RDC : les primates du parc de la Lomami menacés d’extinction

7 juillet 2015

RDC : les primates du parc de la Lomami menacés d’extinction

Bonobo captif au sanctuaire Loyola Ya Bonobo, Kinshasa, 2003.
Bonobo captif au sanctuaire Loyola Ya Bonobo, Kinshasa, 2003.

En RDC, les primates du futur Parc de la Lomami, une réserve en cours de création, sont actuellement menacés d’extinction à cause du braconnage.

Le Bonobo, le Lesula et l’Inoko, les trois espèces de primates phare du Parc de la Lomami situé dans la province de Maniema (Nord-Est de la RDC), sont « constamment braconnés », selon les responsables de l’Institut congolais de conservation de la nature (ICCN).

Les responsables de l’ICCN avaient surpris un braconnier avec 23 morceaux de viande du grand singe Bonobo. Ils ont aussi récupéré le fusil calibre 12 dont se servait ce braconnier, trois jours après la fermeture de la chasse au Maniema. Les responsables de l’ICCN l’ont ensuite, présenté samedi 4 juillet, au ministre provincial de l’Environnement, Patric Lupia. Selon l’ICCN, 15 Bonobo ont déjà été tués depuis le début de l’année 2015.

En réaction à cette situation, Patric Lupia a invité le gouvernement central à signer rapidement le décret portant classement définitif du parc national de la Lomami. « C’est une urgence, parce que cela va permettre le recrutement d’agents de l’ICCN. Notamment, les gardes parcs pour essayer d’encadrer nos populations par rapport à ses activités», a-t-il souligné. Il a par ailleurs, encouragé la population à respecter les espèces totalement protégées, ainsi que la période de fermeture de la chasse.

Ce parc est situé à cheval entre la Province Orientale et le Maniema dans le territoire de Kalo, sur une superficie de 8 874 km². Il se trouve parmi les quatre aires protégées du Maniema, avec les parcs Kauzi Biega, en territoire de Punia, Maiko en territoire de Lubutu et la réserve de chasse de Lwama dans le territoire de Kabambare.

Sauvegarder le parc des Virunga

A l’occasion de la 39ème session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco à Bonn (Allemagne), les Organisations de la société civile du Nord-Kivu (Est de la RDC) plaide auprès des participants en faveur de la sauvegarde du Parc national des Virunga (PNVi) qui vient de passer plus de 20 ans sur la liste rouge, celle des patrimoines mondiaux en péril.

« La société civile demande aux autres participants à la session de Bonn de demander au gouvernement de la RDC, de respecter ses engagements pris en matière de préservation et de protection de l’environnement. Et aussi, de maintenir le PNVi sur la liste du patrimoine mondial. Et nous précisons que nos lois doivent se conformer à la logique des conventions que la RDC a ratifiées», a déclaré Etienne Muhindo, rapporteur général adjoint de la société civile du Nord-Kivu.

Des délégués au niveau ministériel, venus du monde entier dont la RDC, ont examiné pendant onze jours, les rapports sur l’état de conservation des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, soit pour les maintenir, soit pour les déclasser lorsqu’ils ne sont pas bien gérés.

«Nous avons proposé à notre pays, de retirer le permis accordé à Soco, qui avait l’intention d’exploiter le pétrole dans le parc national des Virunga », a relevé Etienne Muhindo qui a réitéré le rejet du projet d’exploitation pétrolière dans le PNVi.

La société civile appelle le gouvernement congolais à renoncer définitivement à toute tentative de modification des limites actuelles de ce parc et à annuler tous les permis superposant les limites actuelles du PNVi. Celui-ci a perdu une grande partie de sa valeur biologique durant les 20 ans de guerres au Nord-Kivu et la menace s’agrandit suite aux convoitises d’autres ressources dont le site regorge, comme le pétrole.

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