Virus Ebola : l’OMS invitée à « recommander des mesures appropriées » pour réduire sa propagation

7 août 2014

Virus Ebola : l’OMS invitée à « recommander des mesures appropriées » pour réduire sa propagation

Un patient du virus d'Ebola pris en charge par les médecins (photo internet)
Un patient du virus d’Ebola pris en charge par les médecins (photo internet)

Alors qu’une réunion d’urgence des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur fond de progression se tient du 06 au 07 août 2014 à Genève (Suisse), « pour discuter et déterminer si l’épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale », le dernier bilan de l’OMS du 04 août fait état de 932 morts sur 1 711 cas confirmés, suspects ou probables, dont 363 en Guinée, 282 au Liberia, 286 en Sierra Leone et 1 au Nigeria.

Selon l’Onu, s’il est avéré que l’épidémie à virus Ebola qui frappe plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest constitue une urgence de santé publique de portée internationale, les experts de l’OMS devraient recommander les mesures appropriées pour réduire la propagation du virus.

L’OMS a également annoncé mercredi 06 août qu’elle réunirait au début de la semaine prochaine, un groupe d’experts en éthique médicale pour examiner l’utilisation d’un traitement expérimental pour lutter contre cette épidémie.

« Nous sommes dans une situation inhabituelle en ce qui concerne cette épidémie. Nous avons une maladie avec un taux très élevé de mortalité sans traitement ou vaccin ayant fait leur preuve », a expliqué Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l’OMS dans un communiqué publié le même jour.

Elle a ajouté que « nous devons demander aux experts en éthique médicale de nous conseiller sur ce qu’il est raisonnable de faire ».

Des Kits de protection personnelle contre Ebola en RDC

Dans le cadre de la prévention du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC), l’OMS a remis deux kits de protection personnelle (PPE) au ministère congolais de la Santé publique. Ces kits de protection seront prépositionnés à l’aéroport international N’Djili de Kinshasa.

Ils comprennent chacun 50 pièces de combinaisons complètes pour la PPE pendant l’investigation ou le prélèvement de l’échantillon d’un cas suspect de la maladie d’Ebola

Selon le porte-parole de la Mission de l’Onu pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), Charles Bambara, « le pays a déjà réactivé son Plan national de contingence. Pas de maladie à virus Ebola en RDC », avec l’acquisition de ces matériels.

Il a annoncé qu’un troisième kit PPE sera fourni par l’OMS pour être prépositionné au Beach Ngobila, port d’embarquement et de débarquement des passagers qui traversent le fleuve Congo entre Kinshasa et Brazzaville.

Le représentant de l’OMS en RDC, Joseph Kabore, avait confié le 31 juillet à Xinhua   que, « l’OMS disposait dans chaque province des kits PPE prépositionnés et mobilisables à tout moment pour appuyer le gouvernement dans un effort de préparation et de réponse à une éventuelle flambée dans le pays ».

 Le Liberia instaure l’état d’urgence

Au moins 282 libériens sont déjà morts du virus Ebola. Et face à l’ampleur de la propagation de l’épidémie, le chef de l’Etat, Ellen Johnson Sirleaf, a annoncé mercredi 06 août, l’état d’urgence pour une durée de 90 jours. Elle est déterminée à tout mettre en œuvre pour contenir la propagation du virus.

Ellen Johnson espère ainsi reprendre le contrôle sur la situation, alors qu’on apprend qu’à Monrovia, capitale du Liberia, l’un des principaux hôpitaux est resté fermé toute la journée après la mort de son directeur touché par le virus.

Elle soutient que « l’ignorance, la pauvreté, ainsi que des pratiques culturelles et religieuses bien ancrées continuent à exacerber la propagation de la maladie, en particulier en province ». « Les ramifications et les conséquences de la maladie constituent à présent un trouble affectant l’existence, la sécurité et le bien-être de la République, représentant un danger clair et immédiat », a affirmé la présidente du Liberia.

L’OMS a appelé, lundi 04 août, les bailleurs de fonds à apporter leur aide pour combattre la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Soulignant que « la région avait besoin dès que possible de centaines de médecins, d’infirmières et d’aides-soignants ».

 « Les pays touchés, les pays voisins et l’OMS s’efforceront à nouveau de mobiliser les communautés et d’améliorer la communication afin que les gens sachent comment éviter l’infection et ce qu’ils doivent faire s’ils craignent d’avoir été en contact avec le virus », indique un communiqué de presse de l’OMS.

L’agence onusienne estime qu’ « il est essentiel d’améliorer la prévention, la détection et la notification des cas suspects et d’orienter les personnes malades afin qu’elles bénéficient de soins médicaux et d’un soutien psychosocial ».

Selon le nouveau plan de riposte commun présenté vendredi 01 août 2014 par la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, et les présidents des pays touchés en Afrique de l’Ouest contre la flambée du virus Ebola, « il est essentiel de renforcer la coordination de l’action sanitaire dans son ensemble ».

Il s’agit aussi de « renforcer les capacités du Centre sous-régional de l’OMS pour la coordination de la riposte à la flambée, ouvert ce mois-ci à Conakry (Guinée), pour centraliser et rationaliser l’appui apporté aux pays d’Afrique de l’Ouest par les principaux partenaires et faciliter la mobilisation des ressources ».

Ce plan d’un montant de 100 millions de dollars, s’inscrit dans le cadre d’une campagne internationale, régionale et nationale destinée à maîtriser la flambée épidémique qui frappe la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, selon l’OMS.

Par ailleurs, on insiste également sur l’importance de la surveillance dans les zones frontalières, de l’évaluation des risques et la réalisation de tests de diagnostic en laboratoire pour les cas suspects.

Le Plan précise, en outre, qu’ «  il convient de mieux protéger de l’infection les agents de santé, qui sont déjà trop peu nombreux dans les trois pays touchés« .

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