Affaire « Y’en a marre », « Balai citoyen » et « Filimbi » : les Etats-Unis impliqués

18 mars 2015

Affaire « Y’en a marre », « Balai citoyen » et « Filimbi » : les Etats-Unis impliqués

Les membres de Y'en a marre
Les membres de Y’en a marre

Les Etats-Unis déclarent avoir financé, en partie, la rencontre panafricaine entre les membres des ONG à vocation citoyenne « Y’en a marre » du Sénégal, « Balai citoyen » du Burkina Faso et « Filimbi Ekoki » de la RDC. Selon les Américains, il s’agit d’une aide à des jeunes qui font preuve d’une prise en charge consciencieuse et responsable des problèmes qui se posent au pays.

Le climat est tendu à Kinshasa depuis les violentes manifestations de janvier dernier. Dimanche 15 mars, une trentaine de personnes qui participaient à une conférence de presse dans la quartier de Masina ont été arrêtées. Certaines d’entre elles ont été été relâchées, dont des journalistes et un diplomate américain : Kevin Sturr directeur de la division démocratie, droits et gouvernance de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) .

« Bien que nous n’ayons pas été officiellement informés de la raison de sa détention, nous tenons à signaler que M. Sturr participait à un point de presse portant sur un événement de la société civile qui a rassemblé des jeunes Congolais et certains jeunes activistes du continent en vue d’un échange d’idées sur l’importance de l’engagement citoyen dans le processus politique. », indique la représentation américaine à Kinshasa. Un concert devait se tenir après la conférence de presse.

Obstruction des libertés d’expression

Depuis le dimanche dernier, le journaliste Eric Izami de la télévision congolaise « Antenne A », est encore en détention auprès des services secrets. On lui reproche d’avoir été « irrévérencieux » face aux agents de l’ordre. Les témoins présents affirment que, personne n’a opposé une quelconque résistance lors de la rafle à l’espace « Eloko Makasi ».

De même, Fabel Barro de « Y’en a marre » et ses deux compagnons, le Burkinabè Ouedraogo Sibiri ainsi que Fred Ba-Uma et une trentaine de ses compagnons de « Filimbi Ekoki » subissent encore les interrogatoires serrés des services qui les soupçonnent de « tentative de déstabilisation des institutions » et « d’atteinte à la sécurité de l’Etat ». Le pouvoir de Kinshasa les accuse officiellement d’activités « terroristes », et d’initiation à l’insurrection.

De l’autre côté, quatre-vingt-treize organisations non gouvernementales de la RDC se disent « inquiètes après les récurrentes atteintes à la liberté d’expression et d’opinion à la veille des échéances électorales voulues par tous apaisées ». Dans un communiqué conjoint, elles affirment qu’ « il y a eu enlèvements et détentions arbitraires, obstruction à l’exercice des libertés d’expression et d’opinion à Kinshasa ».

Par ailleurs, le tollé provoqué par ces arrestations est tel que les médias internationaux ont fait de cette affaire une actualité à la Une. Un expert en relations internationales estime que « Kinshasa aurait bien fait de reconduire ces activistes étrangers directement aux frontières au lieu de les détenir pendant autant de temps et s’attirer des pressions inutiles et contreproductives ». Pendant ce temps, les Etats-Unis revendiquent un soutien, dont la nature n’est pas spécifiée, dans l’organisation de ces rencontres.

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