas être utilisées pour se stériliser les mains ou d’autres parties du corps, car les rayons UV peuvent provoquer des érythèmes (irritation de la peau).

Pour vous protéger contre le nouveau coronavirus, tenez-vous au courant de toutes les mesures que vous pouvez adopter. Pour plus de détails, voir le site internet de l’OMS.

10. La pulvérisation d’alcool ou de chlore sur tout le corps NE tue PAS le nouveau coronavirus ?

Non. Vaporiser de l’alcool ou du chlore sur tout le corps ne tuera pas les virus qui ont déjà pénétré dans votre corps. La pulvérisation de ces substances peut être nocive pour les vêtements ou les muqueuses (c’est-à-dire les yeux, la bouche). Sachez que l’alcool et le chlore peuvent tous deux être utiles pour désinfecter les surfaces, mais ils doivent être utilisés en suivant les recommandations appropriées.

Il existe plusieurs mesures que vous pouvez adopter pour vous protéger contre le nouveau coronavirus. Commencez par vous nettoyer fréquemment les mains en utilisant un produit hydroalcoolique – comme un gel – ou à l’eau et au savon. Pour connaître les autres mesures de protection, consultez les conseils de l’OMS.

11. Recevoir un colis de Chine est sans danger.

Oui, c’est sans danger. Les personnes qui reçoivent des colis en provenance de Chine ne risquent pas de contracter le nouveau coronavirus. D’après des analyses antérieures, nous savons que les coronavirus ne survivent pas longtemps sur des objets, tels que des lettres ou des colis.

12. Se rincer régulièrement le nez avec une solution saline ne suffit pas à prévenir l’infection au coronavirus.

Non. Rien ne prouve que le fait de se rincer régulièrement le nez avec une solution saline protège les gens contre l’infection par le nouveau coronavirus. 

Il existe quelques éléments probants indiquant que cette pratique peut aider les gens à se remettre plus rapidement d’un rhume ordinaire. Cependant, il n’a pas été démontré que le fait de se rincer régulièrement le nez permettait de prévenir les infections respiratoires

13. Manger de l’ail n’est d’aucune aide contre la Covid-19.

L’ail est un aliment sain qui peut avoir certaines propriétés antimicrobiennes. Cependant, rien ne prouve, dans le cadre de l’épidémie actuelle, que la consommation d’ail protège les gens contre le nouveau coronavirus.

14. L’huile de sésame non plus.

L’huile de sésame ne tue pas le nouveau coronavirus. Il existe des désinfectants chimiques qui peuvent tuer le coronavirus sur les surfaces. Il s’agit notamment de désinfectants à base d’eau de Javel ou de chlore, de solvants, d’éthanol à 75%, d’acide peracétique et de chloroforme.

Cependant, ils ont peu d’impact sinon aucun sur le virus si vous les mettez sur la peau ou sous votre nez. Il peut même être dangereux de se mettre ces produits chimiques sur la peau..

15. Les jeunes peuvent également tomber gravement malades.

Les personnes de tous âges peuvent être infectées par le nouveau coronavirus. Les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies préexistantes (comme l’asthme, le diabète, les maladies cardiaques) semblent plus susceptibles de tomber gravement malades à cause de ce virus. 

L’OMS conseille aux personnes de tous âges de prendre des mesures pour se protéger du virus, par exemple en suivant une bonne hygiène des mains et une bonne hygiène respiratoire.

16. Les antibiotiques ne sont pas efficaces contre la Covid-19.

Les antibiotiques n’agissent pas contre les virus, mais seulement contre les bactéries.

Le nouveau coronavirus est un virus et, par conséquent, les antibiotiques ne doivent pas être utilisés comme moyen de prévention ou de traitement.

Cependant, si vous êtes hospitalisé pour une infection par le 2019-nCoV, vous pouvez recevoir des antibiotiques car une co-infection bactérienne est possible.

À ce jour, aucun médicament spécifique n’est recommandé pour prévenir ou traiter l’infection par le nouveau coronavirus (2019-nCoV).

Toutefois, les personnes infectées par le virus doivent recevoir des soins appropriés pour soulager et traiter les symptômes, et celles qui sont gravement malades doivent recevoir des soins de soutien optimisés. Certains traitements spécifiques sont à l’étude et seront testés dans le cadre d’essais cliniques. L’OMS contribue à accélérer les efforts de recherche et de développement avec toute une série de partenaires

Eugène Kabambi, point focal OMS


La RDC vers une crise institutionnelle

Un nouvel épisode dans ce qui pourrait bien être un conflit latent au sein de la coalition au pouvoir ? Les nouvelles affectations dans l’administration publique signées par la ministre de la Fonction publique, pourrait bien être le déclic d’une crise qui n’a pas sa raison d’être pendant que l’ennemi commun du coronavirus tue dangereusement.

Le Directeur de cabinet adjoint du Président de la République, Kolongele Eberande a, dans une correspondance, demandé à Yolande Ebongo, ministre de la Fonction publique, de sursoir la mise en place et affectation des Secrétaires généraux de l’Administration publique qu’elle a effectuées le 16 avril 2020. Le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi précise que cet arrêté n’a pas respecté « certaines dispositions légales, notamment celles des articles 19 de la loi n°16/013 du 15 juillet 2016, portant statut des agents de carrière de services publics de l’État ». Cette correspondance a suscité plusieurs réactions au sein de la classe politique congolaise.

Les avis à ce stade sont partagés. Une fois de plus, le pays est  bipolaire. Il y en a qui pensent qu’il ne revient pas à un directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat de demander à un membre du gouvernement de rapporter un arrêté. Ceux qui soutiennent cette thèse, pour la plupart membres du Front commun pour le Congo (FCC),  sont contre l’acte posé par Kolongele Eberande et crient à l’ « imposture, à une  dérive dictatoriale ».

Pour Maitre Martin Kasonga, avocat au Barreau  de Mbujimayi, il est de notoriété publique que le Président de la République nomme et révoque les Secrétaires généraux, mais seul le ministre de la Fonction publique, en sa qualité de gestionnaire des ressources humaines de l’Administration publique, a le pouvoir de les affecter. «La politique du gouvernement est conduite par le Premier ministre et non par le dircaba du Président de la République », fait-il savoir. Ce camp dénonce une politisation de l’Administration publique.

En face de cette opinion se trouve une autre catégorie qui a un avis contraire. Pour eux, le Chef de l’État est garant du bon fonctionnement de l’État. Et qu’à ce titre, son cabinet peut formuler cette demande de reporter un arrêté qui ne  respecte pas les lois en vigueur. « L’arrêté n’est pas annulé, mais reporté, tout simplement parce qu’il viole certaines dispositions de la Constitution. Il n’y a rien de dictature dans cette correspondance », rassure Maitre Michel Kazadi, avocat au Barreau de Matete. Pour lui, le cabinet du Chef de l’État sortant a eu maintes fois à adresser ce genre de lettres aux ministres.

Fissure inquiétante

Une fois de plus, le pays est segmenté. Aux dernières nouvelles, la ministre de la Fonction publique promet de réagir. Une réunion avec les membres de sa famille politique a même été convoquée quant à ce. Selon une source proche du dossier, la ministre Yolande ne se laissera pas faire.

Mais, une autre source à la Présidence révèle qu’en dehors de l’État d’urgence qui n’est pas favorable aux affections, il y a surtout le communiqué de la Présidence du 25 janvier 2019 qui interdit de procéder au mouvement du personnel de l’Administration publique

« La ministre connait bien que cette interdiction est toujours en vigueur, mais cherche tout simplement la petite bête », indique un cadre du CACH. Un autre cadre révèle que la liste a été falsifiée par la ministre.

À la lumière de toutes ces réactions, il y a lieu de déduire que la coalition FCC-CACH est sur une pente glissante et se heurte une fois de plus à une rebuffade. L’imbroglio que peut engendrer ce feuilleton peut amener à une crise. Il y a sous peu, l’organisation du congrès soulevée par les présidents de deux chambres du Parlement avait fait l’objet des polémiques, derrière lesquelles se cachait une conjuration pour destituer le Président de la République, selon un cadre du CACH. Entre temps, les alliés de cette dernière plateforme politique craignaient une éventuelle dissolution du Parlement.

Les exemples pouvant amener à une crise récemment, sont légion. Il importe de souligner que depuis la genèse de cette alliance au pouvoir, autant d’événements teintés d’incompréhension et d’interprétation tendancieuse de la Constitution se sont corsés, avec risque de tout capoter. Il a fallu que les deux autorités morales se rencontrent pour juguler une potentielle crise. Oui, au sein de la coalition se dégagent  dysfonctionnements et incohérences, coups bas et rivalités. « Conséquences normales d’un mariage contre nature », ironise un membre du mouvement citoyen, Lutte pour le changement (Lucha).

L’épisode de l’affection des secrétaires généraux  risque d’être un déclic à un nouveau bras de fer insoupçonné, susceptible d’engendrer un ouragan au sein de la coalition au pouvoir. Si crise il y a, les deux alliés savent où cette péripétie les emmènerait. Pendant que la pandémie du Covid-19 sévit dans l’humanité toute entière, la population attend de ses dirigeants un minimum de retenue et non des conflits larvés qui ne servent à rien.

 Bajika Ndeba


Les sept erreurs de Vital Kamerhe

L’incarcération de Vital Kamerhe bouleverse la scène politique congolaise. Artisan de la victoire de Félix Tshisekedi aux présidentielles de 2018, le co-leader de la plate-forme CACH qui dirige le pays dans une coalition avec les FCC voit son avenir et celui de ses partisans mis en péril par une procédure judiciaire qui pourrait le conduire à une longue peine d’emprisonnement dans un scandale de détournement des deniers publics.

Depuis longtemps, les Congolais n’avaient pas eu l’occasion de voir une grande figure être traînée en justice pour rendre compte de ses malversations présumées. Les temps changent en RDCongo. La suite nous dira si oui ou non, l’un des principaux acteurs politiques congolais sortira des griffes de la Justice. Mais comment le tout puissant Directeur de Cabinet du nouveau Président en est-il arrivé après quatorze mois d’exercice du pouvoir à se retrouver aux côtés des centaines d’autres détenus de droit commun entre les murs crasseux de la prison surpeuplée de Makala ? Histoire d’une chute en sept épisodes…

Première erreur : la négociation inachevée

Dans quelques heures, l’année 2018 va se terminer. Ce 30 décembre, peu avant minuit, Norbert Bashengezi, le puissant vice-président de la CENI, vient d’obtenir les résultats des machines à voter. Le vote électronique a l’avantage d’assurer une transmission des données en temps réel. L’ancien ministre de l’agriculture du Sud Kivu n’a pas hésité́ à placer son fils Marcelin Bashengezi Mokolo à la tête de l’informatisation de la CENI.

Il a ainsi verrouillé le système. Mais les résultats ne sont pas bons pour sa famille politique. Les machines révèlent que la victoire de Martin Fayulu est écrasante. Immédiatement, Norbert Bashengezi demande audience auprès du Président Kabila pour lui présenter le tiercé des élections. Le Raïs le reçoit immédiatement. Son candidat Ramazani arrive en deuxième position loin derrière Fayulu. Il est talonné par Félix Tshisekedi. Le Président Kabila demande à Bashengezi de ne rien dévoiler des résultats. Il lui faut réfléchir au meilleur scénario.

De retour à son domicile, Bashengezi ne peut s’empêcher d’appeler Vital Kamerhe. Les deux hommes issus de la même ethnie des Bashi à Bukavu s’entendent à merveille. L’ancien président de l’Assemblée Nationale qui a fait le pari d’une alliance tardive avec Félix Tshisekedi accuse le coup. Mais l’homme est réactif et a plus d’un tour de passe-passe dans sa tête. Il joint immédiatement Joseph Kabila afin de le rencontrer. Le Président accède à sa demande et le reçoit aux premières heures du 31 décembre. Les deux hommes n’ont jamais coupé les liens.

Au-delà̀ des différents politiques, chacun sait ce qu’il doit à l’autre. Sans dévoiler ses sources, Vital Kamerhe annonce au Président les résultats que lui a communiques Bashengezi. Joseph Kabila les confirme. Il annonce à son interlocuteur qu’il va faire annoncer la victoire de son poulain Ramazani Shadary. Le futur président choisira Félix Tshisekedi comme son Premier Ministre. A eux deux, ils pourront circonvenir la déception de la population qui pourrait tourner à la violence. Pour Kabila, il serait totalement inconcevable de laisser Fayulu prendre les commandes du pays. Trop radical, trop imprévisible et surtout redevable à Moïse Katumbi, le candidat n°4 ne donne aucune garantie au Président Kabila. Pour brouiller les pistes, Joseph Kabila prendra soin de solliciter l’intervention de la Représentante du Sécrétaire Général des Nations Unies, Leila Zerougi, afin de prendre contact avec Martin Fayulu.

Dans ce jeu d’élimination, Vital Kamerhe va jouer son va-tout. Avec sa gouaille légendaire, il met en garde Joseph Kabila de son scénario d’un ticket Ramazani-Tshisekedi. « L’UDPS n’acceptera jamais de travailler sous les ordres de Ramazani. Ils préfèreront rallier Lamuka. Les FCC vont se retrouver seuls et je leur promets bien du plaisir », prédit l’ancien directeur de cabinet. « La seule solution est de choisir Félix Tshisekedi ».

Après réflexion, il est deux heures du matin, Joseph Kabila accède au plan Kamerhe. Mais il assortit ce choix d’une condition : «Je donne la présidence à Félix Tshisekedi mais je veux garder toutes les autres institutions et les gouverneurs de province. L’Assemblée Nationale, le Sénat et les Assemblées provinciales ainsi que les Cours et Tribunaux resteront à ma famille politique ». Vital Kamerhe s’engage à convaincre son champion d’accepter « le deal ». Sur le chemin de sa résidence, il prend la précaution d’informer feu Jacques Ilunga, un des meilleurs amis de Félix pour lui annoncer l’accord inespéré́ qu’il vient de négocier. Il le charge d’en informer le futur président.

En réalité, Vital Kamerhe craint une réaction épidermique de Félix Tshisekedi. Lors de cet échange téléphonique, les deux hommes conviennent qu’ils doivent se retrouver toutes affaires cessantes à trois. Jacques Ilunga se chargera d’amener le futur président chez Kamerhe. A trois heures du matin, les trois hommes se retrouvent afin d’évaluer la situation. Dans un premier temps, Félix Tshisekedi refuse. Il rappelle à Kamerhe que leur accord signé à Naïrobi prévoit de lui confier la primature. Il n’est pas question que ce poste leur échappe. Vital Kamerhe lui dit : « Ne t’en fais pas pour moi, il faut accepter ! Je trouverai bien quelque chose, mais il faut avant tout prendre sans hésiter ! ».

Sur recommandation de son allié, Félix Tshisekedi accepte les termes énoncés par Joseph Kabila. Le deal final sera bouclé en présence de Fortunat Biselele, l’homme lige de Félix Tshisekedi en charge des relations avec Kigali. Le fils du Sphinx de Limete devient ainsi le premier président issu d’une alternance apaisée en RD Congo. Il entre dans l’histoire. Mais dans la précipitation de cet accord inachevé́, Kamerhe commet sa première erreur en s’effaçant complètement au bénéfice exclusif de deux signataires de l’accord. Elle sera lourde de conséquence sur son destin personnel.

Deuxième erreur : le choix de la direction du cabinet de Félix Tshisekedi

Sitôt le deal bouclé, Vital Kamerhe se félicite d’avoir hissé son allié à la magistrature suprême. Désormais, il porte sans complexe le titre de « faiseur de rois ». L’accord de Naïrobi signé sous les auspices du Président Kenyatta Uhuru assisté de son opposant historique Raila Odinga lui permet d’envisager de succéder à Félix Tshisekedi en 2023 et de devenir un jour le 6ème président de la République Démocratique du Congo. Rien ne peut s’opposer à̀cette irrésistible ascension. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres ! Et Vital Kamerhe sait qu’il doit assurer financièrement ses arrières.

Depuis 2011, la traversée du désert a laissé́l’homme totalement exsangue. Après avoir vendu son patrimoine immobilier pour soutenir sa campagne présidentielle de 2011, les quatre années ont été difficiles. Certes, l’accord du Palais de Marbre négocié́sous l’égide d’Edem Kodjo lui a permis de se requinquer. Janet Kabila a apuré ses dettes auprès des banques. Mais la déception a été́ dure à avaler lorsque Joseph Kabila lui a refusé́ l’accès à la Primature.

Pourtant Kamerhe y croyait. Il avait obtenu toutes les garanties qu’il allait devenir le locataire de l’hôtel du Gouvernement sur les bords du fleuve Congo. La victoire de Félix est inespérée.

Même s’il doit lâcher la primature, Kamerhe est déterminé́à se refaire rapidement une santé financière. Contre toute attente, il délaisse le poste de Vice-Premier Ministre de l’Intérieur qui lui revient de plein droit pour solliciter le poste de Directeur de Cabinet. En réalité́, Kamerhe y voit l’occasion de prendre la main sur l’Exécutif.

En politicien roué, il sait que l’accord de coalition et la mise en place du gouvernement prendront du temps. Pendant ce temps, le pouvoir sera concentré entre les mains du Président de la République. Au grand dam de tous les caciques de l’UDPS, des amis les plus proches du nouveau Président et des figures emblématiques de la communauté́ kasaïenne qui voient dans la présidence de la République leur chasse gardée, Vital Kamerhe exige le poste de Directeur de Cabinet du nouveau Président. Félix ne peut rien refuser à celui qui l’a élevé́ à cette fonction. Désormais, Vital Kamerhe sera l’homme-orchestre de la présidence. Il devient alors à la fois le vice- président, le premier ministre et l’intendant. Il verrouille les postes au sein du cabinet et accapare tous les marchés. En quelques semaines, il se met à̀ dos une légion d’ennemis qui voit en lui un obstacle à leurs ambitions. Pour les tenants du nouveau pouvoir, la course est à̀l’enrichissement rapide. Kamerhe avance à découvert. Il convainc le Président Tshisekedi de lancer un vaste programme d’infrastructures pour les 100 jours du nouveau pouvoir. Coût de l’opération : 300 millions USD. Au-delà̀ de l’élaboration du programme, Vital Kamerhe officiera à l’engagement, l’ordonnancement, la liquidation et le paiement. Dans la boulimie financière, se mettant à dos un nombre de plus en plus élevé́ d’adversaires, Kamerhe commet sa deuxième erreur. Elle le conduira en prison.

Troisième erreur : l’affaire des 15 millions de dollars

Dans le cadre du fonctionnement de la Présidence de la République, les fonds budgétisés sont insuffisants pour répondre aux besoins de plus en plus pressants des cadres, de la clientèle politique et de la famille. Vital Kamerhe a rapidement maille à partir avec Christian Tshisekedi, le jeune frère du président. Ce dernier n’hésite pas à̀investir le bureau du Directeur de cabinet pour le prendre violemment à partie. Kamerhe a besoin d’argent pour gérer sa troupe. Le fonds de réserve stratégique constitue une aubaine.

En l’absence d’un gouvernement issu des élections, Vital Kamerhe va prendre le contrôle du fonds. Il ordonne à la Rawbank d’ouvrir un compte sur lequel il aura la signature. Il en informe Félix Tshisekedi. Le Président est d’abord réticent. Instinctivement, il sent le danger et demande à̀Kamerhe de ne pas s’immiscer dans cette gestion. La tentation est trop forte pour le Directeur de Cabinet qui revient à la charge pour in fine outrepasser les timides recommandations du Président. Quand l’affaire éclate au grand jour, Vital Kamerhe est exposé. Le Directeur de cabinet se retrouve affaibli.

En voyage en Belgique, Tshisekedi ne décolère pas. Son entourage et la base militante de Limete veulent porter l’estocade afin de se débarrasser de l’homme de Bukavu. Devant le danger, Vital Kamerhe dépêche son épouse Amida Shatru à Bruxelles afin de rencontrer le président et solliciter sa clémence. La manœuvre réussit. La sémillante épouse trouve les mots pour convaincre le Président qui la rassure. Il lui promet qu’il ne lâchera pas l’homme qui lui a permis d’accéder à la présidence. Le Chef de l’Etat congolais s’exécute. Dans une interview mémorable sur TV5, Félix Tshisekedi avoue que les rétro-commissions sont légales. La consternation est générale. Au prix d’une immense perte de crédit personnel, Félix Tshisekedi vient dédouaner Vital Kamerhe.

En s’affranchissant des conseils du Président et en revendiquant de façon prématurée son autonomie financière, Vital Kamerhe commet sa troisième erreur. Les faucons de l’entourage du Président s’en souviendront au moment d’écarter l’encombrant directeur de cabinet.

Quatrième erreur : l’immixtion dans la gestion des affaires de famille

La gestion du pactole des 15 millions donne au Directeur de Cabinet du Président les coudées franches. En politique avisé, Vital Kamerhe veut gagner la confiance du cercle familial du Président. Farouchement combattu par les conseillers spéciaux du Chef de l’État qui se trouvent tous être quasiment des Kasaïens et par les membres de la communauté́ Luba qui se sont approprié la direction du pays, Vital Kamerhe cherche des alliés. Son mariage et son train de vie tonitruants suscitent la réprobation générale dans le camp présidentiel. Les postures de Vice-Président adoptées par Kamerhe achèvent d’exaspérer les Balubas.

Conscient de l’hostilité́ grandissante, Vital Kamerhe pactise avec Denise Nakuru. La première Dame originaire de Bukavu cherche du financement pour sa fondation. Elle s’en ouvre à Vital Kamerhe qui délie les cordons de la bourse en décaissant sur les millions logés à la Rawbank.

Christian Tshisekedi et Maman Marthe font aussi partie des bénéficiaires de la généreuse dotation. C’est avec consternation que le Président de la République apprendra les décaissements opérés par son directeur de Cabinet en faveur de ses proches.

En s’ingérant dans les affaires familiales dans le but de se protéger de ses adversaires de l’intérieur, Vital Kamerhe commet sa quatrième erreur. Il réussit à s’attirer la méfiance du Chef de l’État qui s’inquiète de l’immixtion de son collaborateur dans ses propres affaires familiales.

Cinquième erreur : l’obsession de la prochaine présidentielle de 2023

Le renoncement à l’ambition présidentielle a suscité́ un profond traumatisme chez Vital Kamerhe. L’accord de Naïrobi constitue un premier gage pour une ambition future. Mais ce texte ne donne aucune garantie à Vital Kamerhe qui pressent que Félix Tshisekedi va aller chercher auprès des FCC le soutien à accomplir son premier mandat dans un environnement de collaboration apaisée avec son prédécesseur. Les rencontres entre l’ancien et le nouveau président sont l’occasion pour les deux hommes de s’apprécier et de se donner des gages mutuels. Joseph Kabila apprécie son successeur dont les troupes politiques ont le contrôle de Kinshasa et avec lequel il peut s’entendre pour écarter définitivement Katumbi de la course à la présidentielle. Kabila trouve également en Tshisekedi un protecteur attentionné pour les intérêts de sa famille et pour la sauvegarde de son patrimoine. Cette alliance repousse aux calendes grecques les ambitions présidentielles de Kamerhe dont le rôle est confiné aux utilités marginales.

Le programme des 100 jours est l’occasion pour le directeur de cabinet de placer ses marchés et de gagner de l’argent, beaucoup d’argent en perspective du prochain scrutin. Lors de ses déplacements en Afrique, Vital Kamerhe est reçu par les Chefs d’État auprès desquels il ne cache pas ses ambitions. Les déclarations de Kamerhe viennent aux oreilles de François Beya, le tout puissant Conseiller chargé de la Sécurité́du Président, de plusieurs proches et de Félix Tshisekedi. Elles irritent le sérail.

La base de l’UDPS a toujours considéré que l’accord de Nairobi est tombé caduque, et de ce fait, contrairement aux prétentions de Vital Kamerhe, ce dernier n’avait donc plus rien à revendiquer. De toute façon, l’UDPS ne peut concevoir que le Chef de l’État ne soit pas candidat en 2023, donc toute velléité de son directeur de cabinet de se présenter en 2023 est considérée comme un affront, et au mieux, un péché de lèse-majesté qui mérite immédiatement une pendaison.

Faute de mettre en sourdine son ambition présidentielle, Vital Kamerhe commet sa cinquième erreur. De collaborateur écouté́, il devient la cible à abattre pour le clan présidentiel de moins en moins disposé à partager le pouvoir avec son allié d’aujourd’hui mais adversaire certain de demain.

Sixième erreur : la mauvaise appréciation des rapports de force

Calé dans un fauteuil feutré au dernier étage du siège du FMI à Washington, Félix Tshisekedi éberlué́écoute les révélations de Kristalina Georgevia, la directrice générale du FMI, auprès de laquelle le président congolais est venu demander un appui financier pour boucler l’année. Les réserves de change ont chuté́, les recettes douanières ont tari, les cours du cuivre ont chuté́ et les perspectives sont d’autant plus sombres que le train de vie de l’État ne cesse de grandir. Flanqué du gouverneur de la Banque Centrale, Déogratias Mutombo Mwana Yembo et du ministre des Finances, José Sele Yalaghuli, le président congolais entend la responsable du FMI fustiger avec force la corruption et le blanchiment d’argent opéré́ à Kinshasa avec l’appui d’une des plus grandes banques commerciales du pays. Preuves à l’appui, elle dénonce l’existence de milliers de comptes numérotes dans une des institutions bancaires de la classe. Ces comptes servent aux transferts de l’argent détournés par les politiques aux ordres du pouvoir. C’est à travers eux que transitent les fonds de plusieurs groupes indexés par le gouvernement américain. Or, l’administration américaine traque des personnes bien identifiées qui opèrent en RDCongo et brassent des centaines de millions de dollars. Plusieurs d’entre eux ainsi que leurs sociétés sont sanctionnés par le Trésor américain.

Or, le pouvoir de Kinshasa est accusé de laxisme voire de complicité. Félix Tshisekedi est mis au pied du mur. Il est dans l’obligation d’agir et de mettre sans délai un terme à̀ ces pratiques s’il veut conserver de bonnes relations avec les Institutions de Bretton Woods et l’administration américaine qui lui accorde encore un certain crédit.

En RD Congo, Vital Kamerhe n’a pas conscience de la gravité des accusations lancées par la directrice générale du FMI contre la banque dans laquelle il compte des amitiés solides. Le directeur de cabinet est bien moins regardant sur les opérations bancaires. Son empressement à percevoir des commissions en espèces le conduit à instruire l’ouverture de compte en banque au nom des membres de sa famille et de ses proches où sont logés les fonds payés en cash par les opérateurs économiques sélectionnés pour la réalisation des travaux d’infrastructures. Le relevé des comptes mettra à nu un système indigne d’un homme d’Etat sensé connaitre les lois de la République.

L’affairisme ambiant qui entoure le directeur de cabinet l’aveugle et lui fait oublier que d’une part, Washington exige des résultats dans la lutte contre la corruption, et d’autre part, en interne, la base UDPS, principale force politique de la coalition CACH, avait déjà fait une croix sur Kamerhe, qualifié de chef d’orchestre de tous les détournements de fonds autour du Chef de l’État. Dès lors Il fallait qu’une tête tombe. Et pas un lampiste !

En oubliant tous les principes de gestion prudentielle qui exigent le respect strict des lois, Vital Kamerhe offre sa tête aux partenaires du Congo qui veulent mettre un terme à la prédation institutionnalisée en mode de gouvernement en RDCongo. Il commet là sa sixième erreur !

Septième erreur : le retour tardif sous l’aile protectrice de Joseph Kabila

Les chantiers engagés en mars à renfort de publicité piétinent. La Ville de Kinshasa est paralysée. Les sauts de mouton en construction éparpillés le long des grandes artères congestionnent la capitale. Les Kinois passent des heures dans les taxi-bus à tempêter contre un pouvoir inefficace dont les responsables et leurs enfants mènent grand train. Les réseaux sociaux fourmillent d’images de maisons, de voitures de luxes Ferrari et Maserati au volant desquelles on reconnaît le frère de l’un et la fille ou la belle-sœur de l’autre.

A l’UDPS la colère gronde également. Pour calmer la pression exercée par les parlementaires debout qui constituent la sève du parti présidentiel, le président ad interim de l’UDPS s’improvise en contrôleur des marchés publics. Accompagné de la presse, il visite les chantiers à l’arrêt. Les tôles qui masquaient les travaux ont été emportées par la tempête. La population voit qu’on lui a jeté de la poudre aux yeux.

Pour amortir le choc, Vital Kamerhe s’en prend au Ministre des Finances qu’il accuse de sabotage du programme présidentiel. Ce dernier réplique en lançant à la volée le différentiel entre les décaissements d’argent opérés pour chaque marché et leur réalisation physique.

L’écart est impressionnant. Vital Kamerhe se retrouve au pied du mur d’autant qu’au sein de l’entourage du Président Tshisekedi, les faucons s’apprêtent à la mise à mort du Président de l’UNC.

En politique avisé et rusé, Vital Kamerhe s’est constitué une assurance-vie en se rapprochant de Joseph Kabila dont il recommence à partager la complicité. Depuis la négociation du deal qui leur a permis de jeter les bases du nouveau pouvoir, il se rend régulièrement à Kingakati pour converser avec l’ancien président. Il s’épanche sur l’incompétence de la troupe qui entoure le nouveau Chef de l’Etat et ne tarde pas à convaincre Kabila qu’en 2023, il constitue la carte idéale pour la majorité. Joseph Kabila semble séduit par la perspective de ce retournement. Mais l’ancien président n’a pas oublié la trahison de son ancien lieutenant.

L’homme a la mémoire longue. Des bribes d’informations des échanges de Kingakati sont rapportés à Félix Tshisekedi qui masque sa colère. En stéréo entre les deux présidents, l’ancien et le nouveau, Vital Kamerhe scelle définitivement son sort et celui de sa famille. Il n’y a pas loin du capitole à la roche tarpéienne. Un pas que Kamerhe va franchir allègrement !

Un faiseur de roi n’est pas un Roi. En se rapprochant de Joseph Kabila pour y porter la critique de la famille politique de son allié, Vital Kamerhe endosse la tunique du parfait judas. Les 30 pièces d’or jetées sur le parquet de la Présidence n’ont pas fini de teinter que le parquet général convoque Vital Kamerhe pour le conduire au centre pénitentier de Makala.

Les rencontres régulières entre l’ancien président de la République et le directeur de cabinet de son successeur ont été la septième erreur de Vital Kamerhe. Probablement la plus fatale.

L’impunité a toujours été le bouclier des collaborateurs véreux qui ont certes saigné les caisses de l’état mais n’ont jamais poussé leur audace jusqu’à manifester une ambition politique pour le pouvoir suprême auquel travaille Joseph Kabila pour y revenir et Félix Tshisekedi pour y  rester. En voulant se payer à terme JK et FT grâce à son intelligence machiavélique, VK s’est payé un aller simple à Makala et certainement une tombe au panthéon des faiseurs de roi en politique. L’élimination de Vital Kamerhe constitue un séisme dans le paysage politique congolais.

Depuis une vingtaine d’années, l’homme occupait les devants de la scène. Les Congolais avaient eu l’occasion de découvrir son talent hors norme lors de l’Accord de Cessez-le-feu de Lusaka en 1999 et du Dialogue Inter-congolais de Sun City en 2003 où Kamerhe officiait aux premières loges aux côtés des Ruberwa et Kamitatu. Son éloquence et son sens du timing politique le portèrent à diriger la campagne présidentielle victorieuse de Joseph Kabila en 2006.

A la tête de l’Assemblée Nationale en 2007, il fit montre d’une grande maîtrise des enjeux de politique nationale et internationale. Lorsqu’il s’opposa à l’entrée des troupes rwandaises sur le sol congolais et qu’il dût démissionner de la présidence de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe était arrivé au sommet de son art. Il était en harmonie totale avec la majorité sociologique congolaise. Il paya le prix de ce que Joseph Kabila considérait comme une trahison. Pour Kamerhe, la traversée du désert fut douloureuse et la suite du parcours moins brillante. Accusé d’avoir saboté la candidature unique d’Etienne Tshisekedi en 2011, il porta sur ses épaules le fardeau de l’échec de l’opposition. Son retour sur le devant de la scène lors des négociations de la cité de l’OUA conduites par feu l’ancien Premier Ministre Edem Kodjo, fut un acte manqué. La suite, on la connaît. Elle conduit l’un des acteurs les plus brillants de sa génération aux portes de la prison.

L’écartement de Vital Kamerhe change fondamentalement la donne. En perspective de 2023, le match au sommet se joue entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. L’attelage tiendra-t-il encore longtemps ? Aussi longtemps que les deux hommes redoutent la montée en puissance de Moïse Katumbi qui vit en embuscade au Katanga, tout indique que leur coalition survivra.

Pour les deux camps, l’ancien gouverneur du Katanga incarne le danger. Il est aux yeux de Joseph Kabila la figure de toutes les peurs. Quant à Félix Tshisekedi, il voit en lui le seul véritable obstacle à un second mandat. Mais en politique, tout est possible. Un retournement des alliances pourrait venir bouleverser à nouveau les cartes. Pour le contrôle du pouvoir suprême en RD Congo, on a déjà vu Dieu faire alliance avec le diable !

Par Kiyedi Mwalungu


Tshikapa : le centre de santé Lumuka, un mouroir potentiel d’enfants malnutris

Au moins 173 enfants souffrant de la malnutrition sont traités au centre de santé Lumuka, situé à Tshikapa dans la province du Kasaï. Cela avec l’appui du Programme alimentaire mondial (PAM). Ces enfants de moins de cinq ans souffrent de la malnutrition aiguë sévère. Une intervention rapide est vivement souhaitée pour ne pas allonger inutilement la liste des cas de décès.

La sécurité alimentaire, à plus long terme, dans le Kasaï, doit être rétablie et les pratiques d’alimentation et de soins améliorées, afin que les enfants puissent avoir accès à la nourriture de qualité dont ils ont besoin. Les humanitaires qui voudraient intervenir ont d’ailleurs besoin de 1,68 milliard de dollars américains.

La mission qui a conduit une équipe de la presse de Kinshasa, du 8 au 11 janvier 2018, à Tshikapa (dans la province du Kasaï) pour évaluer la situation humanitaire, a permis de visiter le centre de santé Lumuka qui traite la malnutrition des enfants, des femmes enceintes et allaitantes.

Il convient de signaler que, dans la seule zone de santé de Kanzala (à Tshikapa-centre), au moins 3 000 enfants malnutris y sont admis, alors que les intrants pour les traiter font défaut.

Au centre de santé Lumuka, dans l’aire de santé Sammy I-Kanzala, situé dans le quartier Sammy II en plein centre-ville de Tshikapa (province du Kasaï), au moins 173 enfants souffrant de la malnutrition modérée sont traités avec l’appui du Programme alimentaire mondial (PAM), en collaboration avec l’ONG ADRA. Ces enfants trouvés sur place et, pour la plupart, des déplacés, affichent une santé qui laisse à désirer. D’après le responsable de ce centre de santé, Eric Lumu, plusieurs autres enfants sont dépistés chaque jour. Mais « il n’y a pas d’intrants », a-t-il déploré

Un témoignage qui fait pleurer

Annie Beleshayi, une jeune fille rencontrée au centre de santé Lumuka et qui, manifestement, présente des signes graves de malnutrition, nous raconte comment elle est arrivée ici. « Ma mère a été tuée pendant les affrontements entre les militaires et la milice Kamuina Nsapu. Mon père, ma jeune sœur (1 an) et moi avions fui vers Tshikapa. Mais arrivés à Shakafutshi (un village tchokwe situé sur le tronçon Tshikapa-Kamonia), mon père a été lui aussi égorgé par les Tchokwe », a confié Annie Beleshayi avec des larmes aux yeux.

Cette jeune fille de 10 ans, dit avoir effectué 65 Km jusqu’à Tshikapa, portant sa jeune sœur au dos. Traumatisée et visiblement abattue, Annie Beleshayi garde encore le souvenir de la mort tragique de son père. À ce jour, elle suit le traitement contre la malnutrition dont elle souffre au centre de santé Lumuka.

La situation d’Annie Beleshayi est un cas parmi tant d’autres dans les deux provinces du Kasaï, cruellement secouées par des violences tribales, opposant les communautés Luba à celles de Tchokwe et Pende. Mais aussi, par le conflit armé entre la milice Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre de la RDC.

Au-delà des enfants, plus de 200 femmes enceintes et allaitantes souffrant aussi de la malnutrition sont également traitées dans le centre de santé Lumuka. Léon Mukenge, le chef du quartier Sammy II dans lequel se trouve ce centre dit avoir enregistré « 2 705 personnes dont plusieurs enfants » dans sa juridiction.

La passivité des autorités

« Ces personnes peinent à trouver leur pain quotidien. Je demande aux autorités et les ONG de venir au secours à cette population de Sami 2 en détresse qui manque à manger, à boire, de quoi se vêtir et se faire soigner. Aux centres de santé, les enfants malnutris ne sont pas bien servis à cause de l’insuffisance de produits. Le corps médical qui reçoit ces enfants n’est pas bien payé et ils manquent même des lits dans leurs établissements pour héberger les patients », a lancé Léon Mukenge.

Interrogé sur une éventuelle assistance des victimes par les autorités provinciales, Léon Mukenge affirme : « J’ai écrit à plusieurs reprises aux autorités hiérarchiques compétentes pour leur faire part de la situation. Mais, à ce jour, aucune réponse n’a été réservée à mes correspondances, même dans le sens d’apporter un appui à ces déplacés », a-t-il répondu sans ambages.

Une réponse urgente s’impose

Les conditions sanitaires de ce centre de santé renseignent sur la majorité d’autres centres et établissements hospitaliers dans l’ensemble de l’espace Kasaï après les conflits. Il faut reconnaître qu’avant ces conflits, les deux Kasaï étaient exposés aux sérieux problèmes d’insécurité alimentaire. Mais, c’est pendant et après les conflits que la situation a empiré avec des chiffres inquiétants. L’état nutritionnel des enfants est particulièrement critique dans la région. Selon l’Unicef, « au moins 400 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère ».

Pour le représentant par intérim de l’Unicef en RDC, Tajudeen Oyewale, « à moins de recevoir de toute urgence une aide en matière de santé, d’eau, d’assainissement et de nutrition, ces enfants risquent de mourir. »

Dans un communiqué conjoint publié mercredi 17 janvier à Kinshasa, le PAM, l’Unicef et la FAO ont tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de « nourrir la population du Kasaï, combattre la malnutrition parmi ses enfants et renforcer la résilience ». Mais ils sont butés à plusieurs obstacles : « Infrastructures limitées, sécurité médiocre et moyens financiers insuffisants », ont dénoncé les trois agences onusiennes.


RDC : la crise alimentaire au Grand Kasaï atteint son paroxysme

Au moins 97 millions USD sont requis, d’ici à fin juin 2018, pour couvrir les besoins des populations affectées par la crise généralisée dans l’espace Kasaï. Environ 400 mille personnes ciblées dans les provinces du Kasaï et Kasaï Central sont dans une insécurité alimentaire accrue. Plusieurs personnes, en majorité les enfants et les femmes, risquent leur vie si rien n’est fait.

Stanislas Ntambwe, de retour du Grand Kasaï

Les bénéficiaires en liesse accueillent la cargaison des vivres distribué par le PAM à Lubondaie-Kankenke

Tel un ouragan qui laisse des traces sur son passage, le conflit interethnique entre les communautés luba et tshokwe, dans l’espace Kasaï, ainsi que la guerre entre la milice Kamuina Nsapu et l’armée congolaise, laissent également les conséquences incalculables et des pertes irréparables. Mais, le plus grand défi c’est la conservation des survivants de ces événements malheureux qui ont endeuillé les deux Kasaï.

Une récente mission de terrain, effectuée du 8 au 15 janvier 2018, dans les deux provinces du Kasaï, nous a permis de nous enquérir de la situation humanitaire dans cette région. Mais aussi de connaître les vrais défis auxquels sont confrontés les humanitaires qui cherchent à atteindre les populations affectées par ces conflits en vue d’une éventuelle assistance. Le constat est amer : des faits choquants, des témoignages horribles, des chiffres inquiétants et des défis majeurs.

Sur la route qui mène vers la cité de Kamonia (à 65 km de la ville de Tshikapa), dans le territoire de Tshikapa (Kasaï), a eu lieu une distribution de vivres par le Programme alimentaire mondial (PAM), en partenariat avec l’ONG OXFAM, au profit de plus de 10 mille personnes affectées par la crise. Sur le chemin, au moins quatre villages fantômes s’étaient vidés de leurs populations, a-t-on constaté.

À l’arrivée de la délégation sur le site de distribution à Kamonia, la joie était perceptible sur les visages des bénéficiaires qui chantaient et scandaient des cris de réjouissance. Les bénéficiaires se recrutaient parmi les familles d’accueil, les retournés et les déplacés.

En termes de commodité, cette ration est composée de semoule de maïs, de haricot, d’huile de palme neutre, d’huile végétale et du sel. Chaque bénéficiaire a reçu « 6 kg de semoule de maïs, 1,8 kg de haricot, 0,45 kg d’huile et 0,45 kg de sel », a indiqué Jean-Martin Mulumba, officier chargé des urgences à l’Oxfam GB dans l’espace Kasaï.

Et le nombre de personnes ciblées dans le quartier Cité où cette distribution a eu lieu, est estimé à 10 081 personnes, a-t-il ajouté.

« Tshikapa est l’un des territoires qui a été le théâtre d’affrontements entre les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens Kamuina Nsapu », a confié par ailleurs Jean-Paul Kuzu, l’administrateur du territoire de Tshikapa en séjour à Kamonia. Il a ajouté que sur les neuf secteurs que compte sa juridiction, outre la commune rurale de Kamonia, sept ont été « sérieusement secoués » par les conflits et deux ont été épargnés.

Ainsi, a notamment déclaré Jean-Paul Kuzu, « les populations ont été contraintes de quitter leurs milieux d’origine pour se réfugier à Tshikapa, Angola, Kinshasa et Bandundu. Seul 1% de la population de Kamonia était resté sur place ».

Avant les événements, a-t-il rappelé, la commune rurale de Kamonia comptait « 70 mille habitants. « Pendant les événements, il n’y avait que les militaires et policiers pour maintenir la sécurité », a-t-il indiqué sans en dire plus sur ces événements malheureux.

L’administrateur du territoire a relevé que plusieurs villages ont été « incendiés et pillés », avant de faire remarquer que plus de 5 millions de personnes vivaient dans le territoire de Tshikapa. A ce jour, il estime à seulement 30% le nombre de personnes retournées. a-t-il ajouté. D’autres hésitent encore de rentrer, selon lui.

3,2 millions de personnes en proie à l’insécurité alimentaire grave

Des femmes bénéficiaires reçoivent avec joie des vivres du PAM, à Kamonia (Province du Kasaï). @Photo: Stanis

Les conflits au Kasaï ont amplifié l’insécurité alimentaire qui était déjà prévisible dans la région. Car plus de 90% des communautés rurales dépendent entièrement de l’agriculture. Ayant tout perdu, les agriculteurs qui ont fui les affrontements et les conflits entre les communautés luba et tshokwe ont raté trois saisons agricoles successives. L’aide alimentaire ne pouvant pas combler le vide, seules 400 mille des 3,2 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave au Kasaï ont reçu une aide en décembre 2017.

Plus de 750 000 personnes sont déplacées. Environ 630 000 déplacés sont retournés dans leurs villages incendiés, après s’être cachés dans la forêt. Ils doivent dorénavant être assistés pour reprendre la production agricole.

Le PAM a enregistré environ 60 000 bénéficiaires des vivres pour la seule zone de Kamonia. Ce qui fait un équivalant de 500 tonnes de vivres qui seront distribuées dans les prochains jours, selon le coordonnateur des urgences du PAM dans l’espace Kasaï, Matteo Perrone.

97 millions USD nécessaires pour répondre aux besoins

Rencontrée sur le site de distribution du village de Lubondaie-Kankenke (près de 150 km de Kananga), dans la province du Kasaï Central, la cheffe de bureau du PAM dans cette région, Annie Tchowa, a déclaré que « la population est dans une extrême insécurité alimentaire dans certaines zones de santé du Kasaï Central ».

Avant de préciser que les aires de santé les plus touchées sont celles de Lubondaie, Dibaya, Tshikula et de Muetshi, dans le territoire de Dimbelenge. « Depuis le début de l’opération dans le Kasaï Central, en novembre 2017, nous avons assisté environ 142 000 bénéficiaires pour un tonnage de presque 3 000 tonnes », a révélé Annie Tchowa.

Il sied de noter que le PAM est limité financièrement, au-delà de tous les efforts fournis, dans les limites de ses possibilités, pour assister les populations affectées dans le Kasaï. Pour répondre aux besoins d’environ 400 mille personnes affectées par l’insécurité alimentaire, le PAM a besoin d’au moins 97 millions de dollars américains d’ici à juin 2018. D’où l’appel à fonds.

« Il y a un problème de disponibilité de fonds pour apporter l’assistance. Au niveau du PAM, nous n’en disposons pas suffisamment pour distribuer l’aide alimentaire à tous les bénéficiaires », a avoué Mme Annie Tchowa. Et d’ajouter : « Nous avons le souci avec les fonds à notre disposition, nous mettons tout en œuvre pour que la communauté internationale nous soutienne au plus vite. Si nous avons suffisamment de fonds, nous allons nous étendre sur d’autres zones et couvrir le plus de monde possible », a renchéri le coordonnateur des urgences du PAM dans l’espace Kasaï.

Il a poursuivi en disant que ce que nous faisons, c’est d’« atteindre les populations qui ont des difficultés alimentaires et distribuer la nourriture aux +zones 3+, c’est-à-dire celles qui sont déficitaires du point de vue alimentaire. Une fois que ces populations aient été servies pendant trois mois, nous devons absolument nous déplacer vers d’autres zones qui n’ont pas encore été servies ».

« Nous avons des limites dans les fonds et dans ce que nous avons dans nos entrepôts », a-t-il conclu.

Dans la même optique, les trois agences du système des Nations unies ont, dans un communiqué conjoint publié, le mercredi 17 janvier, tiré la sonnette d’alarme et considèrent que « le temps presse pour sauver des centaines de milliers de vies en République démocratique du Congo ». Il s’agit notamment du Programme alimentaire mondial, de l’Unicef et du Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Défis

Les défis se situent à plusieurs niveaux. Au-delà du défi financier, les humanitaires sont butés à plusieurs autres problèmes, notamment ceux liés à la « sécurité et l’accessibilité » aux populations concernées.

S’agissant du défi sécuritaire, « il y a des zones que nous ne pouvons pas atteindre à ce jour, car nous et nos partenaires n’avons pas de garantie d’exercer nos activités en toute sécurité », a expliqué Matteo Perreno.

« Dans les territoires de Dibaya et Tshikula, on rencontre souvent des incidents sécuritaires pour accéder aux sites de distribution », a ajouté, pour sa part, Annie Tchowa.

Un autre défi est celui d’accessibilité. Ce défi est un sérieux et un réel problème dans plusieurs régions de la RDC en général et dans l’espace Kasaï en particulier. Cela, à cause du délabrement avancé, mieux de l’absence d’infrastructures routières qui sont dangereusement impraticables. Ce qui fait que la livraison des vivres sur les sites prend « trop de temps » pour arriver aux localités où ces vivres doivent être distribués.

Parvenir à l’auto-prise en charge

Par ailleurs, en dépit de l’assistance et de la présence ponctuelles des humanitaires sur le terrain, les populations vulnérables qui sont soulagées pour un temps, par l’aide humanitaire, retombent souvent dans une insécurité alimentaire intenable, faute de suivi et d’accompagnement à leur auto-prise en charge. Or, cet accompagnement est avant tout de la responsabilité du gouvernement congolais qui a le devoir de garantir à ses citoyens des conditions de vie acceptables, les humanitaires et autres ONG lui venant en appui.

Au niveau des Nations unies, le PAM et la FAO ont conjointement développé des projets communs dans l’objectif d’amener les déplacés et retournés à l’auto-prise en charge alimentaire. C’est question de mettre fin à la dépendance et contribuer au développement rural. La FAO fournit une assistance alimentaire complémentaire à celle du PAM dans toutes les zones de santé où le PAM intervient (Kamwesha, Kamonia, Kalonda et Tshikapa). Les deux agences onusiennes ont reçu du gouvernement belge, en décembre 2017, un financement d’environ 10 millions de dollars américains en vue d’améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire et nutritionnelle de près de 18 000 ménages, soit plus de 111 000 personnes de la région du Grand Kasaï.

Dans ce cadre, la FAO appuie la relance agricole grâce à la distribution d’outils aratoires, suivie de formations en techniques agricoles. La combinaison de l’aide alimentaire et agricole vise à permettre aux familles bénéficiaires de s’alimenter de manière autonome et de dégager un revenu. Cela leur offrira la possibilité soit de s’intégrer dans la communauté d’accueil, soit de retourner dans leurs villages après l’accalmie.

Tirer profit

De ce qui précède, les efforts de tout le monde sont nécessaires pour mettre la main à la pâte et aider les populations vulnérables. Le gouvernement congolais devrait prendre ses responsabilités en mains en construisant ou en réhabilitant des routes viables qui permettent un trafic normal sur l’ensemble du territoire national. La communauté internationale et les bailleurs de fonds sont aussi encouragés à financer les projets de développement et les interventions des agences et Fonds des Nations unies pour arriver à bout de l’insécurité alimentaire et assister les plus vulnérables.

Enfin, les bénéficiaires devraient, à leur tour, tirer profit de l’aide humanitaire et chercher à s’assurer une auto-prise en charge en cultivant le sol, sachant que l’assistance humanité n’est que ponctuelle et non pérenne.

(À suivre)


N’ayons pas peur, agissons !

Souvent, on n’ose pas agir par peur de l’échec. Cette crainte légitime cache, parfois, une autre peur : celle du ridicule et la crainte de ne pas être à la hauteur ; mais cette crainte est honorable. Je vous rassure, nous avons tous cela en commun !

La peur du ridicule

La peur du ridicule est une preuve d’intelligence et de grande sensibilité, ces deux qualités honorent la personne qui les manifeste.

Aussi, je vous demande de ne pas avoir cette peur quand vous agissez dans un sens positif et généreux pour votre bien ou celui des autres.

Quand on agit ainsi, on n’est jamais ridicule. Et d’abord : ridicule par rapport à qui ? Car, dans ces cas-là, on n’est pas ridicule dans l’absolu mais souvent on se sent ridicule par rapport à une ou plusieurs autres personnes !

Or, quand cela arrive, si on se sent ridicule, il faut se demander : «  Je me sens ridicule mais par rapport à qui ? »

Une histoire vécue?

Cela me rappelle une anecdote. J’ai rencontré, un jour, une personne qui n’arrêtait pas d’agir et de réussir dans sa vie. Elle connaissait le succès dans tout ce qu’elle entreprenait : les affaires et la vie sentimentale. Elle avait une bonne santé et tout ce qu’elle touchait se transformait en or !

Ce même jour, je lui ai demandé d’où lui venaient cette force intérieure, ce courage d’entreprendre et cette cascade de réussite qu’elle connaissait.

Elle me regarda en souriant et me dit de sa voix ferme et douce à la fois :

« Je réussis parce que, quand j’étais petite, je n’osais pas agir par timidité et peur du ridicule. J’ai eu le déclic un jour en classe.

Un matin, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai posé une question au professeur sur quelque chose que je ne comprenais pas ! Ma question a déclenché les rires d’une petite demi-douzaine d’élèves.

Je me suis sentie d’abord humiliée, j’ai rougi et, si j’avais pu ramper sous terre, je l’aurais fait.

Oser agir, c’est avancer dans la vie

Puis je ne sais pas ce qui m’a pris. D’un seul coup, je fus pleine d’une assurance que je n’avais jamais connue et j’ai demandé à ceux qui s’étaient moqués de moi s’ils connaissaient la solution à la question que j’avais posée.

Ils m’ont tous regardé en disant que non et j’ai eu une révélation : en fait, je m’étais sentie ridicule auprès de personnes qui n’en valaient pas la peine ! Des gens intelligents auraient pris note de la réponse et ne se seraient jamais moqués de moi. Au contraire, ils m’auraient remerciée ! »

Ainsi, quand vous avez peur du ridicule, demandez-vous par rapport à qui. Cela vous donnera la force d’entreprendre et vous connaîtrez la réussite.

 


Les bonnes affaires de la CAN 2017 à Kinshasa

Supporters des Léopards à la CAN 2017

Les Congolais suivent avec passion la CAN 2017. La qualification des Léopards est une bonne chose pour tout le monde, surtout pour les commerçants. Vivent les affaires.

Depuis le coup d’envoi de la 31e Coupe d’Afrique des Nations, le 14 janvier 2017, au Gabon, les Congolais et autres expatriés ont trouvé une opportunité de faire des affaires dans la capitale, à Kinshasa. Les férus du ballon rond et supporters de l’équipe nationale, les Léopards, s’y procurent toutes sortes de gadgets aux couleurs du drapeau.

Dans ces lieux sont vendus des tee-shirts, maillots, autocollants, chapeaux, écharpes… aux couleurs de l’emblème national et des autres nations participant à la prestigieuse compétition en terre gabonaise. On peut également observer l’accroissement du nombre de vendeurs ambulants, communément appelés « chayeurs », le long du Boulevard du 30 Juin, dans le centre-ville. Ils proposent aux passants des gadgets qu’ils nomment « elembo » entendez « symbole ».

Au marché central de Kinshasa, le plus important lieu de négoce de la capitale, une forte demande de ces gadgets est observée. Chacun tient à s’en procurer au moins un. Autre fait, les propriétaires des débits de boissons font de bonnes recettes.

Un verre – une chaise

Interrogé, le tenancier d’un débit de boissons à Binza (ouest de la ville), quartier Cité des anciens combattants dans la commune de Ngaliema, se réjouit d’«avoir constaté une augmentation de ventes depuis le début de la CAN, laquelle a entraîné une augmentation des recettes journalières». Cela, surtout le jour où les Léopards jouent, précise-t-il. Car, explique-t-il, pour suivre le match à la télévision qu’il vient d’installer, et s’asseoir sur une chaise, il faut consommer une boisson.

Cela tombe bien. Dans la mesure où une grande partie de la capitale vit dans le noir, à cause de coupures intempestives du courant électrique ou du délestage.

De son côté, un supporter des Léopards de la RDC affirme qu’il « aime suivre à la télé les rencontres de la CAN dans un endroit public, tels les débits de boisson« . Raison évoquée : l’ambiance qui prévaut lors des rencontres est différente de celle qui prévaut lorsqu’il suit le même match à la maison.

Autre raison avancée. C’est « se prémunir contre les interruptions intempestives du courant électrique devenues monnaie courante en République démocratique du Congo ».

Les Congolais fêtent la qualification

Les Léopards de la RDC ont validé leur ticket pour les quarts de finale, en battant les Eperviers du Togo (3-1), le mardi 24 janvier, au stade de Port-Gentil. Une qualification historique qui a mis tous les Congolais en effervescence.

Comme lors de la première rencontre contre le Maroc, le peuple congolais a une fois de plus répondu à une grande mobilisation d’avant, pendant et après le match face aux Eperviers. On pouvait apercevoir une foule de gens dans les artères de la capitale, à la place Victoire, Kintambo magasins, gare centrale, etc. La fête était totale et tout le monde cherchait à porter un insigne, traduisant sa solidarité avec l’équipe nationale qui continue à faire des merveilles au Gabon.

Chaque jour que les Léopards jouent, les ouvriers cherchent à quitter le centre-ville et à regagner la cité à partir de 14 heures, pour ne pas avoir de problèmes de transports.

« Edem Kodjo paie »

Le mardi dernier, terrasses, bars, bistrots, étaient saturés parce que tout le monde cherchait à vivre la chaleur et l’ambiance après la qualification des Léopards en quarts de finale. Cette qualification acquise de la plus belle des manières, les Congolais ont manifesté leur joie dans la folie. Cris de joie et danses, c’est à ce rythme que la population a salué la victoire.

Cette victoire est, pour certains fanatiques, « une punition infligée au peuple togolais dont l’un des fils (Edem Kodjo) a très mal conduit le dialogue politique en RDC » et qui serait, selon eux, la cause de la crise politique actuelle dans le pays.

Des chants ont été même improvisés. A la fin de chaque victoire, tout le monde exécute la danse du moment « Fimbu (chicotte)». C’est le même engouement observé sur toute l’étendue du territoire national, au point de perturber la circulation routière.

Le jour de la qualification pour les quarts de finale, quelques échauffourées ont été même enregistrées entre les forces de l’ordre et la des supporters excités. Cela n’a pas gâché la fête.