Le Botswana accueille ce mercredi la 2ème Conférence sur le commerce illégal des espèces sauvages

25 mars 2015

Le Botswana accueille ce mercredi la 2ème Conférence sur le commerce illégal des espèces sauvages

Un rhinocéros abattu et dépouillé de ses cornes
Un rhinocéros abattu et dépouillé de ses cornes

Le Royaume-Uni organise, ce mercredi 25 mars 2015 à Kasane (Botswana), la deuxième conférence internationale de haut niveau sur le commerce illégal d’espèces sauvages. Cette conférence de Kasane s’inscrit dans la logique de convenir des mesures urgentes visant à combattre le commerce illicite d’espèces de la faune et de la flore.

Le crime contre la faune et la flore a atteint son paroxysme dans le monde. Conscient du danger que courent la faune et la flore, le Royaume-Uni organise ce mercredi 25 mars 2015 à Kasane (Botswana), une deuxième conférence internationale sur le commerce illégal d’espèces de la faune et de la flore. Cette conférence fait suite à la première que le Gouvernement britannique avait organisée en février 2015 à Londres et qui avait été sanctionné par la Déclaration dite de Londres visant « la réduction de la demande, le renforcement de l’application de la loi et le soutien durable apporté aux communautés affectées par le commerce illégal d’espèces sauvages ».

Dans un communiqué publié en marge de la conférence de Kasane, le ministre britannique de l’Environnement, Lord de Mauley, a déclaré que « nous devons honorer les engagements pris à Londres et tout en les capitalisant à Kasane, étant donné que ce problème affecte profondément beaucoup de nos partenaires internationaux et ceci est plus qu’une simple question environnementale: il s’agit de lutter contre la corruption, améliorer la sécurité et les moyens de subsistance ».
« Si nous attendons plus longtemps, nous nous réveillerons pour découvrir que toutes les espèces menacées vivant dans la nature ont été tuées. Nous devons envoyer un message puissant aux braconniers et aux trafiquants où qu’ils opèrent : le commerce illégal d’espèces sauvages se termine ici », a-t-il fait savoir.

Des mesures urgentes s’imposent

Au Botswana, « des représentants politiques du monde entier se réuniront en vue de convenir des mesures urgentes visant à combattre le commerce illicite d’espèces de la faune et de la flore », a précisé Lord de Mauey. Avant de rappeler que « le braconnage et la vente d’espèces sauvages menacées constituent une activité odieuse, et les braconniers ainsi que les trafiquants qui commettent ces épouvantables crimes doivent en être empêchés ».

La conférence de Kasane constituera également « une opportunité pour parler de l’Initiative pour la Protection de l’Eléphant d’Afrique qui avait été lancée par les Présidents du Gabon, de la Tanzanie, de l’Ethiopie, du Tchad et du Botswana à l’occasion de la conférence de Londres », a confié Dominique Mukoma, chargé du changement climatique et de la Prospérité à l’Ambassade de Grande Bretagne à Kinshasa.

Pour le ministre britannique de l’Environnement, « les réseaux criminels organisés opérant à travers l’Afrique favorisent la corruption, dévastent des communautés, sapent les efforts visant à réduire la pauvreté et menacent l’existence de certaines des espèces les plus emblématiques et précieuses de l’humanité ». Il a affirmé qu’ « il y a même des preuves anecdotiques que ce commerce est aussi exploité par des organisations terroristes ». « Ceci doit prendre fin sous nos yeux, et je crois que la communauté internationale est à la hauteur de ce défi », a insisté le ministre britannique de l’Environnement.

Bien qu’ayant pris part à la conférence de Londres, la RD Congo n’avait pas pu signer la Déclaration dite de Londres, étant donné que sa délégation était composée du Directeur chargé de la Conservation de la Nature au sein du Ministère de l’Environnement et de deux membres du Cabinet du Ministre. Ces derniers, n’avaient donc pas qualité d’engager l’Etat.

« Nous nous sommes engagés à soutenir une interdiction du commerce international de l’ivoire, à renoncer à l’usage de tout produit provenant d’espèces menacées d’extinction, et de traiter le braconnage et le trafic comme des crimes organisés dans la même catégorie que les drogues et le trafic des armes et des humains », précise le communiqué.

Beaucoup reste encore à faire

A ce jour, seuls le Tchad, la Belgique, le Hong Kong, la Chine et bien d’autres, ont détruit les stocks des produits de la faune et de la flore illégalement commercialisés. En dépit des efforts que certains pays à travers le monde fournissent pour renforcer leurs cadres juridiques contre ce commerce illégal, Lord de Mauley avoue que « ce travail est louable et vital, mais visiblement beaucoup reste encore à faire ».

« Le braconnage du rhinocéros est en augmentation, spécialement en Afrique du Sud, et des milliers d’éléphants sont encore en train d’être tués à travers l’Afrique. Le commerce illégal des pangolins a explosé ces dernières années, au point où ils constituent actuellement le mammifère le plus commercialisé illégalement dans le monde, de toutes les 8 espèces considérées aujourd’hui comme étant menacées », a-t-il expliqué.

Les pays au cœur de ce commerce brutal font face à de réels défis. Certains observateurs estiment que dans certaines parties de l’Afrique, le commerce illégal d’espèces sauvages n’est pas moins que la guerre, avec des rangers tués à une régularité choquante. Le Royaume-Uni qui finance certaines ONG engagées dans la réduction de la consommation de la corne du rhinocéros dans quelques pays africains, est aussi déterminé à anéantir ce commerce.

« Nous nous sommes engagés pour un soutien financier aux gouvernements du Botswana, du Tchad, de l’Ethiopie, du Gabon et de la Tanzanie dans la mise en œuvre de l’initiative novatrice de la protection de l’éléphant », a précisé le ministre britannique de l’Environnement. Avant d’ajouter que « Nous gérons une enveloppe de 10 millions de Livres Sterlings sur quatre ans pour aider à réduire la demande, renforcer l’application de la loi et soutenir les moyens d’existence durables ».

Selon Lord de Mauley, environ 5.3 millions de Livres ont été alloués à 19 projets dans des pays en développement à travers le « Fonds de défi contre le commerce illicite d’espèces sauvages ». Il s’agit notamment d’un projet au Mozambique qui vise à protéger le rhinocéros en impliquant les communautés dans la conservation, le projet de la protection de l’éléphant du Mali, l’appui à l’amélioration de l’application de la loi aux frontières dans la Corne de l’Afrique ainsi que la formation en matière d’application de la loi au Malawi.

Ce montant s’ajoute aux 8 million de Livres par an de l’Initiative Darwin, un régime de subvention du Gouvernement britannique qui aide à protéger la biodiversité et l’environnement naturel à travers des projets dans le monde entier. Pour la Grande Bretagne, la RDC pourrait aussi bénéficier de ces fonds « en soumettant des projets destinés à lutter contre le fléau du commerce illégal d’espèces sauvages et à protéger la grande richesse et la grande diversité de sa faune et sa flore ».

Par ailleurs, le Gouvernement britannique attend de la conférence de Kasane, « une action plus forte des Gouvernements visant à réduire la demande des produits du commerce illégal des espèces sauvages ainsi qu’une répression des crimes financiers associés au commerce illégal des espèces sauvages ». Il entend voir aussi « les populations locales ressentir les bénéfices d’une meilleure application des lois, et être pleinement partenaires dans les efforts visant à combattre le commerce illégal ».

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