L’éternel Sassou

30 octobre 2015

L’éternel Sassou

Le français Hollande saluant son homologue congolais, Denis Sassou Ngwso
Le Français Hollande saluant son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso

En Côte-d’Ivoire, Alassane Ouattara écrase la concurrence. Le président sortant ivoirien a été réélu avec 83 % des voix. Au premier tour. C’est donc sans surprise que ce septuagénaire (74 ans) a remporté son combat. Tant il est vrai que l’opposition n’a pas boycotté le scrutin. Elle est ainsi laminée.

Hélas ! Le même dimanche, au Congo-Brazzaville, alors que les électeurs avaient largement boudé le référendum sur un projet de Constitution qui pourrait, en revenant sur la limitation des mandats présidentiels, permettre une nouvelle candidature du chef de l’État Denis Sassou-Nguesso, c’est avec surprise que le « Oui » l’a emporté : 92,26 % des bulletins verts. L’homme d’Oyo a réussi son coup. Malgré le rejeté des résultats officiels du référendum par les opposants, malgré les multiples appels « à la désobéissance civile » pour faire obstacle à ce texte.

Ceci n’est pas étonnant. L’étonnement vient du fait que, tout au long du scrutin, aucune file d’attente n’avait été constatée dans les différents bureaux de vote. Témoignage de la presse internationale qui n’avait enregistré ni affluence, ni engouement.

Plainte ou complainte ? Sassou s’est exprimé ou, plutôt, s’est expliqué : « L’abstention, c’est aussi un vote ». Les opposants ont-ils eu tort d’appeler leurs électeurs au boycott ? Ont-ils dressé le lit à la victoire massive du « Oui » ?

Une petite leçon d’histoire : le président Sassou a dirigé le Congo à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il a perdues. Revenu au pouvoir par les armes en 1997, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009 lors de scrutins boycottés ou contestés par l’opposition. Le même schéma produit les mêmes effets. Comme qui dirait « le chien aboie, la caravane passe ».

Avec ses 72 ans accomplis, rien n’arrêtera Sassou. Le référendum du 25 octobre est un message fort que « l’aigle d’Oyo » a envoyé à ses détracteurs : « Allez vous faire foutre ; je suis et j’y reste ». Seulement, il ne sert à rien de vouloir diriger par défi. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

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