RDC-Tensions intercommunautaires au Nord-Kivu : le PAM assiste 12 000 ménages déplacés à Lubero

17 février 2016

RDC-Tensions intercommunautaires au Nord-Kivu : le PAM assiste 12 000 ménages déplacés à Lubero

Les déplacés bénéficiant de l'assistance du PAM au Nord-Kivu (Photo: Jacques David)
Les déplacés bénéficiant de l’assistance du PAM au Nord-Kivu (Photo: Jacques David)

Au moins 12 000 ménages déplacés et localisés depuis, mi-novembre 2015 à Kataro, Kauma, Luofu,  Miriki et Kimaka, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), bénéficient d’une assistance alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM) en RD Congo.

Depuis fin 2015, de vives tensions intercommunautaires ponctuées de flambées de violence et d’affrontements entre groupes armés ainsi que les attaques sur les populations civiles dans la partie nord du territoire de Walikale et le sud du territoire de Lubero poussent la population à fuir.

Par conséquent, les zones de Kataro, Kauma, Luofu, Miriki et Kimaka dans le sud du territoire de Lubero (Nord-Kivu) accueillent un nombre important de personnes déplacées. Les conséquences humanitaires pour les plus vulnérables (les femmes et les enfants), sont très importantes. En plus, la présence de déplacés dans ces zones a intensifié les tensions intercommunautaires dans la région.

Vu l’intensité des besoins humanitaires d’urgence, le PAM, en partenariat avec World vision international (WVI), a procédé, mercredi 17 février 2016, à l’assistance alimentaire d’urgence en faveur de 6 200 ménages (soit 41 000 personnes) localisés à Kataro, Kauma et Luofu.

Et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a débuté le 13 février 2016, une distribution des vivres du PAM, à 6 400 autres ménages localisés dans les villages voisins de Miriki et Kimaka.

Réponse à la crise

« Une allocation de 960 000 dollars américains a été octroyée par le Fond Commun Humanitaire de la RD Congo, étant donné le nombre considérable de ménages à assister et l’urgence de la crise », explique un communiqué du PAM paru, mardi 19 février à Goma.

Cette assistance d’urgence s’inscrit dans le cadre d’une réponse rapide aux besoins alimentaires des déplacés, retournés, autochtones et familles d’accueil. Mais aussi, pour « atténuer les tensions intercommunautaires », précise le communiqué.

Laquelle assistance a été décidée après une analyse des risques effectuée mi-janvier et fait suite à une première intervention d’urgence du PAM (fin décembre) en partenariat avec la Fédération luthérienne mondiale (LWF). Elle avait ainsi permis d’assister 48 000 personnes avec des biscuits à haute valeur énergétique.

De source du PAM, l’on indique que la distribution de vivres en cours pourrait être suivie par celles d’articles ménagers essentiels, d’abris, de matériel médical et de protection, « selon la disponibilité des ressources », souligne-t-on.

Regain de violence

Les humanitaires sont « particulièrement préoccupés » par ce regain de violence qui sévit dans la zone du Sud-Lubero, et par les conséquences humanitaires qui en résultent. Ils appellent les autorités compétentes à « prendre des mesures pour apaiser les tensions et assurer la protection des personnes touchées par le conflit et par l’insécurité ».

« Des milliers de personnes ont dû fuir leurs villages à la hâte, sans rien emporter », a déclaré lundi 15 février 2016, Philippe Beauverd, chef de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Goma.

Et Philippe Beauverd de poursuivre que « toutes ces familles dans la détresse n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins ». Car, dit-il, « n’ayant plus accès à leurs champs». Il a affirmé que « les conditions de vie sont extrêmement difficiles, la situation sécuritaire est instable et les gens ont besoin de nourriture ».

Depuis 2015, le PAM assiste 17 000 personnes vulnérables à travers diverses distributions à Lubero.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la province du Nord-Kivu compte « plus de 604 000 personnes déplacées ». Il fait remarquer que « 282 000 personnes déplacées qui sont rentrées dans leurs villages d’origine depuis janvier 2015, y ont souvent trouvé leurs maisons, écoles et champs endommagés ou détruits ».

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